Audience jubilaire: le travail doit permettre de faire le bien

Audience jubilaire consacrée au jubilé du monde du travail ce samedi 8 novembre à Rome. Devant 45 000 pèlerins, selon la préfecture de la Maison pontificale, Léon XIV a livré un plaidoyer pour la dignité des travailleurs. Le Pape s'est inspiré du témoignage d'espérance offert par le bienheureux congolais Isidore Bakanja, ainsi que par l'encyclique de Jean-Paul II sur le travail humain, Laborem exercens parue en 1981, un an après la création de l'historique syndicat Solidarnosc.

Delphine Allaire - Cité du Vatican

Le travail doit être «une source d’espérance et de vie» qui permette d'exprimer «la créativité de l'individu et sa capacité à faire le bien». C'est ce qu'a rappelé le Pape Léon XIV dans ses différents saluts aux pèlerins en italien et en polonais, lors de l'audience jubilaire en grande partie dédiée au monde du travail, place Saint-Pierre, samedi 8 novembre. 

Offrir stabilité et dignité par le travail

L’évêque de Rome a souhaité en conséquence «un engagement collectif, de la part des institutions et de la société civile, pour créer des opportunités d'emploi valables qui offrent stabilité et dignité, en garantissant surtout aux jeunes de réaliser leurs rêves et de contribuer au bien commun». Léon XIV a évoqué à ce titre l’encyclique de Jean-Paul II Laborem exercens déployant une vision chrétienne du travail humain. Celle-ci est parue le 14 septembre 1981, 90 ans après Rerum Novarum de Léon XIII, grand Pape de la question sociale, dans le contexte de nouveaux développements technologiques, tels que l'introduction généralisée de l'automatisation, avec des conséquences importantes sur le monde du travail non moins importantes, écrivait Jean-Paul II, que celles provoquées par la révolution industrielle de la fin du XIXe siècle.

Dans Laborem exercens citée par Léon XIV, l'Église considère qu'il est de son devoir de rappeler sans cesse «la dignité et les droits des travailleurs, de dénoncer les situations où ceux-ci sont violés et de contribuer à orienter ces changements afin qu'ils conduisent à un progrès authentique de l'homme et de la société».

 

La figure du bienheureux Isidore Bakanja, patron des laïcs de RDC

Dans sa brève catéchèse, le Pape natif de Chicago a souhaité mettre en avant la figure du bienheureux Isidore Bakanja (1885-1909), patron des laïcs du Congo depuis sa béatification par Jean-Paul II. Né en 1885, alors que son pays était une colonie belge, il n'a pas fréquenté l'école, car il n'y en avait pas dans sa ville, mais il est devenu apprenti maçon. Il se lia d'amitié avec les missionnaires catholiques, les moines trappistes: ceux-ci lui parlèrent de Jésus et il accepta de suivre l'enseignement chrétien et de recevoir le baptême, vers l'âge de vingt ans. «À partir de ce moment, son témoignage devint de plus en plus lumineux. Espérer, c'est témoigner: lorsque nous témoignons de la vie nouvelle, la lumière augmente même au milieu des difficultés», a détaillé le Pape augustin. Ouvrier agricole pour un patron européen athée détestant le christianisme et les missionnaires, opposé à l'évangélisation de ses ouvriers, Isidore a subi jusqu’à sa mort mauvais traitements et torture sans perdre l’espérance.

Le témoignage «des jeunes Églises» aux «plus anciennes du Nord»

Cette parole de la Croix est une parole vécue, qui brise la chaîne du mal, a rappelé Léon XIV, estimant que, souvent, «les anciennes Églises du Nord du monde reçoivent de la part des jeunes Églises ce témoignage qui les pousse à marcher ensemble vers le Royaume de Dieu, qui est Royaume de justice et de paix». «L'Afrique, en particulier, demande cette conversion, et elle le fait en nous donnant de nombreux jeunes témoins de la foi», a conclu le Pape missionnaire.

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08 novembre 2025, 10:30