Nostra Aetate, le cheminement des religions et les germes de l'espérance
Alessandro Di Bussolo – Cité du Vatican
Le premier moment de la commémoration des 60 ans de la déclaration du Concile Vatican II Nostra Aetate, sur les relations de l'Église avec les religions non chrétiennes, sur le thème «Marcher ensemble avec espérance», sera l'entrée solennelle dans la salle Paul VI, en cortège, de 80 représentants des principales religions, du judaïsme à l'islam, de l'hindouisme aux religions traditionnelles africaines, accompagnés d'autant d'enfants.
L'événement du 28 octobre, anniversaire du document, de 18h30 à 20h30, se terminera, après le discours du Pape Léon XIV, par une prière silencieuse de tous les 3 000 participants. Mais avant cela, les enfants distribueront à tous de petits sachets de graines, symbole de la «graine d'espérance» plantée il y a 60 ans, «et que nous devons continuer à semer aujourd'hui, en encourageant tout particulièrement les jeunes à devenir de nouveaux semeurs de paix et de dialogue».
Paix: conçue pour le judaïsme, elle s'est étendue à toutes les religions
Mgr Indunil Janakaratne Kodithuwakku Kankanamalage, secrétaire du dicastère pour le Dialogue interreligieux, a présenté vendredi 24 octobre, dans la salle de presse du Saint-Siège, deux des moments les plus significatifs du programme de l'événement commémoratif. Il a qualifié la Déclaration de «texte bref mais révolutionnaire», qui a changé «l'attitude, le langage et les comportements» de l'Église catholique envers les autres religions, car «elle nous rappelle que les rayons de cette vérité qui illumine tous les hommes» se trouvent également dans les autres confessions.
À ses côtés, Mgr Flavio Pace, secrétaire du dicastère pour la Promotion de l'unité des chrétiens et vice-président de la Commission pour les relations religieuses avec le judaïsme, a rappelé que Nostra Aetate, au départ, ne devait concerner que ces relations, mais qu'il avait ensuite été décidé de lui donner «une perspective plus large». Et aujourd'hui, a-t-il ajouté, les juifs disent que ce document a marqué un tournant historique, car être considérés par les chrétiens comme leurs racines «est une révolution culturelle». La Déclaration, au point 4, condamne «toute forme d'antisémitisme», ainsi que «toute persécution contre tout homme».
Plus de trois mille représentants des religions du monde
Mgr Kankanamalage a indiqué que plus de 3 000 représentants des religions du monde entier, du judaïsme, de l'islam, de l'hindouisme, du jaïnisme, du sikhisme, du bouddhisme, du zoroastrisme, du confucianisme, du taoïsme, du shintoïsme et des religions traditionnelles africaines se réuniront avec des membres de la Curie romaine, du Corps diplomatique accrédité près le Saint-Siège, des délégués catholiques engagés dans le dialogue interreligieux, des universitaires, des réseaux interreligieux et des jeunes du monde entier. Mercredi 29 octobre, l'audience générale du Pape sera également consacrée à Nostra Aetate et au dialogue interreligieux, en présence de nombreux responsables religieux.
Cinq performances artistiques du Sri Lanka aux États-Unis
Après l'accueil officiel des cardinaux George Jacob Koovakad, préfet du dicastère pour le Dialogue interreligieux, et Kurt Koch, préfet du dicastère pour la Promotion de l'unité des chrétiens, une courte vidéo intitulée «Nostra Aetate:une pierre angulaire» retracera les étapes principales de ces 60 années, à travers les gestes et les paroles des Papes.
Cinq spectacles artistiques suivront: la danse Kandyan, de tradition bouddhiste, du Sri Lanka, à laquelle se joignent également des jeunes chrétiens; «Tiga Apsari», trois chorégraphies de danse indonésiennes représentant l'hindouisme, le catholicisme et l'islam; une performance culturelle de la République démocratique du Congo; un moment musical de la tradition juive, qui rappelle l'espoir du peuple d'Israël; et enfin le morceau contemporain «We are the New World» des États-Unis.
Trois voix dans le dialogue: bouddhiste, juive et MED25
Le programme prévoit donc trois témoignages. Celui du maître Hassin Tao, originaire de Birmanie, qui, enfant soldat, transféré à Taïwan, a fondé le monastère bouddhiste du Mont Linjiu et le Musée des religions du monde. Puis Sarah Bernstein, du Rossing Center de Jérusalem, voix juive de réconciliation et de collaboration entre communautés en conflit. Et enfin, un témoignage du navire Bel Espoir, visité à Ostie par Léon XIV, des jeunes de différentes religions, des cinq rives de la Méditerranée, qui ont navigué ensemble pour promouvoir la paix, dans le cadre du projet «Bel Espoir - MED25».
Discours de Léon XIV et prière silencieuse pour la paix
Dans son discours, le moment le plus attendu, le Pape proposera une réflexion sur le chemin parcouru au cours de ces soixante dernières années, a souligné le secrétaire du dicastère pour le Dialogue interreligieux, et «invitera tout le monde à continuer à marcher ensemble dans l'espérance et le dialogue, même dans les temps difficiles que nous vivons». Il demandera ensuite aux participants à l'événement de se recueillir dans un moment de prière silencieuse pour la paix. Celle-ci sera précédée par la distribution de sachets de graines, un geste qui rappelle les paroles de saint Jean-Paul II en 1986: «Toute prière authentique est suscitée par l'Esprit Saint, qui est mystérieusement présent dans le cœur de chaque homme».
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