Assemblée continentale des Églises d'Océanie à Suva aux Fidji, le 6 février 2023. Assemblée continentale des Églises d'Océanie à Suva aux Fidji, le 6 février 2023. 

Sœur Becquart: la synodalité, l'identité de l'Église d'aujourd'hui

Lors de la troisième journée des travaux de l'assemblée continentale des Églises d'Océanie qui se tient à Suva (îles Fidji), la sous-secrétaire du Synode des évêques, sœur Nathalie Becquart, a évoqué le thème "Devenir une Église plus synodale". La synodalité manifeste le caractère pèlerin de l'Église, a estimé la religieuse xavière.

Sœur Bernadette Mary Reis et Tiziana Campisi - Cité du Vatican

La synodalité, soins de l’océan et la formation à la mission: ces défis pastoraux ont été débattus le 7 février à Suva, capitale des îles Fidji, par l'Assemblée du Synode continental d'Océanie. Au troisième jour des travaux, ouvrant la session, Mgr Peter Chong Loy, archevêque de Suva, a déclaré que les thèmes avaient été choisis par les quatre conférences épiscopales d'Océanie -qui forment ensemble une Fédération-, comme étant des sujets importants sur lesquels réfléchir ensemble.

La synodalité, c'est apprendre ensemble

Dans son intervention, sœur Nathalie Becquart, sous-secrétaire du Synode des évêques, a expliqué que la synodalité peut être comparée à une personne qui mûrit avec le temps, mais qui reste telle quelle dans son identité. La religieuse a également ajouté que la synodalité ne s'apprend qu'en la «pratiquant ensemble», et qu'elle concerne l'identité de l'Église.

«Vous êtes à l'avant-garde de la synodalité», a lancé sœur Nathalie aux évêques présents à l'assemblée, utilisant ensuite une métaphore pour faire comprendre que la synodalité est une vision dynamique, et non statique de l'Église dans l'histoire. Tout comme la mer qui est un espace changeant et mouvant, même quand elle est calme. Et donc les gens courent des risques quand ils la traversent; d'où la nécessité de savoir, comment maintenir l'équilibre pour survivre.

Poursuivant, la religieuse a affirmé que l'Église présente des aspects qui perdurent dans le temps et l'espace, mais qu'elle s'adapte sous la conduite de l'Esprit Saint, tout en restant toujours fidèle à ses origines. Et tout comme il y a une «centralité de l'expérience» dans le fait d'être un disciple du Christ, chaque chrétien baptisé est appelé à vivre sa rencontre avec le Christ.

Adopter le style synodal de Jésus

La synodalité «est la manière d'être Église aujourd'hui», a souligné sœur Nathalie, en se référant au Concile Vatican II, précisant également que «l'Église répond à l'appel de Dieu» en tout temps et en tout lieu. En ce sens, elle vit une expérience du mystère pascal, tandis que la souffrance et les difficultés sont des aspects de la synodalité.

«Devenir une Église synodale signifie adopter le style synodal de Jésus», a poursuivi la religieuse, en particulier sur ce «chemin d'Emmaüs». Et pour en revenir à l'image de la mer, la religieuse a souligné que «l'écoute de l'océan et la réponse à ses mouvements» sont essentielles.


La synodalité manifeste le caractère pèlerin de l'Église, a relevé sœur Nathalie. L'image du peuple de Dieu rassemblé parmi les nations exprime son caractère social, historique et missionnaire, qui correspond à la condition et à la vocation de médiateur de toute personne humaine.

Mettre en pratique l'ecclésiologie du Concile Vatican II

L'invitation faite à l'Église d'aujourd'hui est d'adopter la synodalité comme une façon de s'engager dans le monde, a ensuite fait remarquer sœur Nathalie, soulignant que «la synodalité est le Concile Vatican II en un mot», comme l'a dit un théologien australien. «Ce que nous faisons, a-t-il poursuivi, n'est rien d'autre que d'embrasser l'ecclésiologie du Concile Vatican II, de la mettre en pratique et de poursuivre la réception continue du Concile Vatican II».

Le cœur de la synodalité, tel qu'exprimé par le Concile Vatican II, se trouve dans «notre vocation commune en tant que personnes baptisées». En effet, l'Église a compris que l'Esprit Saint ne s’adresse pas seulement «à la hiérarchie, mais à tous les baptisés et à tous les hommes de bonne volonté».

Mais il ne s'agit pas désormais de «supprimer la hiérarchie»; la synodalité, c'est «trouver une nouvelle façon d'articuler, collégialité et synodalité»; moduler le principe hiérarchique constitutif de l'Église, qui est là depuis le début, avec le principe synodal qui est premier.

«Nous sommes une communauté, tous ensemble, comme un corps, et nous sommes en train de le réapprendre», a conclut sœur Nathalie, ajoutant que «ce n'est pas du tout facile». Il y a de nombreux défis à relever, mais «nous savons que Jésus-Christ est avec nous et qu'il nous appelle à faire ce voyage», a-t-elle affirmé.

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08 février 2023, 12:17