M.Moctar Sanfo, directeur général de la culture, des arts et du tourisme du Burkina Faso M.Moctar Sanfo, directeur général de la culture, des arts et du tourisme du Burkina Faso 

Burkina Faso: le patrimoine culturel, un levier pour la lutte contre le terrorisme

Le Burkina Faso est depuis le mois de novembre 2023 membre du conseil exécutif du Centre International d'Etudes pour la Conservation et la restauration des biens culturels (ICCROM). «En proie au terrorisme», la présence du Burkina Faso dans ce conseil, «revêt une importance capitale dans la préservation du patrimoine culturel», a fait savoir Moctar Sanfo, directeur général de la culture, des arts et du tourisme du Burkina Faso, dans un entretien accordé à Radio Vatican.

Françoise Niamien – Cité du Vatican

La 33ème session ordinaire de l'assemblée générale de l'ICCROM, tenue début novembre à Rome en Italie, a connu le renouvellement des membres du conseil exécutif, l'organe dirigeant, composé de 25 membres dont fait partie désormais le Burkina Faso. L'ICCROM, une organisation intergouvernementale que l'UNESCO a créée en 1956 pour accompagner certaines missions spécifiques telles que la conservation du patrimoine culturel.

Le pays qui siège au conseil exécutif de cette organisation pour quatre années, a également «soumis 11 candidatures pour l'inscription de 11 biens sur la liste internationale des biens placés sous protection renforcée et qui serait bien évidemment examiné en décembre prochain à Paris», a fait savoir Moctar Sanfo, directeur général de la culture, des arts et du tourisme du Burkina Faso.

Aux yeux du responsable burkinabè, l’élection de son pays, est un challenge à la fois pour cette nation de de l'Afrique de l’ouest et pour le continent, car «la gestion du patrimoine culturel ne s'apprécie pas de la même manière dans les pays qui sont en proie à des crises multiformes tel que le terrorisme que dans les pays où règne une accalmie apparente».

Ainsi, l’entrée du Burkina Faso dans «ce conseil revêt une importance capitale, d’autant plus qu'il nous appartient de travailler à un changement de paradigme, de sorte que des actions urgentes soient engagées pour accompagner la gestion du patrimoine culturel dans ces pays du Sahel en proie au terrorisme».

Des réformes en vue de la sauvegarde du patrimoine culturel

Engagé dans des actions militaires ou sécuritaires «le gouvernement de transition entend faire du patrimoine culturel un levier fondamental pour la lutte contre le terrorisme» a déclaré Moctar Sanfo, regrettant que «l’atrocité des combats entraînent des déplacements massifs des populations qui abandonnent aussi bien leur patrimoine culturel matériel et immatériel».

En vue d’accompagner la préservation et la protection du patrimoine culturel burkinabè, plusieurs initiatives et réformes ont été adoptées par le gouvernement de transition. Parmi elles, il y a la révision de la loi portant protection sauvegarde et valorisation du patrimoine culturel au Burkina Faso, voté par l’Assemblée législative de transition en août 2023, a révélé le directeur. Outre les textes d'application qui sont en cours d'adoption, il y a un décret qui protège un certain nombre de biens majeurs contre une utilisation à des fins militaires. Ce qui selon lui, «répond à l'esprit de la convention de 1954 portants sur protection des biens en cas de conflit armé, également aussi à la vision de l'ICCROM, qui y est donc d'accompagner la sauvegarde du patrimoine culturel dans les pays en vivant des conflits».


Une actualité culturelle éclatante

Dans le pays des "hommes intègres", «l’action culturelle au Burkina Faso est de plus en plus éclatante étant donné que tous les rendez-vous majeurs ont été tenus malgré la difficile situation sécuritaire», s’est-il réjoui. Il en veut pour preuve l’organisation du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fesfaco 202); la Semaine nationale de la culture, le 13e Salon international du tourisme et de l’hôtellerie de Ouagadougou; la foire internationale du livre de Ouagadougou, aussi bien que des rencontres musicales africaines et biens d'autres manifestations majeures.

«L'État s'est fortement engagé pour accompagner l'organisation de ces manifestations car il estime qu’il ne faudrait pas que la situation sécuritaire puisse contrarier la marche fructueuse de notre peuple, qui est de faire en sorte que la culture définisse le développement, tout en faisant de notre patrimoine culturel burkinabè un levier de paix et de développement », a souligné le directeur. Il a en outre relevé que «des grandes réformes jamais engagées sont aujourd'hui en bonne posture. Et c’est bien Cela qui nous permet d'envisager un lendemain meilleur».

Entretien avec M. Moctar Sanfo, directeur de la culture, des arts et du tourisme du Burkina Faso

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21 novembre 2023, 12:09