Le Pape lors de la rencontre digitale avec les jeunes Américains. Le Pape lors de la rencontre digitale avec les jeunes Américains.  (@Vatican Media)

«L'économie doit redonner vie», estime Léon XIV

Dans un message daté du 26 novembre dernier et adressé aux participants à la rencontre mondiale «The Economy of Francesco», le Pape invite les nouvelles générations à dire «non» à la résignation. Il exhorte à sortir de «l'indifférence, de l'enfermement dans leurs objectifs personnels et collectifs». Le Saint-Père encourage également à dévoiler les «incapacités» des systèmes qui accroissent les inégalités, sans se soucier des plus faibles.

Augustine Asta - Cité du Vatican

«Personne plus que vous n'est en contact avec les ‘’choses nouvelles’’ sur lesquelles l'humanité joue son avenir». C’est avec ces mots que le Pape Léon XIV a commencé son message adressé aux participants à la rencontre mondiale "The Economy of Francesco" (L’économie de François). Pour le Souverain pontife, cette rencontre, est «si précieuse et se déroule in gremio Ecclesiae: non seulement dans le cœur, mais dans le sein d'une Église qui, avec la grâce de Dieu, engendre dans la foi et dans l'amour».

Construire un avenir plus inclusif et plus juste

"The Economy of Francesco" est un mouvement mondial de jeunes qui vise à changer les modèles économiques actuels et à construire un avenir plus inclusif et plus juste. Il est né à l’initiative du Pape François, suite à la publication d’une lettre en 2019, à l’attention des jeunes économistes et entrepreneurs du monde entier. Le Pape argentin leur avait alors demandé de donner vie à l'idée d'un type d'économie différent, plus attentif aux membres les plus faibles de la société, et qui ne soit pas exclusivement axé sur le gain de richesses matérielles. Ce mouvement est l'expression «heureuse d'un chemin qui féconde la pensée et l'initiative économique, avec la semence de l'Évangile que saint François d'Assise a accueilli sine glossa, et dont notre bien-aimé Pape François a témoigné de toutes ses forces la qualité transformatrice», écrit le Souverain pontife. L'Évangile, ajoute-t-il, «transfigure le travail humain et produit en nous des changements qui font entrer la vie en abondance dans le monde».

Sortir de «l'indifférence» 

Rappelant la mort de son prédécesseur survenue «dans le parfum de Pâques», le Saint-Père invite les acteurs de "The Economy of Francesco" à préserver «son héritage de manière créative». Car, poursuit l'évêque de Rome, «le réseau d'amitié et de travail que vous représentez est un ‘‘non’’ à la résignation». Il recommande d’inciter beaucoup d'autres jeunes à sortir de «l'indifférence et de l'enfermement dans leurs objectifs personnels et collectifs», pour accueillir le «Royaume de Dieu et sa justice à travers de nouvelles façons d'aimer le bien commun». Il s'agit de «raviver les rêves, d'apprécier la prière, l'étude et le travail, la réflexion commune, comme de véritables énergies de renouveau».

S’attardant sur le thème de la rencontre «Relancer l'économie», le Pape fait savoir qu’une économie qui «redémarre» n'est pas seulement une «machine qui produit», mais une activité qui «redonne vie aux personnes, aux communautés, à notre maison commune». «Redémarrer» signifie «libérer des chaînes de l'injustice, souligne-t-il, restaurer ce qui a été blessé et créer des espaces où chaque homme et chaque femme peuvent respirer la dignité et l'espoir». Et cela, peut impliquer de «changer de direction et d'explorer de nouvelles voies», indique Léon XIV.

Aussi, l’évêque de Rome, relève que l'encyclique Rerum novarum du Pape Léon XIII, écrit à la fin du XIXe siècle, reste d’actualité et surtout «nous interpelle». Dans le monde actuel, constate-t-il, «nous avons généralement un ‘‘regard depuis le centre’’», et «nous faisons référence à des choses comme l'intelligence artificielle ou la robotique». Cependant, il faut partir de le «périphérie», puisque «seule une économie qui se dépouille de ses privilèges et embrasse la réalité, en commençant par le lépreux, c'est-à-dire celui qui est rejeté, expulsé et écarté», peut être considérée comme «celle de François».

Le «principe de petitesse»

Léon XIV souhaite donc transmettre ces «nouveautés, vues depuis la périphérie»; et l’engagement qui ne se limite pas à la protestation, mais qui «cherche des solutions». À cet égard, il indique que le bénédictin français Ghislain Lafont a identifié un «principe de petitesse» qui explique que «le moteur de l'histoire n'est pas la puissance, mais la pauvreté; ou encore: le changement réel se produit par l'action d'éléments faibles»«Je vous encourage à montrer par votre vie, vos entreprises, vos études, quelles sont les incapacités d'un système qui accroît les inégalités et ne parvient pas à prendre soin des petits et des faibles», écrit le Souverain pontife.

“Ensemble, nous pouvons accueillir les rêves de Dieu et voir qu'ils élargissent nos rêves, nous engageant dans une aventure de peuple où tombent les murs et les préjugés et où la paix fait son chemin.”

Le Pape Léon XIV souhaite que le travail de ces jeunes ne soit pas seulement une «action sociale liée à un mode de vie passager». Il faut «nourrir votre esprit» et «revenir au cœur», a exhorté le Souverain pontife. Ainsi, «vous serez de bons entrepreneurs et de bons économistes si vous connaissez l'économie divine», a-t-il conclu.

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28 novembre 2025, 12:12