Le Pape salue les participants au séminaire sur l'éthique dans la gestion de la santé Le Pape salue les participants au séminaire sur l'éthique dans la gestion de la santé  (@Vatican Media)

Léon XIV met en garde contre un mauvais usage de l'IA dans la santé

En recevant les participants au séminaire sur l’éthique dans la gestion de la santé, le Pape a fustigé l’utilisation parfois frauduleuse de l’intelligence artificielle dans le domaine des soins. Il a invité ces pèlerins à porter sur les malades le regard de Dieu.

Xavier Sartre – Cité du Vatican

Attention à un «biais» qui pourrait créer une «injustice» dans le domaine de la santé et dans le soin dû aux malades. Le Pape, en s’adressant aux participants de ce séminaire sur l’éthique dans la gestion de la santé, promu par l’Académie pontificale pour la Vie dans le cadre du Jubilé de l’espérance, a mis en garde contre quelques dérives possibles. Si ces professionnels de la santé dialoguent sur l’éthique dans leur domaine, l’intelligence artificielle et les innovations technologiques et numériques, ils doivent bien réfléchir à «l’introduction d’une condition, d'une prémisse, d'une note qui fausse, tronque, exclut de manière frauduleuse la perception que nous avons de la réalité de la société et du malade en particulier, créant ainsi une situation d'injustice dans la gestion des ressources nécessaires à la bonne administration de la santé» a déclaré Léon XIV.

Manipulations des outils

Pour le Saint-Père, «des outils aussi efficaces que l'intelligence artificielle peuvent être manipulés, entraînés, orientés afin que, pour des raisons d'opportunité ou d'intérêt, qu’ils soient économiques, politiques ou autres, ce biais parfois imperceptible soit généré dans l'information, dans la gestion et dans la manière dont nous nous présentons ou nous approchons de l'autre».

Le risque, c’est «une manipulation perverse» des personnes classées en fonction «des traitements nécessaires et de leur coût, de la nature de leurs maladies, les transformant en objets, en données, en statistiques» a dénoncé le Pape.

Changer de regard

Pour éviter cela, a-t-il estimé, il faut «changer notre regard», «percevoir la valeur du bien avec une vision large», «regarder comme Dieu regarde» pour ne pas s’arrêter «au profit immédiat». Il s’agit bien «de voir ce qui sera le mieux pour tous, en sachant être patients, généreux et solidaires, en créant des liens et en jetant des ponts, afin de travailler en réseau, d'optimiser les ressources, pour que tous puissent se sentir protagonistes et bénéficiaires du travail commun».

Mais cela ne suffit, a ajouté le Souverain pontife. «Cette vision large ne doit jamais être dissociée du traitement humain, de la tendresse, de la reconnaissance de la personne concrète, dans sa fragilité et sa dignité. C'est une vision profonde, une vision qui touche le cœur de l'autre et élargit le nôtre» a-t-il conclu.

 

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17 novembre 2025, 12:54