Côte d’Ivoire: l’Église appelle les fidèles à «ouvrir les yeux» sur les pauvres
Marcel Ariston Blé et Vatican news
En communion avec l’Église universelle qui célébrait le Jubilé des pauvres, l’Église-Famille de Dieu en Côte d’Ivoire s'est réunie avec un grand nombre de fidèles afin de mettre «en lumière la dignité et les droits des personnes pauvres» souvent reléguées aux périphéries de la société.
Dans son homélie, l’évêque de Bondoukou a souligné que cette année jubilaire doit être accueillie comme un temps de grâce, une occasion pour «ressusciter en nous un esprit de repentance et de renouveau», et pour raviver la foi en Celui qui demeure «la source de l’espérance véritable». «Nous sommes rassemblés aujourd’hui pour répondre à cet appel», a-t-il déclaré.
Redonner le goût de la vie à ceux qui souffrent
Commentant le thème du jubilé des pauvres, «c’est toi mon espérance», l’évêque ivoirien a rappelé qu’il s’agit d’une invitation à se tourner vers le Christ, «source de réconfort pour les plus vulnérables, les marginalisés».
Tout comme le Christ fut ému de compassion devant la multitude épuisée et affamée (Mt 15, 32), Mgr Yedoh a souligné que la misère demeure aujourd’hui une réalité criante: «L’Église, à l’image d’une mère, pousse un cri devant la pauvreté, la misère et les multiples souffrances des adultes comme des enfants». Face à ces détresses, il a exhorté les fidèles à «regarder ceux qui traînent leur pauvreté physique, morale ou spirituelle» et qui attendent la charité d’un bon Samaritain pour retrouver le goût de vivre et leur dignité de fils et filles de Dieu.
Ouvrir les yeux sur ce qui avilit la personne humaine
Poursuivant son homélie, l’évêque a insisté sur la nécessité d’ouvrir les yeux et le cœur afin de discerner tout ce qui abîme la personne humaine. Cette journée, selon lui, doit être un temps de recueillement pour comprendre ce que chacun peut faire, individuellement ou collectivement, afin de soulager les souffrances des personnes vulnérables. «Il suffit d’ouvrir les yeux, les oreilles et le cœur pour percevoir, dans notre Afrique et en particulier en Côte d’Ivoire, tous ceux qui sont éprouvés… les déguerpis, les victimes de toutes formes de violence», a-t-il affirmé.
Promouvoir la solidarité et la compassion
Cette célébration constitue, selon Mgr Yedoh, une occasion privilégiée de promouvoir la solidarité et la compassion envers les pauvres: «Ils souffrent comme Jésus cloué en croix. Vous qui passez sur les chemins, regardez s’il existe une douleur comparable à celle de la pauvreté». En conclusion, le président de la pastorale sociale a exprimé sa gratitude à toutes les personnes engagées dans la pastorale sociale. Il les a invités à «avoir le cœur de Dieu» afin qu’aucune misère humaine ne leur soit étrangère.
Relever le défi du service envers les plus vulnérables
Avec une solidarité chrétienne inventive et fidèle à l’Évangile, il a assuré que l’Église saura «relever le défi du service des personnes vulnérables et prendre sa place dans la construction d’un monde plus juste». «Mes frères et mes sœurs, l’Église voudrait compter sur vous », a-t-il déclaré avec solennité. La double célébration s’est achevée par un partage de vivres et de non-vivres au bénéfice des pensionnaires du Centre hospitalier universitaire de Yopougon.
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