«L’envoyée de Dieu», lauréat du prix de l’épiscopat Burkina-Niger
Stanislas Kambashi,SJ – Cité du Vatican
L’une des innovations de la 28ème édition du Fespaco, tenue du 25 février au 4 mars, a été le prix de la conférence épiscopale Burkina-Niger. C’est depuis la dernière édition de ce festival, qui a eu lieu en octobre 2021, que «la conférence épiscopale a décidé d’attribuer un prix à un réalisateur de son espace, c’est-à-dire provenant du Burkina Faso ou du Niger et répondant à un certain nombre de critères». Ce sont des critères qui peuvent être lus à la lumière de l’Evangile, a précisé l’abbé Dah, dont «la cohésion sociale et la recherche de la paix», thème d’actualité, compte tenue de la situation sécuritaire que vivent depuis quelques années le Burkina Faso et le Niger, gangrenés par le terrorisme. D’autres conditions sont: la tolérance et la paix, la communion et la solidarité, la justice sociale, dans une société où existe une sorte d’injustice codifiée dont sont victimes certaines personnes qui en réalité sont sans défense. A cela s’ajoutent la famille et vie, sans oublier l’écocitoyenneté. Dénommé «prix de la conférence Burkina-Niger», cette récompense est dotée d’une valeur de 4 millions de Francs CFA.
Un court-métrage pathétique
«L’envoyée de Dieu» est le court-métrage qui a remporté ce prix. Ce film a traité de la question «lancinante» du terrorisme. Fatima, une jeune fille de 12 ans, a été kidnappée par des ravisseurs qui ont fait d’elle une kamikaze. Déposée dans un marché pour se faire exploser afin de tuer «les ennemis de Dieu», elle se rend compte que c’est l’endroit où vend sa mère. Alors que sa ceinture d’explosif était marquée 10 minutes, elle a tout fait pour rencontrer sa maman. Cette rencontre d’une minute dans le court-métrage a pris l’allure d’une éternité. La suite prend alors une tournure pathétique: la jeune fille ne veut pas mettre fin aux jours de ces personnes, dont sa mère; redécouvrant ainsi la vie. Pendnat les 9 autres minutes, elle fait un voyage intérieur, qui lui fait passer du présent au passé. Le fait de revoir sa mère lui a redonné une conscience qui l’a portée loin de tout envie de se faire exploser.
Un film qui peut être exploité pour la catéchèse
Le film a reçu l’aval de tout le jury qui a décidé de lui attribuer ce prix. Il est l’œuvre de la réalisatrice et productrice nigérienne Amina Abdoulaye Mamani, qui vit depuis trois ans au Burkina Faso. Il a été produit par un burkinabé et coproduit par un burkinabé et un rwandais.
Pour le président du jury du prix de la conférence épiscopale Burkina-Niger, ce film est en syntonie avec le thème de cette 28ème édition du Fespaco: «Cinéma d’Afrique et culture de la paix». Il peut-même être exploité dans la catéchèse pour sensibiliser aussi bien les chrétiens que d’autres croyants, a déclaré l’abbé Dah. Avec le consentement de la jeune réalisatrice, ce court-métrage pourra être utilisé pour certains enseignements dans l’église a indiqué le prêtre burkinabè.
Le cinéma, lieu de transmission des valeurs
Avant cette 28ème édition du Fespaco, c’est Signis – Association catholique mondiale pour la communication – qui octroyait un prix. L’initiative de la conférence épiscopale est une innovation, qui est destinée se perpétuer a affirmé l’abbé Dah. C’est pour l’épiscopat un moyen d’être présent dans le monde du cinéma, qui est un moyen pour répandre la culture de la paix, de la cohésion sociale, de la communion, de l’écocitoyenneté; ainsi que les valeurs de justice sociale, de famille, etc. Pour l’abbé Dah, les évêques du Burkina-Niger se sont rendus compte que le cinéma en particulier et la communication en général est devenu «l’agora de notre siècle». Ne pays être présent, c’est manquer d’exploiter un lieu d’évangélisation, de transmission de la foi et d’un certain nombre de valeurs.
Un rapport sera fait à partir de cette première expérience du prix de la conférence épiscopale Burkina-Niger, en vue d’une amélioration, a indiqué l’abbé Dah, qui est aussi chargé de communication de la conférence épiscopale Burkina-Niger.
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