Léon XIV: «même dans le tombeau, Dieu prépare la plus grande surprise»

S’arrêtant sur le mystère du Samedi Saint, l’évêque de Rome a, dans sa catéchèse lors de l’audience générale du mercredi 17 septembre, contemplé le Fils de Dieu qui repose dans le tombeau, ce jardin, a-t-il dit, qui rappelle l'Eden perdu, le lieu où Dieu et l'homme étaient unis.

Jean-Paul Kamba, SJ – Cité du Vatican

Le Pape Léon XIV s’est longuement penché sur le mystère du Samedi Saint, contemplant le Fils de Dieu qui repose dans le tombeau. Une «absence», a-t-il dit, qui «n'est pas un vide: c'est une attente, une plénitude retenue, une promesse gardée dans l'obscurité». Ce jour du grand silence, où le ciel semble muet et la terre immobile, est précisément celui de l’accomplissement du «mystère le plus profond de la foi chrétienne». Pour le Pape, ce silence lourd de sens, est «comme le sein d'une mère qui garde son enfant non encore né, mais déjà vivant».

«Un seuil, pas une fin»

Le Souverain pontife a détaillé que le corps de Jésus, descendu de la croix, était soigneusement enveloppé, avant d’être enterré dans un jardin. Ce jardin, a-t-il poursuivi, est «un tombeau neuf dans lequel on n’avait encore déposé personne». Rien n'est laissé au hasard, a enchainé le Pape soulignant que «ce jardin rappelle l'Eden perdu, le lieu où Dieu et l'homme étaient unis». Et ce tombeau jamais utilisé «parle de quelque chose qui doit encore arriver: c'est un seuil, pas une fin. Au début de la création, Dieu avait planté un jardin, maintenant la nouvelle création commence aussi dans un jardin: avec un tombeau clos qui, bientôt, s'ouvrira», a enseigné Léon XIV.

Un repos bien mérité !

Le Samedi Saint est également un jour de repos, a rappelé le Pape indiquant que selon la Loi juive, on ne devrait pas travailler le septième jour car, en effet, après six jours de création, Dieu se reposa. Le Souverain pontife a expliqué que le Fils aussi, après avoir accompli son œuvre de salut, se repose.

“Non pas parce qu'il est fatigué, mais parce qu'il a terminé son travail. Non pas parce qu'il a abandonné, mais parce qu'il a aimé jusqu'au bout. Il n'y a plus rien à ajouter. Ce repos est le sceau de l'œuvre accomplie, la confirmation que ce qui devait être fait a vraiment été porté à terme. C'est un repos rempli de la présence cachée du Seigneur.”

L’évêque de Rome a exhorté à apprécier le repos: «Nous avons du mal à nous arrêter et à nous reposer. Nous vivons comme si la vie n'était jamais suffisante. Nous courons pour produire, pour prouver, pour ne pas perdre de terrain. Mais l'Évangile nous enseigne que savoir s'arrêter est un geste de confiance que nous devons apprendre à accomplir». Le Samedi Saint, a-t-il dit, nous invite à découvrir que la vie ne dépend pas toujours de ce que nous faisons, mais aussi de la façon dont nous savons nous détacher de ce que nous avons pu faire.

La vie germe dans le silence

Dans le sépulcre, Jésus, la Parole vivante du Père se tait, a d’emblée affirmé le Pape qui souligne que c'est précisément «dans ce silence que la vie nouvelle commence à germer. Comme une graine dans la terre, comme l'obscurité avant l'aube». Dieu n'a pas peur du temps qui passe car il est aussi le Seigneur de l'attente, a-t-il dit ajoutant que même notre temps “inutile”, celui des pauses, des vides, des moments stériles, peut devenir le sein de la résurrection. Chaque silence accueilli, a-t-il renchérit, peut être le prélude à une nouvelle Parole. De même, chaque temps suspendu peut devenir un temps de grâce, si nous l'offrons à Dieu.

Faire confiance, même quand tout semble fini

Léon XIV a indiqué que Jésus, enseveli dans la terre, est le visage doux d'un Dieu qui n'occupe pas tout l'espace. Il est le Dieu qui laisse faire, qui attend, qui se retire pour nous laisser la liberté. C'est aussi le Dieu qui fait confiance, même quand tout semble fini. Le Pape a dans ce sens invité les pèlerins à apprendre à ne pas se «précipiter pour ressusciter: il faut d'abord rester, accueillir le silence, nous laisser embrasser par la limite». L’évêque de Rome a mise en garde contre la tentation de la recherche des réponses rapides, des solutions immédiates, mais à découvrir que «Dieu œuvre en profondeur, dans le temps lent de la confiance». Le samedi de l'ensevelissement, a-t-il dit, «devient ainsi le sein d'où peut jaillir la force d'une lumière invincible, celle de Pâques».

L'espérance chrétienne naît dans le silence

«L'espérance chrétienne ne naît pas dans le bruit, mais dans le silence d'une attente habitée par l'amour. Elle n'est pas fille de l'euphorie, mais de l'abandon confiant», a expliqué le Pape avant d’évoquer l’exemple de la Vierge Marie qui «incarne cette attente, cette confiance, cette espérance». Quand il nous semble que tout est immobile, que la vie est une route interrompue, souvenons-nous du Samedi Saint, a-t-il exhorté en précisant que «même dans le tombeau, Dieu prépare la plus grande surprise. Et si nous savons accueillir avec gratitude ce qui a été, nous découvrirons que, précisément dans la petitesse et le silence, Dieu aime transfigurer la réalité, rendant toutes choses nouvelles par la fidélité de son amour». Concluant sa catéchèse, le Souverain pontife a affirmé que la vraie joie naît de l'attente habitée, de la foi patiente, de l'espérance que ce qui a été vécu dans l'amour, certainement, ressuscitera à la vie éternelle.

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17 septembre 2025, 09:55