Depuis Gorizia, un appel à la paix lancé par les Églises
Francesco Ricupero - Cité du Vatican
Dans un document signé par le cardinal archevêque de Bologne et président de la CEI, Matteo Maria Zuppi, par Mgr Andrej Saje, évêque de Novo Mesto et président de la Conférence épiscopale slovène, et par Mgr Dražen Kutleša, archevêque métropolitain de Zagreb et président de la Conférence épiscopale croate, les trois Églises réaffirment leur souhait que «chaque communauté chrétienne soit porteuse d'espoir, vigilante et active dans la promotion et le soutien des chemins de réconciliation». «Notre prière part de ce territoire, s'étend à tous les Balkans et s'élargit jusqu'à unir, dans une seule étreinte, la Terre Sainte, l'Ukraine et toutes les autres zones ensanglantées par la guerre», poursuit l'appel conjoint.
Se désarmer de la graine de la haine
Le cardinal Zuppi, lors de son homélie prononcée dans l'église Maria Santissima Regina à Montesanto, a également rappelé que «depuis Gorizia, avec ses blessures mais aussi avec son histoire et son expérience qui ont fait des frontières des charnières et des murs des ponts, nous invoquons la paix. Nous entendons ce soir la voix des morts tombés dans les terribles guerres passées en rêvant de la concorde et de la paix dans le monde, nous entendons les victimes dont le sang est aujourd'hui versé par la folie des massacres inutiles. Nous entendons l'invocation de ceux qui sont touchés par la violence aveugle et toujours fratricide de la guerre, le cri des souffrances terribles qu'elle provoque et qui durent pour toujours dans le cœur et le corps des personnes touchées». Le cardinal, soulignant la nécessité d'une paix qui «est la condition et la synthèse de la coexistence humaine», a expliqué à quel point il est inutile de recourir aux armes et de dominer les autres.
«Se désarmer signifie simplement aimer et ne pas posséder, se libérer de la graine de la haine et de la vengeance, qui assèche le cœur et finit par justifier la violence, ne serait-ce que dans les mots, dans la froideur, dans la gêne, dans les préjugés», a-t-il dit. Se désarmer, a poursuivi Mgr Zuppi, signifie faire «preuve de gentillesse, faire preuve de beaucoup de patience et de confiance, ne pas être indifférent ou agressif, s'identifier à la douleur de l'autre, comprendre ses questions et ses craintes, ne pas manquer de lui apporter notre aide, sinon on finit inévitablement par s'armer, par se promener armé, par emporter avec soi les frontières, avec les douanes, les répulsions, les peurs».
Une place symbole de dialogue et d'unité
À la fin de la célébration, les participants se sont rendus à pied sur la place Transalpina: ce lieu symbole de la réconciliation entre les peuples, bondé de nombreux jeunes des pays respectifs des trois Églises, l'archevêque de Gorizia, Mgr Carlo Roberto Maria Redaelli, a rappelé que cette place, «divisée par une frontière qui, jusqu'à récemment, était synonyme de séparation et de division», mais est désormais un lieu «de fraternité et de paix». Une place qui est le «symbole de deux villes, toutes deux capitales européennes de la culture 2025, qui veulent être, avec beaucoup d'humilité mais aussi avec une grande détermination, un exemple pour les nombreux conflits, les nombreuses divisions, les nombreuses tensions qui opposent et divisent encore les peuples, les familles et les personnes». Mgr Peter Štumpf, évêque de Koper, a remercié les nombreux jeunes présents et a souligné l'importance de leur présence. «L'avenir vous appartient. Grâce à vous, que Dieu écoute notre prière pour la paix ici, sur cette place, en Europe et dans le monde. La prière brise la haine, détruit les murs et construit des maisons sûres».
Les trois Églises ont donc prôné «la non-violence, le dialogue, l'écoute et la rencontre comme méthode et style de fraternité, en impliquant tout le monde, à commencer par les responsables des peuples et des nations, afin qu'ils favorisent des solutions capables de garantir la sécurité et la dignité pour tous». C'est pourquoi, «nous offrons notre témoignage et notre action», conclut l'appel.
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