Audience générale: «Nous ne sommes pas des machines, mais un cœur»
Moriba Camara, S.J. - Cité du Vatican
Constatant que la vie contemporaine est dominée par la rapidité et l’exigence de résultats immédiats, le Pape a posé une question essentielle: «De quelle manière la résurrection de Jésus éclaire-t-elle cet aspect de notre expérience?» À cette interrogation, la foi chrétienne apporte une réponse claire: «Nous trouverons le repos. Nous ne serons pas inactifs, mais nous entrerons dans le repos de Dieu, qui est paix et joie». Pour Léon XIV, ce repos n’est pas seulement une promesse future, mais une force capable de transformer la vie dès maintenant, au cœur même de l’agitation quotidienne.
Le Saint-Père a souligné le risque d’une existence absorbée par une multitude d’activités qui, loin d’épanouir, finissent par épuiser et désorienter. «Nous nous sentons alors fatigués, insatisfaits… Pourquoi ? Parce que nous ne sommes pas des machines, nous avons un cœur – ou plutôt, pouvons-nous dire, nous sommes un cœur », a affirmé le Pape. Ce cœur, a-t-il expliqué, est «le symbole de notre humanité tout entière», le lieu où se rejoignent pensées, désirs et sentiments. S’appuyant sur l’Évangile selon saint Matthieu, le Pape a rappelé que «là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur» (Mt 6,21).
Le véritable trésor est Dieu Amour
Face aux faux trésors que sont la richesse, la réussite ou l’accumulation de biens, souvent «idolâtrés au prix sanglant de millions de vies humaines et de la dévastation de la création de Dieu», Léon XIV a rappelé que le véritable trésor ne peut être conservé que dans le cœur. «C’est donc dans le cœur que l’on conserve le véritable trésor, non dans les coffres-forts de la terre, ni dans de grands investissements financiers qui n’ont jamais été aussi démesurés qu’aujourd’hui», a souligné le Pape.
S’inspirant de saint Augustin, il a décrit le cœur humain comme «inquietum», inquiet non par hasard, mais parce qu’il est orienté vers sa destination ultime qui est Dieu. «Et le véritable amarrage du cœur ne consiste pas à posséder des biens matériels, mais à atteindre ce qui peut le combler pleinement; c’est-à-dire l'amour de Dieu, ou mieux encore, Dieu Amour», a-t-il souligné.
L’espérance pascale, fondement de la vie chrétienne
Cette rencontre avec Dieu passe concrètement par l’amour du prochain. «Ce trésor (…) ne se trouve qu’en aimant le prochain que nous rencontrons sur notre chemin», a rappelé le Pape, soulignant que la relation authentique exige parfois de ralentir, de changer de regard et même de réorienter sa vie.
Concluant cette audience générale, Léon XIV a affirmé que «nul ne peut vivre sans un sens qui aille outre le contingent». La Résurrection du Christ constitue ce fondement solide sur lequel repose l’espérance chrétienne: «Le cœur inquiet ne sera pas déçu s’il s’engage dans la dynamique d’amour pour laquelle il a été créé». «L’amarrage est certain, la vie a triomphé et en Christ, elle continuera de triompher dans toutes les morts du quotidien», a-t-il conclu, invitant les fidèles à bénir et remercier sans cesse le Seigneur pour le don de cette espérance.
Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici
