Les eurodéputés en session plénière au Parlement européen de Strasbourg, le 17 décembre 2025. Les eurodéputés en session plénière au Parlement européen de Strasbourg, le 17 décembre 2025.   (ANSA)

Parlement européen: les épiscopats s’élèvent contre le vote sur l’avortement

Avant le vote du Parlement européen ce mercredi sur l’initiative citoyenne européenne «Ma voix, mon choix», la Comece exhorte à ne pas accentuer les divisions idéologiques, mais plutôt à mettre en œuvre des politiques responsables qui protègent et soutiennent véritablement les femmes, tout en préservant la vie humaine à naître.

Vatican News

L’objectif de l’initiative «Ma voix, mon choix–Pour un avortement sûr et accessible» votée ce mercredi 17 décembre est de créer un mécanisme de financement de l’UE pour les services liés à l’avortement dans le contexte de la «santé et des droits sexuels et reproductifs», afin de garantir l’accès à l’avortement indépendamment des cadres juridiques nationaux.

En conséquence, la Comece souligne que si le traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (TFUE) appelle l’Union à améliorer l’accès à des soins de santé de qualité en vue de parvenir à une couverture sanitaire universelle, il stipule également clairement que «l’action de l’Union doit respecter les responsabilités des États membres en matière de définition de leur politique de santé et d’organisation et de prestation des services de santé et des soins médicaux» (article 168, paragraphe 7, TFUE). Selon la Comece, cette disposition est particulièrement pertinente dans des domaines très sensibles tels que la réglementation de l'avortement, où les États membres ont adopté différents cadres juridiques reflétant des choix éthiques, culturels et sociétaux.

«Un mécanisme de soutien financier ne doit pas avoir pour but ni pour effet de porter atteinte à la législation sur l’ordre public des États membres, ni, plus généralement, aux décisions éthiques et sanitaires prises par les États membres dans l’exercice de leurs compétences en matière de santé», indique le communiqué de la Commission des épiscopats de l'Union européenne.

Opter pour des politiques de protection et de soutien

La Comece exprime également sa profonde préoccupation quant aux effets possibles que les tentatives répétées de contourner les compétences nationales et le principe de subsidiarité pour des raisons idéologiques peuvent avoir sur les sociétés européennes et sur le projet européen dans son ensemble, en particulier dans le contexte critique et fortement polarisé d'aujourd'hui.

«Dans le débat sur l’avortement –déclare la Comece- ce dont nous avons besoin, ce n’est pas d’une division idéologique accrue, mais plutôt de politiques prudentes qui protègent et soutiennent véritablement les femmes, tout en préservant la vie humaine à naître.»

Mentionné par la Comece, le Secrétariat de la Conférence des évêques catholiques des États-Unis souligne que l’expression «santé et droits sexuels et reproductifs» ne saurait inclure l’avortement en tant que service de santé essentiel devant être universellement accessible. «Une intervention médicale d’une telle gravité et aux implications éthiques si importantes ne peut et ne doit pas être normalisée», insiste les évêques européens, précisant que d’autres cadres juridiques, fondés sur des choix éthiques des États membres, sont à la fois possibles et légitimes.

À la lumière de ce qui précède, la Comece encourage vivement les députés européens à faire preuve de responsabilité lors du vote, en tenant compte des implications de cette initiative dans le contexte européen actuel, ainsi que de la nécessité de respecter le cadre de compétences existant de l'UE en matière d'avortement et les programmes de santé existants de l'UE.

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17 décembre 2025, 12:37