La «ruche laborieuse de Saint-Anselme», cœur battant du monde bénédictin
Marie Duhamel - Cité du Vatican
Le Pape a tenu à célébrer ce mardi soir la consécration, en 1900, de cette église bénédictine dont la construction fut fortement souhaitée par Léon XIII (1810-1903), une source d’inspiration évidente pour lui comme l'indique le choix de son nom. Dans ses intentions, explique le Pape, l’église et le Collège international attenant, «devait contribuer à renforcer la présence bénédictine dans l'Église et dans le monde, grâce à une unité toujours plus grande au sein de la Confédération bénédictine». Il était convaincu que l’ordre bénédictin «pouvait être d'une grande aide pour le bien de tout le peuple de Dieu à une époque riche en défis, comme le fut le passage du XIXe au XXe siècle».
Une intuition justifiée par l’histoire, explique le Pape. En effet, le monachisme depuis ses origines fut une réalité «pionnière», poussant «des hommes et des femmes courageux à implanter des foyers de prière, de travail et de charité dans les endroits les plus reculés et inaccessibles, transformant souvent des zones désolées en terres fertiles et riches, d'un point de vue agricole et économique, mais surtout spirituel». Le monastère, poursuit Léon XIV, s'est ainsi de plus en plus caractérisé comme un lieu de croissance, de paix, d'hospitalité et d'unité, même dans les périodes les plus sombres de l'histoire.
Une école au service du Seigneur
Aujourd’hui non plus, les défis ne manquent pas. «Les changements soudains dont nous sommes témoins nous provoquent et nous interrogent, soulevant des problèmes jusqu'alors inédits», a affirmé Léon XIV qui appelle les bénédictins à y répondre, «en mettant le Christ au centre de notre existence et de notre mission, en partant de cet acte de foi qui nous fait reconnaître en Lui le Sauveur et en le traduisant dans la prière, l'étude, l'engagement d'une vie sainte».
Sur la colline de l’Aventin, tout cela se réalise dans la liturgie, dans la Lectio divina, dans la recherche, dans la pastorale, avec la participation de moines, ou même de laïcs, venus du monde entier, d’origines et des conditions les plus diverses.
Le Pape souhaite que le monastère, l'Athénée, l'Institut liturgique, les activités pastorales liées à l'église, croissent toujours davantage «en synergie comme une authentique ‘école du service du Seigneur’», conformément aux enseignements de saint Benoît. Léon XIV souhaite que ce complexe perché sur la colline romaine de l’Aventin «aspire à devenir un cœur battant dans le grand corps du monde bénédictin, avec au centre, l'église». Les lectures du jour l’invite à être un cœur qui pompe pour que chaque membre reçoive nourriture et force (cf. Ez 43, 1-2.4-7a), mais aussi à être un «édifice spirituel fondé sur le roc solide qu'est le Christ» (cf. 1 P 2, 4-9).
Conduire chacun à Dieu
Le Pape rêve que «la ruche laborieuse de Saint Anselme» soit «le lieu d'où tout part et où tout revient pour trouver vérification, confirmation et approfondissement devant Dieu». Il souhaite que cette institution puisse transmettre le «message prophétique» à l'Église et au monde, afin qu'ils soient un peuple élu, «afin que nous puissions proclamer les œuvres admirables de Celui qui nous a appelés des ténèbres à sa merveilleuse lumière».
Revenant sur l’événement que fut la consécration de l’église Saint-Anselme, le Pape revient avec les mots de François sur ce rite, «moment solennel de l'histoire d'un édifice sacré où il est consacré pour être un lieu de rencontre entre l'espace et le temps, entre le fini et l'infini, entre l'homme et Dieu» (Evangelii gaudium, 222). Léon XIV a également cité pour décrire l’instant la Constitution Sacrosanctum Concilium, qui définit l'Église comme «humaine et divine» de telle sorte que «ce qui est humain en elle soit ordonné et subordonné au divin, le visible à l'invisible, l'action à la contemplation, la réalité présente à la cité future, vers laquelle nous marchons».
Le Pape y voit «l'expérience de notre vie», car chacun est «à la recherche de cette réponse ultime et fondamentale que ‘ni la chair ni le sang’ ne peuvent révéler, mais seulement le Père qui est aux cieux». En définitive, assure Léon XIV, «nous avons besoin de Jésus» et c’est vers lui que «nous sommes appelés à conduire ceux que nous rencontrons». Ce faisant, «ce temple deviendra de plus en plus un lieu de joie, où l'on expérimente la beauté de partager avec les autres ce que l'on a reçu gratuitement».
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