Soeur Anicette Ghislaine Quenum supérieure générale OCPSP, Bénin Soeur Anicette Ghislaine Quenum supérieure générale OCPSP, Bénin 

Jubilé des catéchistes: les OCPSP et l’annonce de l’Évangile aux pauvres au Bénin

Les catéchistes sont attendus à Rome du 26 au 28 septembre à l’occasion du jubilé qui leur est dédié. En tant que mission ecclésiale, la catéchèse implique aussi bien laïcs que personnes consacrées. Dans une interview accordée aux médias du Vatican, la supérieure générale de l’Institut des Sœurs Oblates catéchistes Petites Servantes des Pauvres, sœur Anicette Ghislaine Quenum, explique qu’être catéchiste est «tout un art de vivre qui consiste à être un écho de la voix de Dieu dans le monde».

Marie José Muando Buabualo – Cité du Vatican

Fondé le 19 mars 1914 par le père Émile François Barril et Julia Nobre, une jeune femme devenue sœur Élisabeth de la Trinité, l’Institut des Sœurs Oblates catéchistes Petites Servantes des Pauvres, (OCPSP) est un institut religieux béninois qui se dédie à la catéchèse et au service des pauvres.

Vivre le jubilé des catéchistes en véritables témoins de l’Espérance

Les religieuses OCPSP entendent vivre avec espérance le Jubilé des catéchistes partout où elles annoncent la Bonne Nouvelle. «Nous vivrons ce jubilé en essayant d’être de véritables témoins de l'espérance, en étant de véritables chercheurs et chercheuses de Dieu», affirme la sœur Quenum qui souligne que comme catéchistes, les OCPSP vivent ce jubilé davantage en s'efforçant «d'être un peu comme des phares qui envoient des signaux de la présence et de l'espérance de Dieu dans le monde». Elle appelle la jeunesse en particulier à «être un véritable témoin de l'espérance et à vivre ce Jubilé comme un temps de reconnaissance, mais aussi comme un appel à l'espérance». Un appel à rechercher avant tout la justice du Royaume à travers «tout ce que nous essayons humblement de faire».

La sœur Quenum précise que la mission de la catéchèse est accomplie en étroite collaboration avec les laïcs des différentes paroisses «que nous essayons de former, et avec qui nous vivons des temps forts de récollection, de retraite et d'enseignement. Mais nous sommes aussi présentes dans l'enseignement de la catéchèse avec les enfants, les jeunes, les handicapés».

La supérieure générale des OCPSP souligne également que la collaboration avec les laïcs constitue un aspect important dans la mission. Ces derniers accompagnent l’institut religieux notamment dans les activités de développement intégral de la personne humaine. Depuis 2006, en effet, les religieuses ont mis en place une association qui aident les personnes handicapées, les femmes, les orphelins et les enfants vulnérables.

À l’origine, une rencontre

La sœur Quenum attribue la naissance de l’institut religieux à une providentielle rencontre en février 1910, entre le père François Baril et une jeune dahoméenne, Julia De Souza Nobre. Le premier était en butte à la difficulté d’évangéliser la femme dahoméenne, gardienne de la tradition, rôle qui limitait ses contacts directs avec les hommes et, surtout avec les étrangers. De Souza Nobre pour sa part, souhaitait se mettre au service des pauvres constitués essentiellement des personnes âgées.

La sœur Quenum explique que «le père Baril n’entrevoyait pas directement la création d'un institut religieux féminin de façon explicite, mais plutôt des collaboratrices, des femmes qui seraient à même de servir d'intermédiaire entre le missionnaire étranger qu'il était et cette couche de la société quasiment inaccessible à l’époque». Il en était là, poursuit-elle, «quand providentiellement, cette jeune fille, dahoméenne du nom de Julia de Souza Sobre, vint le voir pour lui demander conseil. En fait, cette jeune fille était intéressée par la situation des pauvres et elle était désireuse de consacrer toute sa vie à leur service et à l'évangile». C’est ainsi que la fondation d’un institut féminin autochtone s’est présentée comme une voie royale pour l’évangélisation de la femme dahoméenne et pour la compassion face à la pauvreté matérielle, spirituelle et morale.

111 ans d’existence: des défis à relever

Tout en rendant grâce pour les 111 années d’existence de leur institut, sœur Quenum souligne la nécessité d'actualiser leur «charisme au regard des attentes d'un monde dont les horizons s'élargissent au-delà des frontières nationales, avec désormais notre présence dans quelques pays en dehors du Bénin».

Trois défis sont cependant à relever, mentionne sœur Quenum. Le premier est d’apporter une catéchèse qui s'enseigne plus par le témoignage que par des contenus théoriques. «Être catéchiste, dit-elle, ne signifie pas seulement maitriser une pédagogie ou avoir des dispositions à l’enseignement de la catéchèse. Elle devrait être tout un art de vivre qui consiste à être un écho de la voix même de Dieu dans le monde». Ensuite, la nécessité de trouver les moyens d'incarner une Église toujours plus proche des plus vulnérables: «Pour ce faire, il ne faut pas perdre de vue notre mission face à la pauvreté car, si l'on ne peut aider le pauvre que parce qu'on est aidé soi-même, alors on se joue un peu de la vie du pauvre. Il importe donc de veiller à une mobilisation collective de nos propres ressources et à une redistribution en faveur des défavorisés». Sœur Quenum explique à ce propos le besoin de réapprendre le vrai sens du partage, qui peut parfois aller jusqu’à l’acceptation de la privation. Enfin, «l'urgence de la prise de conscience du drame que vit notre maison commune et donc d'une conversion écologique qui nous conduit à nous sentir responsable de la protection de cette maison commune».

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25 septembre 2025, 13:38