Les armes tuent, le dialogue construit: le dernier discours de Léon XIV au Liban
Alexandra Sirgant – Cité du Vatican
Après une matinée riche, marquée par la rencontre avec les familles des victimes de l’explosion du 4 août 2020 et la messe sur le front de mer de Beyrouth en présence de 150 000 fidèles, le Pape Léon XIV a prononcé le dernier discours de son voyage apostolique depuis l’aéroport international de la capitale libanaise, en présence des autorités politiques, civiles et religieuses. Son avion a décollé à 13h48 heure locale (12h48 à Rome), et survolera l’île de Chypre, la Grèce, l’Italie avant d’atterrir quatre heures plus tard à l’aéroport international Léonard-de-Vinci de Rome.
«Vous avez apporté des paroles d’espoir et de réconfort» a remercié dans un bref discours en arabe le président de la République libanaise, Joseph Aoun, qui a décrit la venue du Pape comme celle d’un «père venu nous réconforter et nous rappeler que le monde n’a pas oublié le Liban».
Prenant à son tour la parole, le Souverain pontife a confié que partir était «plus difficile qu’arriver». «Alors qu’arriver c’était entrer avec délicatesse dans votre culture, quitter cette terre c’est vous porter dans mon cœur» a poursuivi le Pape dans son discours en anglais.
Léon XIV a continué son allocution en exprimant sa reconnaissance pour les trois jours passés au Liban et en se réjouissant d’avoir pu réaliser le souhait de son prédécesseur, le Pape François, «qui aurait tant voulu être ici». «En réalité, il est avec nous, assure le Successeur de Pierre, il marche avec nous aux côtés d’autres témoins de l’Évangile qui nous attendent dans l’étreinte éternelle de Dieu : nous sommes les héritiers de ce qu’ils ont cru, de la foi, de l’espérance et de l’amour qui les ont animés».
Énumérant les temps forts de son voyage apostolique en terre libanaise, le Pape a tout particulièrement mis en exergue la prière sur la tombe de saint Charbel lundi matin ou encore la visite ce mardi matin au port de Beyrouth. «J’ai prié pour toutes les victimes et je porte en moi la douleur et la soif de vérité et de justice de tant de familles, de tout un pays» a souligné le Pape, tout en confiant avoir été très touché par sa rencontre avec les proches des victimes.
Un peuple résilient, fort comme les cèdres
S’appuyant sur les nombreux visages rencontrés et poignées de main réalisés ces dernières 72 heures, Léon XIV a décrit un peuple libanais résilient, vecteur d’espérance: «Vous êtes forts comme les cèdres, les arbres de vos belles montagnes, et pleins de fruits comme les oliviers qui poussent dans la plaine, dans le sud et près de la mer».
Le Saint-Père a tenu à saluer toutes les régions du Liban dans lesquelles il n’a pas pu se rendre au cours de son voyage, telles que la ville de Tripoli au nord, la Bekaa à l’est et la région sud, «qui vivent en particulier une situation de conflit et d'incertitude». «Je vous étreins tous et vous souhaite la paix. Et je lance également un appel pressant: que cessent les attaques et les hostilités. Que personne ne croie plus que la lutte armée apporte quelque bénéfice que ce soit. Les armes tuent, tandis que la négociation, la médiation et le dialogue construisent. Choisissons tous la paix comme chemin, et pas seulement comme objectif!» a exhorté le Pape.
La Souverain pontife a conclu son discours en rappelant les mots du Pape Jean-Paul II à propos du pays du Cèdre: «le Liban, plus qu'un pays, est un message !».
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