Léon XIV exhorte les religieux au discernement ecclésial

Myriam Sandouno – Cité du Vatican

«Gouverner l'espérance. Formes et styles de gouvernance des provinces dans une Église synodale». Ce thème ayant été au cœur de la 65e assemblée générale de la Conférence italienne des supérieurs majeurs, tenu du 3 au 6 novembre, a été développé par le Souverain pontife, lors de l’audience qu’il a accordée aux participants, dans la matinée de ce vendredi 7 novembre en Salle Clémentine. Il «exige une perspective exigeante qui reflète la richesse du temps de grâce que vit l'Église, ainsi que sa complexité», et «confirme votre fidélité à ce rôle, en particulier dans le cadre du cheminement de conversion synodale» ces dernières années.

 Coresponsabilité, transparence, correction fraternelle

Le Pape s’est penché à ce niveau sur le Document final du dernier Synode qui souligne que «les familles religieuses ont, au fil des siècles, mûri des pratiques éprouvées de vie synodale et de discernement communautaire, apprenant à harmoniser les dons individuels et la mission commune». Poursuivant, Léon XIV a exhorté à réfléchir sur trois attitudes importantes: le discernement ecclésial, le soin apporté aux processus décisionnels, l'engagement à rendre compte de ses actions et à en évaluer les résultats et les modalités. «Il s'agit, comme le souligne le Document, de processus interconnectés, qui se soutiennent et se corrigent mutuellement».

«La fidélité à l'Église guide et éclaire l'engagement des frères et alimente leur coresponsabilité, garantissant la transparence et facilitant cette ouverture réciproque qui seule peut favoriser la coopération de tous» a soutenu le Pape. D'ailleurs, «la confrontation sincère, le partage, la correction fraternelle peuvent grandement contribuer à éviter et à contrer d'éventuelles dérives particularistes et autoréférentielles», a-t-il ajouté, se référant au discours de François adressé aux référents diocésains du Chemin synodal italien le 25 mai 2023.

Se dépouiller

Léon XIV y voit un «cheminement de purification» qui vise à rendre les individus et les communautés toujours plus «libres dans le bien», tant au niveau de la croissance personnelle que de l'exercice de la charité. «Et cela clairement aussi en faveur d'une fidélité charismatique renouvelée, qui exige de se dépouiller continuellement des structures et des attachements non essentiels, voire nuisibles à une pleine actualisation aujourd'hui de la mission originelle inspirée par les fondateurs».

L'interculturalité 

Lors de cette rencontre, le Saint-Père a également mis l’accent sur la valeur de l'interculturalité croissante des communautés consacrées, qui «répond également aux besoins des sociétés dans lesquelles nous vivons». «Le patrimoine constitué par ces ressources ne peut toutefois être considéré comme quelque chose de défini et de statique: il est le fruit d'une dynamique de vie et de foi qui a constamment besoin d'évoluer, de croître, de se développer et de s'exprimer», tant «dans la multiplicité des contextes charismatiques, que dans la nouveauté constante des situations et des relations» a dit l’évêque de Rome.

Pour conclure, le Pape a tenu à souligner en particulier, «l'importance d'encourager, dans les formes de gouvernance, une alternance fructueuse des responsabilités et des tâches, en évitant les attitudes statiques qui risquent de favoriser les rigidités et les scléroses». À cet égard, a-t-il rappelé, «le Pape François nous a mis en garde à plusieurs reprises contre le danger des ‘‘eaux stagnantes’’».