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Deir-el-Balah, bande de Gaza, le 8 avril 2025 Deir-el-Balah, bande de Gaza, le 8 avril 2025  (AFP or licensors)

Le Pape continue d’appeler le curé de Gaza

Le père Gabriel Romanelli, joint par téléphone dans l'enceinte où il reste proche de la communauté chrétienne et des réfugiés accueillis, remercie le Pape François pour son appel téléphonique de ces derniers jours. Un «appel bref mais très sincère et apprécié». Pour le curé de Gaza, «la vraie paix doit être construite sur la justice. On ne peut pas déplacer les gens comme s'ils étaient des objets et les priver de leurs droits».

Antonella Palermo - Cité du Vatican

Le curé de la paroisse gazaouie de la Sainte Famille, le père Gabriel Romanelli, confirme la proximité du Pape François avec la population épuisée par la guerre. Il y a quelques jours, rapporte le prêtre, le Pape a appelé à nouveau, depuis la Maison Sainte-Marthe où il passe sa période de convalescence: «Le Pape a appelé, il a salué, il a demandé comment nous allions, comment allaient les gens».

«Les gens étaient très heureux de savoir qu'il appelait. Quand il a appelé, nous étions à la porte du presbytère, à l'intérieur de l'enceinte, les enfants et les jeunes ont commencé à crier “Vive le Pape”, en arabe, en italien», raconte le Père Gabriel. «Il a envoyé sa bénédiction, la prière. C'était un appel téléphonique bref mais très sincère, très apprécié. Nous lui avons dit que nous étions très heureux de l'avoir vu dimanche à l'Angélus et d'avoir entendu une fois de plus son appel à la paix. La situation est vraiment terrible dans toute la bande de Gaza», a poursuivi l'ecclésiastique, «c'est pourquoi nous avons beaucoup apprécié sa proximité, sa prière et sa préoccupation pour tout le monde. Nous l'avons remercié».

Que la guerre cesse, pour le bien de tous

Le curé confirme que les conditions dans lesquelles vivent les habitants de la bande de Gaza sont «inimaginables », comme l'a défini le Pape lors de l'Angélus du dimanche 6 avril. Il poursuit en lançant un appel à la prière pour qu'elle ne s'arrête pas: «Priez beaucoup pour le don de la paix et travaillez pour la paix. Convainquez tout le monde, tous les dirigeants des nations, que la paix est possible. Tant que ce conflit armé se poursuivra, aucun problème ne sera résolu. C'est tout le contraire». Il est convaincu qu'il faut «convaincre pour que cette guerre se termine avec toutes les conditions qui intéressent le peuple, pour le bien de tous, Palestiniens et Israéliens. Prier et travailler pour la paix et la justice. Cette guerre doit être arrêtée le plus tôt possible. Plus de deux millions de personnes vivent ici !»

«Nous sommes en cage»

Le père Romanelli explique que, providentiellement, la communauté chrétienne, «grâce à Dieu et à l'aide constante du Patriarcat latin de Jérusalem», va bien, pour autant que ces mots peuvent encore signifier quelque chose dans un tel contexte. «Avec nos 500 réfugiés et nos voisins musulmans du quartier de Zeitoun, nous allons bien pour le moment, même si tout commence à manquer. Dans d'autres quartiers, on manque de tout, de nourriture, d'eau, la crise existait déjà avant la guerre et encore plus maintenant, après un an et demi de guerre. Il y a une urgence pour la nourriture, l'eau et les médicaments qui est très grande dans toute la bande». L'image de territoires fantomatiques est celle que le père Gabriel lui-même restitue, et au milieu de la dévastation, on tente de faire parvenir de l'aide: «Gaza est une prison, elle est devenue une cage, une grande cage. Nous faisons du bien aux gens, autant que nous le pouvons, aux centaines de réfugiés, aux milliers de familles civiles musulmanes qui nous entourent. Nous aidons tout le monde, les chrétiens et les non-chrétiens, nous essayons de devenir un instrument de paix pour tout le monde.»

Deir-el-Balah, bande de Gaza, le 8 avril 2025
Deir-el-Balah, bande de Gaza, le 8 avril 2025   (AFP or licensors)

Les gens ne peuvent pas être déplacés comme des objets

À l'hypothèse selon laquelle Gaza pourrait être transformée en plage touristique en retirant la population résidente, même si elle est épuisée, le père Romanelli répond lapidairement: «Nous devons respecter le droit de chaque être humain, indépendamment de sa citoyenneté, de sa religion, de sa situation. Le peuple palestinien dans cette partie de la Terre Sainte représente 2,3 millions de personnes, ce sont des êtres humains! L'un des droits de l'Homme, poursuit-il, universellement reconnu est le droit d'avoir sa propre terre. Les personnes sont des sujets de droits, elles ne sont pas des objets. Les gens ne peuvent pas être déplacés et privés de leurs droits, tout d'abord le droit à la vie, puis le droit d'être sur leur propre terre, d'avoir des soins et des biens, leurs affections, leurs affaires. La véritable paix doit être bâtie sur la justice et non sur l'injustice».

 

 

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08 avril 2025, 16:25