Espérance, unité, paix et justice: les graines semées en terre libanaise par Léon XIV

Jean-Charles Putzolu – envoyé spécial à Beyrouth, Liban

Espérance, unité, paix et justice ont été les quatre mots autours desquels s’est articulée la visite de trois jours du Pape au Liban. Aux jeunes lundi soir au siège du patriarcat maronite à Bkerké, Léon XIV a insufflé l’espérance, les invitant à résister à la tentation de quitter le pays. Comprenant «l’hémorragie» des forces vives libanaises provoquées notamment par la crise économique, le Pape augustin a appelé la jeunesse du pays du cèdre à être la «sève» de la renaissance de leur nation. Au port de Beyrouth, le temps d’une prière silencieuse et de l’échange de quelques mots avec des proches des victimes de l’explosion du 4 août 2020, le Souverain pontife a mis en lumière la soif de justice de tout un peuple qui attend toujours, 5 ans après la catastrophe, d'en connaître les responsables.

Unité des chrétiens et dialogue interreligieux

L’unité a été mise en exergue par deux rencontres: la première avec les évêques, les prêtres, les religieux et les patriarches orientaux; la seconde avec les principaux responsables musulmans du Liban. Ce n’est qu’unis, dans le dialogue, le respect et la fraternité que le Liban pourra retrouver sa «beauté» originelle, la beauté que Dieu a donné à cette terre.

La paix, quant à elle, aura été le fil rouge de cette visite. Sur les lèvres de tous les Libanais, elle est un rêve qu’ils n’osent caresser. Les tensions régionales, les intérêts partisans, la corruption et l’instabilité politique, sont autant d’obstacles à la construction d’une paix durable.

Une nouvelle approche

«Le Moyen-Orient a besoin d’une nouvelle approche afin de rejeter la mentalité de vengeance et de violence, de surmonter les divisions politiques, sociales et religieuses, et d'ouvrir de nouveaux chapitres au nom de la réconciliation et de la paix», a exhorté le Successeur de Pierre à la fin de la messe mardi sur le front de mer de Beyrouth. Avant de quitter le sol libanais, l’évêque de Rome a appelé à la fin des «attaques» et des «hostilités». «Les armes tuent, tandis que la négociation, la médiation et le dialogue construisent», a conclu le Souverain pontife.