2019.04.16 mani giunte, anziani, solitudine, tristezza, vecchiaia

Cardinal Farrell: les personnes âgées sont une opportunité, pas «une urgence à gérer»

À l'ouverture du deuxième congrès international sur la pastorale des personnes âgées, qui se tient actuellement à la Curie des Jésuites, le préfet du dicastère pour les Laïcs, la famille et la vie invite à considérer la longévité comme un don de Dieu et une valeur qui exige «des réponses pastorales adéquates».

Edoardo Giribaldi – Cité du Vatican

L'augmentation de l’espérance de vie est l'un des signes du «changement d'époque» en cours. D'un côté, l'augmentation de la population âgée est perçue comme une «urgence à gérer», un poids pour la société. De l'autre, l'Église invite à reconnaître dans la longévité un «don» divin, qui nécessite des «réponses pastorales adéquates» capables de valoriser la contribution des personnes âgées. C'est par ces mots que le cardinal Kevin Joseph Farrell, préfet du dicastère pour les Laïcs, la famille et la vie, a ouvert jeudi 2 octobre, le deuxième congrès international de pastorale des personnes âgées, qui se tient à la Curie des Jésuites.

«La richesse des années»

Le cardinal a rappelé l’intuition née il y a cinq ans lors du premier congrès, intitulé «La richesse des années», qui s'est révélée être une réponse concrète à «un besoin réel et croissant» de la communauté ecclésiale: développer une pastorale dédiée aux personnes âgées. Le travail des opérateurs du secteur est «essentiel», a souligné le cardinal Farrell, car pour mettre en place des interventions adéquates, il est nécessaire de s’imprégner du quotidien des personnes âgées: leurs joies, leurs espérances, mais aussi leurs difficultés. C'est seulement ainsi qu'une pastorale «enracinée dans l'écoute» peut voir le jour, capable de reconnaître la «contribution unique» des personnes âgées, en évitant les initiatives «imposées d'en haut».

L'attention du Pape François

Le cardinal est revenu sur l'attention constante du Pape François accordée aux personnes âgées: des audiences qui leur sont consacrées au cycle de catéchèse sur la vieillesse —«riche en sagesse humaine et spirituelle»— jusqu'à l'institution de la Journée mondiale des grands-parents et des personnes âgées et aux messages diffusés à cette occasion.


Le «rôle créatif» des personnes du troisième âge

Cependant, l'attention portée aux personnes du troisième âge n'est pas récente. Déjà, lors de son voyage apostolique en Espagne en 1982, saint Jean-Paul II avait souhaité une pastorale capable de valoriser le «rôle créatif» des personnes âgées. Une intuition développée par le Conseil pontifical pour les laïcs dans le document «Dignité et mission des personnes âgées dans l'Église et dans le monde» (1998) et par le Pape lui-même dans sa «touchante» Lettre aux personnes âgées (1999). Benoît XVI a visité en 2012 la maison d'accueil «Viva gli Anziani» «Vive les personnes âgées», et proposé une réflexion toujours d'actualité: «La qualité d'une société se juge aussi par la manière dont elle traite ses personnes âgées. Celui qui fait de la place aux personnes âgées fait de la place à la vie».

«Les personnes âgées sont l'avenir»

La réflexion ecclésiale sur la pastorale des personnes âgées trouve ses racines dans le Concile Vatican II, lorsque l'Église s'est reconnue comme «Peuple de Dieu en marche», réaffirmant la dignité baptismale de tous les fidèles et leur coresponsabilité dans la mission. C'est de cette vision qu'est née la reconnaissance du rôle actif des personnes âgées dans la vie ecclésiale. Dans le sillage des constitutions conciliaires Lumen Gentium et Gaudium et Spes, le dicastère pour les Laïcs, la famille et la vie a renouvelé son engagement envers cette saison de la vie. Le Pape François l'avait déjà réaffirmé lors du premier congrès: «Les personnes âgées sont l'avenir de l'Église, pas seulement son passé: leur expérience, leur foi enracinée et leur sagesse sont un trésor inestimable pour tout le peuple de Dieu en chemin».

Une «longévité généralisée»

La réalité sociale, cependant, est en pleine mutation: pour la première fois dans l'histoire, on assiste à une «longévité généralisée». Une transition démographique qui voit les personnes âgées constituer une «part importante et croissante» de la société. Les données rapportées par le cardinal Farrell le confirment: en Europe, plus d'un cinquième de la population a plus de 65 ans; dans des pays comme le Japon, l'Italie et l'Allemagne, cette tranche d'âge représente déjà un quart des citoyens. Les causes de ce phénomène sont multiples: d'une part, le «bien-être généralisé», d'autre part, le dépeuplement des zones intérieures, les migrations, les crises économiques et politiques qui obligent les jeunes à quitter leur territoire. Même en Afrique, continent traditionnellement caractérisé par une moyenne d'âge basse, les personnes âgées deviennent une présence stable et significative.

Le Concile invitait à «lire les signes des temps à la lumière de l'Évangile». Dans cette perspective, l'actuelle «longue durée de vie» doit être accueillie comme une grâce. Plus d'années à vivre, à la lumière de la foi, signifient plus de temps pour s'ouvrir «avec enthousiasme» à l'annonce de l'Évangile, enrichissant ainsi toute la communauté.

Une pastorale synodale

Les paroisses, a conclu le préfet, sont déjà animées aujourd'hui par la présence active des personnes âgées. La retraite n'est plus synonyme d'inactivité, mais souvent d'un temps riche en engagements et en passions. C'est pourquoi il faut une pastorale qui sache accompagner et valoriser ces énergies, en évitant les «recettes toutes faites» et en favorisant plutôt des chemins partagés, «dans un esprit authentiquement synodal».

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02 octobre 2025, 12:41