30 ans de la conférence sur les femmes, Mgr Gallagher inquiet d'une violence persistante
Fabrice Bagendekere, SJ – Cité du Vatican
La déclaration qui n’a duré que quelques minutes était pourtant forte d’interpellations, interrogeant la communauté internationale sur son engagement pour la dignité des femmes et leur pleine jouissance des droits fondamentaux, 30 ans après la quatrième conférence mondiale sur les femmes de 1995, qui avait abouti à la Déclaration de Beijing et au Programme d'action de Beijing, considéré comme le programme politique mondial le plus important pour l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes. Selon le diplomate du Saint-Siège, bien que des progrès significatifs aient été accomplis, certains problèmes persistants soulevés dans ces deux traités «restent sans réponse».
Permette aux femmes de jouir pleinement de leur dignité et de réaliser leur potentiel dans tous les domaines de la vie
Le Secrétaire pour les Relations avec les États et les Organisations internationales du Saint-Siège a dénoncé «le taux de pauvreté extrême plus élevé chez les femmes, les obstacles à l'accès à une éducation de qualité, voire l'exclusion des femmes de celle-ci, et leurs salaires inférieurs dans le monde du travail». Selon lui, ces conditions empêchent les femmes de «jouir pleinement de leur dignité et de réaliser leur potentiel dans tous les domaines de la vie». C’est aussi ici qu’il a affirmé que «la persistance de la violence à l'égard des femmes et des filles est profondément alarmante», rappelant que quel que soit le lieu de son occasion, «qu'elle se produise à la maison, dans le cadre de la traite des êtres humains ou dans des situations de conflit et d'urgence humanitaire, elle constitue une atteinte à leur dignité et une grave injustice».
L’utilisation de la technologie peut exacerber la violence faite aux femmes
Le représentant du Saint-Siège a aussi pointé du doigt l’utilisation de la technologie «pour exacerber certaines formes d'abus et de violence» sur les femmes. Il a rappelé que «la violence ne se limite pas à l'exploitation sexuelle et à la traite, mais inclut également les pratiques de sélection prénatale du sexe et d'infanticide féminin», regrettant que «ces actes, condamnés dans la Déclaration et le Programme d'action de Beijing, continuent d'entraîner la mort de millions de ‘‘filles disparues’’ chaque année». «Toute forme de violence à l'égard des femmes et des filles est inacceptable et doit être combattue», a affirmé Mgr Gallagher.
Respect de la dignité de chaque personne
L’évêque britannique a aussi signalé les disparités en matière de soins de santé qui continuent d'affecter les femmes. Bien que les taux de mortalité maternelle aient considérablement diminué depuis 1990, a affirmé le prélat, «les progrès ont marqué le pas ces dernières années». Sa proposition est que «l'accès aux soins prénatals et à des accoucheuses qualifiées, ainsi qu'aux systèmes et infrastructures de santé» soient amélioré, tandis que «les fausses solutions telles que l'avortement» soient rejetées. Concernant l’avortement, le prélat a rappelé que «la protection du droit à la vie est essentielle, car elle sous-tend tous les autres droits fondamentaux». Aussi a-t-il indiqué que «l'égalité pour les femmes ne peut être atteinte que si ‘‘la dignité de chaque personne, en particulier des plus fragiles et des plus vulnérables, des enfants à naître aux personnes âgées’’ est respectée».
La Déclaration et le Programme d'action de Beijing sont négligés
Se résumant, le Secrétaire du Saint-Siège pour les Relations avec les États a regretté devant l’assemblée réunie que la principale préoccupation de la Déclaration et du Programme d'action de Beijing, qui «traite des besoins des femmes en situation de pauvreté, des stratégies de développement, de l'alphabétisation et de l'éducation, de la fin de la violence à l'égard des femmes et des filles, d'une culture de paix et de l'accès à l'emploi, à la terre, au capital et à la technologie», reste encore négligée. Il souhaite enfin «qu'au lieu de se concentrer sur des questions controversées qui ne sont pas nécessairement bénéfiques pour les femmes, les États respecteront leurs engagements à garantir l'égalité des femmes et à respecter leur dignité donnée par Dieu».
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