Audience générale: «L'espérance remplit le vide de la tristesse»
Marie Duhamel – Cité du Vatican
Devant une place Saint-Pierre comble malgré un temps maussade, le Pape a expliqué comment la résurrection de Jésus-Christ - une «explosion de vie et de joie qui a changé le sens de toute la réalité, du négatif au positif» que l’on ne cesse «jamais de contempler et de méditer» pour être toujours davantage «émerveillé» et «attiré» comme par une lumière insoutenable mais fascinante- peut «guérir l’une des maladies de notre temps: la tristesse».
Et le Pape de décrire ce mal «envahissant et répandu» qui accompagne, regrette-t-il, les journées de tant de personnes. Léon XIV décrit «un sentiment de précarité, parfois de profond désespoir, qui envahit l'espace intérieur et semble l'emporter sur tout élan de joie». La tristesse, note-t-il, enlève sens et vigueur à la vie, qui devient «comme un voyage sans direction ni signification».
Les deux disciples d'Emmaüs
Un mal-être qui renvoie à la célèbre histoire des deux disciples d'Emmaüs dans l'Évangile de Luc (24, 13-29), commenté ce mercredi par Léon XIV. Le Pape revient sur leur déception et leur découragement lorsqu’ils quittent Jérusalem, laissant derrière eux les espoirs placés en Jésus, crucifié et enseveli. Ils vivent «la fin de l'objectif sur lequel on a investi tant d'énergie, la destruction de ce qui semblait être l'essentiel de la vie».
Le Pape souligne combien «tout a implosé en très peu de temps, entre le vendredi et le samedi, dans une dramatique succession d'événements». Le paradoxe est, dit-il, «vraiment emblématique: ce triste parcours de défaite et de retour à l'ordinaire se déroule le même jour que la victoire de la lumière, de la Pâque pleinement consommée». Ce que les disciples d'Emmaüs ne savent pas encore, pour eux «tout semble perdu». «Sur leurs visages transparaît la paralysie de l'âme» lorsqu’il rencontre un voyageur qui les accuse avec franchise «d’être lents de cœur» et en qui ils finiront par reconnaitre Jésus Christ, lorsqu’il prendra le pain, le rompra et le leur offrira. «Le geste du pain rompu rouvre les yeux du cœur, illumine à nouveau la vue obscurcie par le désespoir». La joie se ravive, poursuit le Pape, l'énergie circule à nouveau dans les membres fatigués, la mémoire devient gratitude. Et les deux disciples se hâtent de retourner à Jérusalem, pour tout raconter aux autres.
«Sur les sentiers du cœur, le Ressuscité marche avec nous, pour nous»
«Le Seigneur est réellement ressuscité» (cf. v. 34). Dans cet adverbe, réellement, s'accomplit sûrement notre histoire d'êtres humains. «Ce n'est pas un hasard si c'est la salutation que les chrétiens échangent le jour de Pâques. Jésus n'est pas ressuscité avec des paroles, mais avec des faits, avec son corps qui conserve les marques de la passion, le sceau éternel de son amour pour nous», explique le Pape.
Ce mercredi, le Pape souhaite que «la joie inattendue» des disciples d'Emmaüs soit pour chacun «un doux rappel dans les moments difficiles». C'est en effet le Ressuscité qui change radicalement la perspective, répandant «l'espérance qui remplit le vide de la tristesse». Sur les sentiers du cœur, continue Léon XIV, le Ressuscité marche avec nous et pour nous. Il témoigne de la défaite de la mort, il affirme la victoire de la vie, malgré les ténèbres du Calvaire. «L'histoire a encore beaucoup à espérer en bien», promet le Pape.
En conclusion de sa catéchèse, Léon XIV rappelle que reconnaître la Résurrection signifie changer notre regard sur le monde, c’est «revenir à la lumière pour reconnaître la Vérité qui nous a sauvés et qui nous sauve». Il invite ainsi chaque fidèle à rester vigilant dans l'émerveillement de la Pâque de Jésus ressuscité.
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