Cardinal Ouédraogo: le peuple burkinabé a besoin de stabilité et de sécurité
Françoise Niamien - Cité du Vatican
«Notre cher pays a besoin de stabilité, de sécurité et de paix, gage de tout développement», a insisté le cardinal Phillipe Ouédraogo, archevêque de Ouagadougou, au lendemain d’un deuxième coup d’État en un an dans son pays, le Burkina Faso. «Nous espérons que les nouvelles autorités du pays parviendront à ramener la paix, la stabilité au Burkina Faso, car notre chère patrie n’a que trop souffert», a-t-il ajouté.
Vendredi 30 septembre, le Burkina Faso a en effet enregistré son deuxième coup d’Etat en moins d’une année. Le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, qui dirigeait le pays depuis son coup de force du 24 janvier 2022 contre le président élu Roch Kaboré, a été lui aussi renversé par des militaires menés par le capitaine Ibrahim Traoré, âgé de 34 ans. «Après ces tristes évènements la situation qui prévaut actuellement au Burkina Faso est un brin d’espérance. Nous rendons grâce à Dieu qui a permis que le dialogue prévale sur les armes», a indiqué l’archevêque de Ouagadougou, membre d’un groupe de chefs religieux et communautaires qui a mené une médiation entre les deux hommes.
Le cardinal appelle les nouveaux dirigeants du pays à tout mettre en œuvre pour garantir au pays des hommes intègres un climat de sécurité et de stabilité, la cohésion sociale et l’intégrité territoriale.
La question sécuritaire
Depuis 2015, le Burkina Faso est le théâtre d’attaques régulières de mouvements armés affiliés à Al-Qaida et du groupe Etat islamique qui ont fait des milliers de morts et provoqué le déplacement d’environ deux millions de personnes. La dernière en date est celle du 27 septembre, contre un convoi de ravitaillement escorté par l'armée, dans le nord du pays. Officiellement, au moins onze soldats ont été tués, vingt-huit personnes blessées et une cinquantaine de civils disparus lors de cette attaque.
«Du point de vue sécuritaire, les populations n’ont perçu aucune avancée significative depuis le 24 janvier 2022, date à laquelle le lieutenant-colonel Paul Sandaogo Damiba a évincé le président Marc Christian Kaboré accusé d'inefficacité dans la lutte contre les violences jihadistes», explique l’archevêque de Ouagadougou, qui pointe l’insécurité grandissante comme raison du coup d’Etat du 30 septembre. «Aujourd’hui, plus de 360 écoles primaires et secondaires sont fermées du fait de l’insécurité, la moitié du territoire national serait hors du contrôle de l’Etat», a-t-il déploré, estimant que toutes ces questions constituent de véritables déceptions pour les populations.
Se nourrir d’espérance
En dépit des moments difficiles que vit le pays, le cardinal Ouédraogo exhorte ses compatriotes à l’espérance: «Nous devons nourrir cette espérance de voir notre Burkina Faso se relever de tous ces coups d’Etat et de tous les maux qui le minent pour un avenir plus heureux et plus pacifique». Selon l’archevêque de Ouagadougou, cette espérance doit être nourrie par la prière et les efforts des uns et des autres, car «la paix est un don de Dieu, mais elle reste le fruit de l’effort des hommes».
«Nous continuons de prier, de donner des messages de paix dans nos églises, temples et mosquées en faveur de la réconciliation, de la paix et de la sécurité», assure le cardinal Ouédraogo qui réitère également son appel à l’Union Africaine (UA) à faire taire les armes partout sur le continent africain.
Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici