Caritas Congo repense son modèle d'aide humanitaire

Fabrice Bagendekere SJ – Cité du Vatican

C’est dans un contexte international et national marqué par des crises humanitaires profondes et persistantes et une réduction des financements internationaux que la Caritas Congo a organisé cette table ronde, qui se voulait «stratégique». La rencontre a eu lieu dans son Centre d’Accueil Caritas à Kinshasa, la capitale de la République Démocratique du Congo. Cet événement a réuni des représentants de la Confédération Caritas Internationalis, des Caritas-Développement diocésaines, ainsi que des Caritas Sœurs, autour du thème: «Pour une gouvernance renouvelée et une coopération fraternelle efficace au sein du Réseau Caritas en RDC», axé sur la «localisation», le «partenariat» et la «coordination».

Orientation de l’action de la Caritas Congo

Ouvrant ces assises, Mgr Charles Ndaka, évêque auxiliaire de l’archidiocèse de Kinshasa et membre du conseil d’administration de Caritas Congo, qui représentait Mgr François Abeli, évêque de Kindu et président dudit Conseil, a mis en symbiose les trois notions, mettant en évidence leur indissociabilité.  «La Localisation, le Partenariat et la Coordination des réponses ne sont pas trois notions séparées. Elles forment un trinôme indissociable: sans localisation, les partenariats risquent d’être artificiels et déconnectés du réel», a affirmé le prélat, démontrant ensuite que «sans partenariat, la localisation peut se heurter à ses limites des moyens et d’influence; sans coordination, les efforts dispersés perdent en efficacité et en cohérence, au risque de laisser des besoins essentiels sans réponse».

Renouveler l'engagement de la Caritas Congo au près des communautés

À la suite de l’évêque, décrivant la pertinence des thématiques à aborder au cours de ces assises, le secrétaire exécutif de Caritas Congo, le père Edouard Makimba, a rappelé aux panélistes le caractère décisif de cette assemblée. «Cette rencontre est donc une opportunité précieuse. Elle doit nous permettre de partager nos expériences, de confronter nos idées, et surtout de dégager des pistes concrètes pour: renforcer la participation des acteurs locaux; construire des partenariats équitables et respectueux; mettre en place une coordination efficace de nos réponses; documenter et valoriser nos bonnes pratiques», a affirmé l’ecclésiastique, émettant le vœu de voir cette table ronde constituer «un moment de réflexion féconde, mais aussi et surtout le point de départ de l'engagement d'un partenariat renouvelé, au service des communautés que nous accompagnons et de notre mission commune».

Nécessité d’un changement dans «la façon dont les choses se déroulent»

Une autre intervention ayant contribué à la mise en marche des discussions a été celle de la coordinatrice régionale de Caritas Africa. Lucy Espila Dabire a insisté sur la localisation des partenaires et le contexte actuel de réduction des financements. «Nous espérons qu’à partir de cette réunion, il y aura également un changement dans la façon dont les choses se déroulent», a-t-elle conclu.