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Camp de déplacés de Juba, Soudan du Sud Camp de déplacés de Juba, Soudan du Sud 

Trois jeunes témoignent de leur vie dans les camps de déplacés

Ils s'appellent Joseph, Johnson et Rebecca. Ils ont entre quatorze et seize ans, et vivent depuis plusieurs années dans les camps de Bentiu, Mlaakal et Juba, dans des conditions de grande précarité sanitaire et alimentaire. Aidés par les Nations-Unies, près de 7 millions de Soudanais du sud ont besoin d'une aide alimentaire. Une situation qui devrait encore s'aggraver en 2023.

Vatican News publie l'intégralité des trois témoignages que les jeunes soudanais du sud ont livré au Pape François lors de la rencontre du samedi 4 février au Freedom Hall de Juba, avec des délégations de déplacés en provenance des trois camps de Bentiu, Malakal et Juba.

Témoignage de Joseph Lat Gatmai, du camp de Bentiu

Tout d'abord, je remercie le Seigneur Jésus qui m'a donné l'occasion de me présenter à vous, à nos chefs religieux et aux chrétiens venus pour cette visite spirituelle. Mon nom est Joseph Lat Gatmai. Je suis un chrétien de l'église presbytérienne du nord-ouest du Nil supérieur. J'ai seize ans. Je suis arrivé dans le camp de protection civile de Bentiu avec mes parents en mai 2015 et je vis dans le camp depuis plus de huit ans. J'ai terminé mon enseignement primaire et mon rêve est de poursuivre mes études jusqu'à l'université, au nom de Jésus.
Je suis entré dans le camp des PoC à l'âge de huit ans, où j'ai grandi. Ma vie dans le camp n'est pas agréable et je m'inquiète de ce qu'elle sera à l'avenir, y compris la vie des autres enfants. Pendant ces années, mes parents et moi, ainsi que d'autres familles déplacées, avons survécu grâce à l'aide humanitaire.  S'il y avait eu la paix, je serais resté chez moi, j'aurais eu une vie meilleure et j'aurais profité de mon enfance.
Pourquoi souffrons-nous dans le camp de déplacés ? En raison des conflits en cours dans notre pays, le plus jeune pays indépendant. Depuis 2020, nous avons également été touchés par des inondations et des milliers de familles ont été déplacées de leurs villages et villes, perdant leur bétail et leurs récoltes.
Par conséquent, j'appelle les dirigeants de cette grande nation qu'est le Souda du Sud à apporter une paix durable, l'amour, l'unité et la prospérité à notre pays. Je vous demande, à vous, nos chefs religieux, de continuer à prier pour une paix définitive au Soudan du Sud.
Que Dieu entende nos prières !

Camp de Bentiu
Camp de Bentiu

Témoignage de Johnson Juma Alex, du camp de Malakal

Je m'appelle Johnson Juma Alex. J'appartiens à l'Église épiscopale du Soudan du Sud. J'ai 14 ans. Je vis dans le bloc B, secteur 2 du camp de protection civile (PoC) de Malakal.
Je suis en troisième année. Je vis dans le PoC avec ma mère et mon père. Ils n'ont pas de travail, mais un de mes oncles leur envoie de l'aide de Juba. Quand il m'enverra de l'argent, je pourrai m'acheter des vêtements.

Je suis venu à PoC en 2014 à cause de la destruction de la ville de Malakal. La paix est une bonne chose, les problèmes ne le sont pas. Nous voulons la paix pour que les gens puissent retourner dans la ville de Malakal, dans leurs maisons. La vie dans le PoC n'est pas bonne car la zone est petite et surpeuplée. Il n'y a pas assez d'espace pour jouer au football. De nombreux enfants ne vont pas à l'école parce qu'il n'y a pas assez d'enseignants et d'écoles pour tout le monde.
Je veux avoir un bon avenir où la paix règne et où les enfants peuvent aller à l'école. La vie dans le PoC n'est pas bonne, mais nous remercions les Nations Unies parce qu'elles nous donnent protection et nourriture.
Nous voulons que l'Église prie pour que Dieu nous donne la paix et que nous puissions retourner dans la ville de Malakal.
Merci !

Camp de Malakal
Camp de Malakal

Témoignage de Nyakuor Rebecca, du camp de Juba

Cher Pape François,

Je m'appelle Nyakuor Rebecca. Je suis une paroissienne de la Sainte Trinité et je vis dans le camp de Juba. Je suis très heureuse de vous rencontrer et c'est un honneur d'être ici avec vous. Au nom des enfants du Soudan du Sud, je tiens à vous remercier pour votre visite. Nous savons que vous êtes un bon leader car, malgré votre genou douloureux, vous êtes venu parmi nous, apportant l'espérance et un message de paix. Nous savons que vous aimez les enfants et que vous dites toujours que nous sommes importants pour notre pays et pour l'Église. Pape François, nous vous aimons aussi. Merci pour l'amour que vous nous portez.
Nous, les enfants du Soudan du Sud, aimons danser et chanter. C'est ainsi que nous louons Dieu qui est toujours avec nous.
Continue à nous apprendre à être des amis de Jésus et continue à parler à notre peuple pour que nous puissions tous vivre ensemble dans la paix.
Au nom de Jésus, je veux te demander de nous donner une bénédiction spéciale pour tous les enfants du Soudan du Sud, afin que nous puissions grandir ensemble dans la paix et l'amour.
Merci d'être un grand messager de Dieu. Nous n'oublierons jamais ce jour.
Pape François, nous t’aimons. Merci d'aimer le Soudan du Sud.
Nous te remercions beaucoup.

Campo di Juba
Campo di Juba

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04 février 2023, 17:06