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Portrait de saint Paul de la croix Portrait de saint Paul de la croix  

250 ans après sa mort, la richesse spirituelle de saint Paul de la Croix reste conséquente

La famille religieuse des passionnistes commémore ce samedi 18 octobre 250 ans depuis le retour au Père de Saint Paul de la Croix, fondateur de la communauté religieuse qui comprend moniales et religieux prêtres, frères et sœurs. Dans un entretien accordé à Radio Vatican, le père Jules Mapela Thamuzi, Provincial des passionistes de la province du Congo-Kinshasa, et la sœur Bed’estelle Rhyta KIMANI, Secrétaire Générale des Sœurs Passionistes, reviennent sur la richesse de cette spiritualité.

Fabrice Bagendekere, SJ – Cité du Vatican

Promouvoir la mémoire reconnaissante de la passion de Jésus Christ. Ainsi se formule le charisme de ces milliers des passionnistes, hommes et femmes, cloîtrés ou actifs dans la société, visant à «rendre présent au monde l’amour de Dieu pour les pécheurs», à travers la contemplation de la passion du Christ et son actualisation dans le visage des personnes qui souffrent. On les reconnait par le cœur portant l’inscription «Jesus XPI Passio», «Passion du Christ» qui orne leurs tuniques noires, principalement, conformément à la vision que Paul Danei, connu plus tard sous le nom de saint Paul de la Croix, eut à l'âge de 26 ans. Pour ceux qui vivent sur ses traces, nous disent le père Jules Mapela et la sœur Bed’estelle Rhyta, vivre la passion du Seigneur ne se fait qu’en vivant «la passion de nos frères et sœurs». Les deux passionnistes s’appuient ici sur la parole de leur fondateur qui de son vivant répétait toujours à ses disciples: «le nom de Jésus est écrit sur le front du pauvre».


Les pauvres et les marginalisés, des réalités plus que jamais d'actualité 

Le père Jules Mapela revient sur la spiritualité passionniste qui a sû traverser les âges sans perdre de son charisme. Il explique que quand on «regarde bien le fond et la richesse de la pensée de saint Paul de la Croix, on se rend compte que rien n’est hors de notre temps». «Notre charisme répond encore très bien à la société ou à nos sociétés contemporaines», affirme le Supérieur Provincial des passionistes de la province du Congo-Kinshasa, indiquant par exemple, que saint Paul de la Croix a toujours parlé des pauvres, des marginalisés, des laissés pour compte, «des réalités plus que jamais d'actualité dans notre monde».

Le père Jules Mapela Thamuzi, Provincial des passionistes de la province du Congo-Kinshasa
Le père Jules Mapela Thamuzi, Provincial des passionistes de la province du Congo-Kinshasa

«Combattre l’indifférence, cultiver davantage le sentiment de compassion, être prêt à agir. C'est de cette manière que nous devons commémorer la Passion de Jésus-Christ aujourd’hui», complète la sœur Bed’estelle Rhyta, appelant à «sortir, aller dans les périphéries existentielles desquelles parlent l’Eglise aujourd’hui, périphéries qui sont autant dans les pays pauvres que dans les pays riches». Les deux religieux reconnaissent ainsi la nécessité de trouver pour chaque époque «de nouvelles formes de langage pour proclamer l'amour du Crucifié».

Trouver de nouvelles formes de langage pour proclamer l'amour du Crucifié

Il s’agit ici de faire dialoguer le charisme avec «la réalité sociale de notre temps». Le père Jules Mapela le formule par cette analogie:  «mettre en rapport le Crucifié avec les crucifiés de nos jours». Cela s’établit, indique-t-il, en faisant une lecture correcte de chaque contexte socio-culturel. «C'est seulement en tenant compte de chaque contexte socio-culturel, que nous pouvons déterminer le rapport que nous devons avoir avec telle ou telle autre situation de précarité, d'exclusion, de pauvreté devant lesquelles nous nous trouvons», explique-t-il. 

La sœur Bed’estelle Rhyta KIMANI, Secrétaire Générale des Sœurs Passionistes
La sœur Bed’estelle Rhyta KIMANI, Secrétaire Générale des Sœurs Passionistes

La sœur Bed’estelle illustre cela par les nombreux orphelinats et centres de formation pour enfants abandonnés et/ou forcés à la prostitution que les sœurs passionnistes administrent dans plusieurs pays à travers le monde, en plus de l’apostolat éducatif et l’animation pastorale dans lesquelles elles cherchent toujours, dit-elle, à «ramener les jeunes à la vraie vie». Cela se réalise ailleurs à travers de nombreux services d’hospitalité et d’infirmerie, indique-t-elle. Le pricincipe est unique, affirme la Secrétaire Générale des Sœurs Passionnistes de Saint-Paul de la croix: «avoir les mains toujours empressées pour panser les blessures et essuyer les larmes de toutes ces personnes qui sont au bout du désespoir». A ceci s'ajoutent les nombreux centres spirituels érigés à travers le monde, où les passionnistes rappellent à tous ceux qui les côtoient, à la recommandation de Saint-Paul de la Croix, «que nos maisons soient des écoles de prière».


Imprimer la passion du Christ dans nos cœurs

Le charisme et la spiritualité laissés par saint Paul de la croix est aujourd’hui partagé par une dizaine d’ordres et congrégations religieux. Le père Jules Mapela souhaite qu'ils puissent «être des ministres de guérison intérieure», dans un «monde marqué par les blessures intérieures immenses». Il rappelle l’importance du ministère de la confession qui, dit-il, était très cher à leur fondateur. Par ailleurs, il exhorte tous les fidèles à multiplier des «actes de compassion», soulignant qu’il ne s’agit pas seulement de s’apitoyer sur le sort des personnes qui souffrent, mais à «souffrir avec elles, en les aidant à dépasser leurs peines».  

«Nous connaissons des personnes, des familles, des peuples brisés par la vie. Notre mission est tout d’abord de ne jamais nous éloigner d’eux, ensuite de les accompagner dans leur situation ; dans ce qu’ils sont», exhorte le prêtre passionniste. C’est par cet acte, ajoute la sœur, que nous apprendrons petit à petit à «imprimer la passion de Jésus dans nos cœurs». La passion de Jésus, comme le disait saint Paul de la Croix, «par laquelle s’allume en nous l’amour de Dieu».

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18 octobre 2025, 15:26