Sœur Rita Mboshu, théologienne congolaise, présidente de la Fondation Pape François pour l’Afrique. Sœur Rita Mboshu, théologienne congolaise, présidente de la Fondation Pape François pour l’Afrique. 

Pour la sœur Rita Mboshu, la vie consacrée en Afrique est une force au cœur des défis

Des milliers de religieux, religieuses et personnes consacrées se sont retrouvés à Rome pour le Jubilé qui leur était dédié du 8 au 9 octobre. Dans une interview accordée aux médias du Vatican, la sœur Rita Mboshu-Kongo rend hommage à la vitalité spirituelle de l’Afrique. Elle revient sur le dynamisme des congrégations africaines et les nombreux défis qui traversent le continent.

Jean-Paul Kamba, SJ – Cité du Vatican

«Tous les consacrés ne pouvaient pas se déplacer compte tenu de beaucoup de conditionnements politiques et économiques, à l’exception de quelques membres supérieurs majeurs qui se sont déplacés de l’Afrique vers Rome, le centre de notre vie chrétienne», confie sœur Rita Mboshu, tout en expliquant que sur le continent beaucoup d’initiatives sont prises au niveau de chaque diocèse pour célébrer cet évènement.


Une vitalité spirituelle en pleine croissance

Pour la sœur Mboshu-Kongo, l’avenir de la vie consacrée en Afrique est porteur d’espérance. «L’Afrique fait face à beaucoup de défis. Mais malgré tout ça, les congrégations qui y sont ont beaucoup de vocations». Cette vitalité, dit-elle, témoigne d’une foi profondément enracinée, conséquence d’une évangélisation qui a vraiment porté du fruit. 

De nombreuses figures locales, souligne-t-elle, ont contribué à cet essor. C’est le cas du théologien congolais Oscar Bimwenyi «qui a fondé une congrégation religieuse pour prier selon notre coutume et notre culture». Pour elle, «la vie consacrée en Afrique, est une force qui fait vivre le continent dans tous les domaines: l’enseignement, la santé, la prière, l’assistance et même la vie sociale». Une religieuse ou un religieux au Congo, résume-t-elle avec fierté, c’est un médecin, un infirmier, un éducateur, un catéchiste.

Des défis persistants

Mais cette fécondité spirituelle n’est pas sans obstacles. Les conflits, en particulier, ne restent pas sans impact sur les efforts des communautés religieuses. «Ce qui nous dérange, ce sont les guerres, les divisions internes qui ne viennent pas des Africains mais d’ailleurs». Malgré tout, la mission continue et, dans de nombreux pays, fait observer la théologienne congolaise, les couvents et paroisses deviennent des refuges pour les populations en détresse. «Les maisons religieuses se sont réduites à des centres d’accueil pour réfugiés, malades et vieillards abandonnés», témoigne-t-elle en rappelant que, sans les consacrés, «certains pays africains ne pourraient pas survivre».


Les consacrés, bâtisseurs de paix

Face aux tensions et à la fragmentation du continent, la vie consacrée joue un rôle de réconciliation. «Nous devons apprendre à nous réconcilier, à vivre en paix et à ne pas écouter les voix qui viennent du dehors en promettant mille choses» insiste sœur Rita Mboshu.

Évoquant les paroles du Pape François à Kinshasa, elle appelle à la souveraineté africaine: «Les mains qui exploitent l’Afrique doivent nous laisser en paix. Nous n’avons pas un autre chez nous». Pour elle, la clé réside dans la coopération: «L’Afrique est riche, mais on peut travailler comme partenaires».

Une force silencieuse à entretenir

En célébrant ce jubilé, la sœur Rita Mboshu garde l’espérance: «Ces moments représentent un moment de joie et de paix, parce que maintenant nous sommes réunis, tous les consacrés du monde entier».

Elle y voit un signe de communion universelle: «Le Père qui est au ciel, c’est le Père de tous les consacrés. Nous devons collaborer entre nous pour éviter le désordre qui vient de Satan». Avant de conclure, elle lance un appel vibrant à ses frères et sœurs:

“La vie consacrée en Afrique, c’est une force silencieuse. Nous devons continuer à tenir le flambeau allumé. Jésus-Christ nous a laissé un héritage : allez évangéliser. Nous devons aller de l’avant, ne pas avoir peur”

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10 octobre 2025, 17:33