Le Pape invite les nouveaux évêques à être présence de Dieu dans leurs diocèses
Françoise Niamien - Cité du Vatican
Du 4 au 11 septembre, les 192 évêques nommés au cours de l’année pastorale écoulée se sont retrouvés au Vatican dans le cadre d’une formation organisée par le dicastère pour l'Évangélisation et celui pour les Évêques. Jeudi 11 septembre, au terme de cette formation, ils ont été reçus en audience par le Pape Léon XIV dans la salle du Synode du Vatican. Au cours de cette rencontre, l’évêque de Rome avec lequel ils doivent rester en communion, leur a demandé d'agir avec «humilité et vigilance pour répondre aux défis actuels de l'Église».
Un service épiscopal humble
«Je vous demande donc d'être toujours vigilants et de marcher dans l'humilité et la prière, afin d'être les serviteurs du peuple auquel le Seigneur vous envoie», a exhorté le Saint-Père, rappelant que «l’évêque est un serviteur, il est appelé à servir la foi du peuple de Dieu». Léon XIV a insisté sur l’esprit de service et de proximité aux fidèles: «le service n'est pas une caractéristique extérieure ou une manière d'exercer un rôle. La seule autorité que nous avons est le service. C'est un service humble. Il est vraiment important que nous méditions et essayions de vivre ces paroles».
«Être des prophètes du dialogue interreligieux»
Venu de Ziguinchor (Sénégal), dont il est le nouvel évêque, Mgr Jean-Baptiste Valter Manga, soutient qu’«être au service du peuple, c'est d'abord une ouverture aux autres, à la différence dans la paix». Pour cet évêque sénégalais, le message du Saint-Père se résume à un appel à la synodalité qu’il entend vivre dans son diocèse sinistré par une rébellion indépendantiste qui dure depuis plus de 40 ans. «Je veux travailler avec tous les autres acteurs, les autres chefs religieux, l'État du Sénégal, pour que la paix revienne et que chacun puisse travailler vraiment comme il se doit», assure l’évêque de cette région située au sud du pays, et séparée du reste du Sénégal par la Gambie.
Son confrère ouest-africain, Mgr Guy Sanon, évêque de Nouna au Burkina Faso, a été admiratif de «la simplicité» du Pape Léon XIV. «C’est interpellant pour un jeune évêque comme moi, qui a affaire à des prêtres, à cultiver la simplicité avec ses frères-prêtres sur le même terrain pastoral», a-t-il réagi. Relativement au message du Souverain pontife, l’évêque burkinabè estime que c’est un appel également adressé à tous les évêques et les prêtres de son pays en proie au terrorisme qui met en mal la cohésion sociale, à être des signes de la présence de Dieu auprès du peuple souffrant. À ses yeux, «le Burkina Faso a besoin de davantage de prêtres, d'évêques qui soient des prophètes de la présence de Dieu dans des zones de douleur, de souffrance, auprès des personnes qui souffrent, des communautés divisées. Nous devons être des prophètes du dialogue interreligieux. Je pense qu'aujourd'hui plus qu'hier, nous en avons besoin».
Servir dans l'unité
Nommé archevêque métropolitain de Korhogo (Côte d’Ivoire) dont il était le vicaire général, Mgr Armand Koné dit avoir trouvé dans le message du Pape des orientations et des mots de réconfort pour cette nouvelle mission. «Aujourd’hui mes nouvelles fonctions exigent de moi une autre façon d'agir vis-à-vis de mon presbyterium et de mes fidèles. Mais tous en tant que serviteur du Christ et de l’Église, nous travaillerons dans un respect réciproque, dans la fraternité, main dans la main pour faire avancer notre archidiocèse de Korhogo dans le nord de la Côte d’Ivoire», promet Mgr Koné.
«Elle a été très bénéfique pour nous»
Débutée le 4 septembre au Vatican, la session de formation destinée aux nouveaux évêques ordonnés a porté sur des sujets pastoraux et administratifs. Elle avait pour objectif de donner à ces nouveaux pasteurs des outils de gouvernance épiscopale en vue de leur permettre de faire face aux défis pastoraux dans leur différents diocèses.
L’archevêque de Korhogo a estimé que cette session a été «surtout une plus grande prise de conscience de notre pouvoir de pasteur qui en réalité n’est qu’un pouvoir de service dans l’Église». Mgr Koné retient enfin de cette formation un véritablement enseignent sur les relations de l’évêque avec son presbyterium et l’attention à apporter aux fidèles, et à tout ce qui se passe dans le monde aujourd’hui autour de l’Église.
«Nous avons vécu un moment de rencontre, de fraternité et de partage», a indiqué pour sa part Mgr Manga, l’évêque de Ziguinchor au Sénégal, qui s’est réjoui de ce temps de formation vécu ensemble avec ses confrères dans l’épiscopal venus des cinq continents. Pour l’évêque sénégalais, au-delà de ces moments de convivialité, les enseignements reçus ont permis de mesurer l’importance de la charge épiscopale que leur confie le Seigneur à travers le Souverain pontife. «Cette formation reçue nous a donné également des outils qui nous aiderons à être à la hauteur des attentes de nos fidèles, aussi bien du Souverain pontife que de l'Église toute entière. Elle nous a été favorable», a affirmé l’évêque.
Un sentiment que partage son confrère burkinabè Mgr Guy Sanon, «ravi d’avoir participé à cette école épiscopale». «Elle a été très bénéfique pour nous», confie l’évêque de Nouna, qui assure avoir énormément appris sur «la gestion spirituelle, économique, et du personnel».
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