Léon XIV: «L'espérance chrétienne regarde au-delà de l'horizon terrestre»

En ce lundi 3 novembre une messe de suffrage à l’intention du Pape argentin, des cardinaux et évêques décédés au cours de l'année 2025 a été célébrée en la basilique Saint-Pierre de Rome. Le Saint-Père a prié pour «que leurs âmes soient lavées de toute souillure et qu'ils brillent comme des étoiles dans le ciel». «Nous ne sommes pas tristes comme ceux qui n'ont pas d'espoir, car même la mort la plus tragique ne peut empêcher notre Seigneur d'accueillir notre âme», a-t-il affirmé.

Myriam Sandouno – Cité du Vatican

Des prières pour le Pape François, décédé à l’âge de 88 ans le 21 avril 2025, lundi de Pâques, ainsi que pour «les cardinaux et évêques qui nous ont quittés cette année» se sont élevées ce lundi 3 novembre dans la basilique Saint-Pierre de Rome, lors de la célébration eucharistique présidée par le Pape Léon XIV. Au nombre de 142, «le Seigneur les a appelés et les a désignés pasteurs dans son Église, et par leur ministère, ils ont – pour reprendre les termes du Livre de Daniel – ‘‘conduit beaucoup à la justice’’», c'est-à-dire «qu'ils les ont guidés sur le chemin de l'Évangile avec la sagesse qui vient du Christ, qui est devenu pour nous sagesse, justice, sanctification et rédemption», a dit le Saint-Père.

Qu'ils brillent comme des étoiles dans le ciel

À l'occasion de la commémoration de tous les fidèles défunts, le Pape et l’ensemble des cardinaux, évêques et prêtres présents ont prié pour que «leurs âmes soient lavées de toute souillure et qu'ils brillent comme des étoiles dans le ciel». «Grâce au Jubilé cette célébration revêt une saveur particulière: celle de l'espérance chrétienne», a dit Léon XIV se souvenant de l'ouverture de la Porte Sainte par son prédécesseur François, qui donna à Rome et au monde la bénédiction pascale.

Le Pape présidant la célébration eucharistique
Le Pape présidant la célébration eucharistique   (ANSA)

La mort la plus tragique ne peut empêcher notre Seigneur d'accueillir notre âme 

La perte d’un être cher est douloureuse, en particulier celle «d'un enfant, d'un petit, d'un être fragile arraché à la vie par la maladie ou, pire encore, par la violence des hommes». Mais, en tant que chrétiens, a rappelé le Successeur de Pierre, «nous sommes appelés à porter avec le Christ le poids de ses croix». «Nous ne sommes pas tristes comme ceux qui n'ont pas d'espoir, a précisé l’évêque de Rome, car même la mort la plus tragique ne peut empêcher notre Seigneur d'accueillir notre âme dans ses bras et de transformer notre corps mortel, même le plus défiguré, à l'image de son corps glorieux». C'est pourquoi, a expliqué Léon XIV «les chrétiens n'appellent pas les lieux de sépulture ‘nécropoles’’», c'est-à-dire "villes des morts"», mais «cimetières», qui signifie littéralement «dortoirs», lieux où l'on se repose en attendant la résurrection.

Le Pape Léon XIV lors de la messe de suffrage à l’intention du Pape François, des cardinaux et évêques décédés
Le Pape Léon XIV lors de la messe de suffrage à l’intention du Pape François, des cardinaux et évêques décédés   (@Vatican Media)

“Comme le prophétise le psalmiste: «Je me couche en paix et je m'endors aussitôt,/car toi seul, Seigneur, tu me fais reposer en toute confiance» (Ps 4,9)”

La foi de l'espérance

Le Pape a insisté sur l'amour du Christ crucifié et ressuscité qui a transfiguré la mort. «Le Fils de l’Homme devait souffrir ces souffrances pour entrer dans sa gloire et nous donner la vie éternelle. Lui seul peut porter sur lui et en lui cette mort corrompue sans en être corrompu. Lui seul a les paroles de la vie éternelle». Une prière ayant résonné en ce jour –près du tombeau de saint Pierre, apôtre de Jésus et premier évêque de Rome. Ces paroles, a lancé Léon XIV, «ont le pouvoir de faire renaître la foi et l'espérance dans nos cœurs».

«Tout comme la vie de Jésus ressuscité n'est plus celle d'avant, mais est absolument nouvelle, créée par le Père avec la puissance de l'Esprit», de même, a-t-il poursuivi, «l'espérance du chrétien n'est pas l'espérance humaine, elle n'est ni celle des Grecs ni celle des Juifs, elle ne se fonde pas sur la sagesse des philosophes ni sur la justice qui découle de la loi, mais uniquement et totalement sur le fait que le Crucifié est ressuscité et est apparu à Simon, aux femmes et aux autres disciples». Le Souverain pontife évoque ici une «espérance qui ne regarde pas l'horizon terrestre, mais au-delà, elle regarde Dieu, cette hauteur et cette profondeur d'où est né le Soleil venu éclairer ceux qui sont dans les ténèbres et dans l'ombre de la mort». Terminant son homélie, le Pape Léon XIV a confié au Seigneur les fidèles chrétiens «encore pèlerins sur terre».

“Lorsque Jésus prend le pain entre ses mains qui ont été clouées sur la croix, prononce la bénédiction, le rompt et l'offre, les yeux des disciples s'ouvrent, la foi fleurit dans leurs cœurs et, avec la foi, une nouvelle espérance. Oui! Ce n'est plus l'espérance qu'ils avaient auparavant et qu'ils avaient perdue. C'est une réalité nouvelle, un don, une grâce du Ressuscité: c'est l'espérance pascale.”

Des religieuses assistant à la messe
Des religieuses assistant à la messe   (@Vatican Media)

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03 novembre 2025, 10:33