Le cardinal Pietro Parolin à la COP30 Le cardinal Pietro Parolin à la COP30  

À la COP30, le Saint-Siège s'engage à promouvoir l'éducation à l'écologie intégrale

Après la lecture du message du Pape aux participants à la COP30 à Belém, le cardinal Parolin a participé à une table ronde de haut-niveau vendredi 7 novembre sur les dix ans de l’Accord de Paris. Le Saint-Siège a souligné l’importance de l’éducation à l’écologie intégrale pour atteindre les objectifs fixés par le traité international, mais aussi la nécessité de répondre à la dette écologique envers les pays les plus pauvres.

Alexandra Sirgant – Envoyée spéciale à Belém, Brésil

Dix ans après l’adoption de l’Accord de Paris, où les 196 parties acceptèrent de mettre en place des mesures pour limiter le réchauffement climatique à 1,5°c par rapport aux niveaux préindustriels, les dirigeants mondiaux réunis en sommet à Belém les 6 et 7 novembre, font un état des lieux. Le chemin vers la réalisation des objectifs fixés par ce traité international sur l’atténuation et l’adaptation au changement climatique reste long et complexe, a constaté le Pape dans son message en anglais adressé aux participants à la COP30 et lu par le Secrétaire d’État du Saint-Siège lors de l’assemblée plénière des chefs d’États et de gouvernement dans la matinée du 7 novembre.

«Nous ne pouvons pas nous permettre une nouvelle décennie d'occasions manquées» a déclaré dans un autre discours le cardinal Pietro Parolin dans le cadre d’une table-ronde de haut niveau, présidée par le dirigeant brésilien Luiz Inácio Lula da Silva, intitulé «10 ans de l'Accord de Paris: CDN et financement». Depuis l’entrée en vigueur de l’Accord de Paris, les États signataires doivent renouvelés tous les cinq ans leur CDN, les contributions déterminées nationales, feuille de route dressant les actions concrètes qu’ils mettront en œuvre pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Ainsi, à Belém, ils doivent transmettre leurs nouveaux engagements climatiques pour 2035. Il y a cinq ans, lors du sommet virtuel de haut niveau de l’ONU sur le changement climatique, le Pape François avait communiqué la décision du Saint-Siège d’adopter une stratégie de réduction des émissions nettes à zero d’ici 2050.

Éduquer à l’écologie intégrale

Le cardinal Parolin a centré son intervention sur l’importance d’une perspective «intégrale» dans le processus de mise en œuvre de l'Accord de Paris: il «revêt non seulement une importance environnementale, économique et politique, mais aussi une pertinence sociale et éthique, car il touche principalement la vie des plus pauvres et des plus fragiles». Pour cela, le représentant du Saint-Siège à la COP30 insiste sur l’importance capitale de l’éducation, «l’un des principaux outils qui façonnent notre sens éthique, et l'éthique, à son tour, guide les objectifs et les méthodes de l'éducation». L’éducation à l’écologie intégrale des générations actuelles et futures permettra d’enclencher un changement culturel: «les mesures politiques et techniques doivent être associées à un processus éducatif qui favorise un modèle culturel de développement et de durabilité fondé sur la fraternité et la gestion responsable de la Création». Ainsi, souligne le cardinal Parolin, «il est important que la composante éducative joue un rôle plus important dans les documents soumis par les États parties, tels que les CDN et les communications nationales, ainsi que dans les négociations sur le climat, y compris les négociations financières».

“Ce nouveau modèle culturel doit être capable de surmonter la culture du rejet qui imprègne notre société et affecte la planète entière, en la remplaçant par une culture du soin: soin de soi, soin des autres et soin de l'environnement.”

Dette écologique

Dans ce nouveau modèle culturel voulu par le Saint-Siège, qui permettra de surmonter la culture du rejet par la culture du soin, le cardinal Parolin insiste sur l’importance de la reconnaissance de la dette écologique. Elle «n'appelle pas à la charité, mais à l'acceptation de la nécessité de corriger les injustices structurelles et de surmonter les modèles de développement non durables». Le Saint-Siège est «prêt à soutenir ce processus, conscient que sous notre Père commun, nous formons une seule et même famille humaine: il n'y a pas de frontières ni de barrières, politiques ou sociales, derrière lesquelles nous pouvons nous cacher», a conclu le Secrétaire d’État.

 

 

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08 novembre 2025, 15:57