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2010.09.27 26è Dimanche du temps ordinaire C - La parabole du pauvre Lazare 2010.09.27 26è Dimanche du temps ordinaire C - La parabole du pauvre Lazare 

Méditation du 26è dimanche du temps ordinaire C: «Entrer dans le regard de compassion de Dieu»

Le père jésuite Antoine Kerhuel nous introduit à la méditation, avec les lectures du 26è dimanche du Temps ordinaire de l’année liturgique C.

Première lecture: Am 6, 1a. 4-7

Psaume: Ps 145 (146), 6c.7, 8.9a, 9bc-10

Deuxième lecture: 1 Tm 6, 11-16

Évangile: Lc 16, 19-31

«Seigneur, donne-nous d’entrer dans le regard de compassion que tu portes sur chacun d’entre nous». Telle est la prière que nous pourrions adresser après avoir écouté les lectures proposées dans la liturgie de ce dimanche.

Autrefois, il y a de cela bien longtemps, le prophète Amos avait vigoureusement interpellé les riches qui vivaient dans le luxe et faisaient bombance sans se soucier du drame qui allait frapper le peuple qui s’était éloigné de l’Alliance avec son Dieu. Amos avait prophétisé la déportation du peuple et avait dit, à propos des riches: «la bande des vautrés n’existera plus.»

Dans l’Evangile de ce jour nous est rapportée la parabole du riche et du pauvre Lazare. Dans une ville vit un homme fort riche qui passe ses journées dans d’insouciantes fêtes, alors qu’un pauvre homme, Lazare, gît à sa porte.   Lazare meurt et est emporté auprès d’Abraham, le père des croyants; le riche meurt à son tour et, au séjour des morts, il est en proie à la torture. Un profond abîme sépare ces deux univers, et il est impossible que Lazare vienne alléger les souffrances du riche en lui rafraîchissant la bouche. Et lorsque le riche suggère à Abraham de permettre à Lazare de quitter le séjour des morts pour avertir ses frères, qui sont encore en vie, du sort qui les attend, Abraham répond: «Ils ont Moïse et les Prophètes: qu’ils les écoutent ! (…) S’ils n’écoutent pas Moïse et les Prophètes, quelqu’un pourra bien ressusciter d’entre les morts, ils ne seront pas convaincus.»

Tout comme ses frères, le riche ne porte aucun nom. A lui comme à ses frères, il n’est pas reproché d’être riches, mais d’être incapables de regarder le pauvre qui se tient à leur porte, de n’être attentifs ni à l’Alliance scellée par Moïse ni aux avertissements des Prophètes. Ils vivent dans une sorte de bulle, dans l’insouciance d’un confort qui a anéanti tout désir d’être en relations avec d’autres qu’eux-mêmes. Bien installés dans leur monde «à part», ils ne prêtent guère attention à la manière dont Dieu a noué une Alliance avec son peuple, en le libérant de l’esclavage en Egypte, en lui donnant Moïse comme guide et en l’admonestant par les Prophètes lorsqu’il s’éloignait de l’Alliance. Ce monde «à part», qui se pose en référence à lui-même, va à sa ruine. Depuis le temps de Jésus, comme ils sont nombreux, ces mondes qui se considèrent eux-mêmes comme «à part» !

Dans le psaume lu ce dimanche, la perspective est bien différente. Le psalmiste s’émerveille devant le Seigneur qui fait justice aux opprimés, qui donne du pain aux affamés, qui protège l’étranger, qui soutient la veuve et l’orphelin (et la liste ne s’arrête pas à ces seules actions). La vie, la plénitude de la vie, se trouve dans un monde où la dignité de chacun est clairement proclamée ou rétablie si elle a été un jour compromise … à l’antipode de la culture du déchet ou du rebut qui sans cesse menace nos sociétés, jusqu’à nous aujourd’hui.

Les textes de la liturgie de ce dimanche nous appellent donc à nous libérer de tout désir fallacieux d’enfermer nos vies dans des cercles fermés; ils nous invitent à entrer, sans cesse plus profondément, dans le regard de compassion que le Seigneur porte sur nous tous considérés collectivement, et sur chacun de nous pris individuellement. Puissions-nous accueillir, chacun d’entre nous, l’exhortation que l’apôtre Paul adresse à Timothée dans la deuxième lecture de ce dimanche: «Toi, homme de Dieu, recherche la justice, la piété, la foi, la charité, la persévérance et la douceur»! Et nous pourrions ajouter: «Entre dans le regard de compassion que le Seigneur porte sur toi et sur le monde.»

Méditation du 26ème dimanche du Temps ordinaire C avec le père Antoine Kerhuel, SJ

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23 septembre 2022, 16:37