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Les tombes des pères Ottorino Maule, Aldo Macchiore, et la laïque Catina Gubert, des missionnaires xavériens italiens assassinés au Burundi. Les tombes des pères Ottorino Maule, Aldo Macchiore, et la laïque Catina Gubert, des missionnaires xavériens italiens assassinés au Burundi. 

Burundi: 30e anniversaire de l’assassinat de trois missionnaires italiens

Mardi 30 septembre, Mgr Salvator Niciteretse, évêque du diocèse de Bururi, a présidé une célébration eucharistique en commémoration du 30e anniversaire de l’assassinat le 30 septembre 1995, des missionnaires xavériens italiens: les pères Ottorino Maule et Aldo Macchiore et la laïque Catina Gubert. Des prêtres et de nombreux chrétiens, ainsi qu’une représentation de la congrégation xavérienne ont pris part à cette messe.

Gaudence Nininahazwe - Buyengero, Burundi

L’événement fait partie de l’histoire sombre que le Burundi a connue notamment au cours de la période après l’assassinat du président burundais Melchior Ndadaye, élu démocratiquement le 21 octobre 1993, qui avait causé beaucoup de pertes en vies humaines. C’est durant cette période que les pères Ottorino Maule, Aldo Macchiore et la laïque Catina Gubert, missionnaires italiens dans le diocèse de Bururi, dans le sud-ouest du Burundi, ont subi le martyr dans la paroisse Buyengero où ils exerçaient leur apostolat.

Croire en Jésus, une source de paix et de développement durable

La célébration de la messe de commémoration du 30e anniversaire de l’assassinat des missionnaires xavériens italiens a attiré une foule immense des fidèles du diocèse. Étaient également présents des prêtres locaux, ainsi qu’une représentation de la congrégation xavérienne. Dans son homélie, l’évêque du diocèse Bururi a insisté sur le respect et la protection de la vie humaine comme un don précieux reçue de Dieu. «Croyons en Jésus Christ pour qu’Il nous montre le chemin de la paix véritable, fruit de la réconciliation, du respect de la vie, de la vérité et de la justice entre les personnes», a exhorté Mgr Salvator Niciteretse. Pour lui, le pardon et la  réconciliation sont irremplaçables pour avoir une paix et un développement durables. «Nous savons que tout homme est pécheur». Et le psalmiste l’a souligné dans sa prière en se reconnaissant pécheur. «Si tu retiens les fautes Seigneur! Seigneur qui subsistera? (psaume 130 (129,3)». Évoquant un proverbe du Kirundi: «Intibagira ntibana», ce qui signifie que celui qui n’oublie pas les torts des autres, ne peut pas cohabiter avec eux, Mgr Niciteretse a exhorté les fidèles au pardon. Pardonner à l’autre est un acte louable recommandé par Jésus, a-t-il souligné.


Combattre la violence et tout ce qui peut menacer la vie humaine

L’ordinaire du lieu a souligné que l’origine profonde des moments de souffrance au Burundi se trouve dans le cœur de l’homme qui s’éloigne de Dieu et tombe dans l’égoïsme. En faisant une lecture de l’histoire du pays, les nouvelles générations peuvent se rendre compte qu’il y a beaucoup de choses que leurs prédécesseurs n’ont pas pu réaliser, mais cela ne doit pas être un motif pour baisser les bras. Au contraire, il faut œuvrer pour une culture de paix, a déclaré Mgr Niciteretse. «Il est temps d’abandonner cette logique de la violence», a-t-il insisté. L’événement qui a frappé la zone de Buyengero, interpelle tout un chacun à combattre la violence et tout ce qui peut menacer la vie humaine, a-t-il poursuivi. En effet, «Ni l’Etat, ni les associations, ni les organisations de n’importe quel genre ne peuvent s’arroger le droit de porter la violence à la vie humaine (...). Tuer l’autre, c’est se tuer soi-même et prendre sa vie comme un objet», a fait savoir Mgr Niciteretse. De plus, Dieu appelle à la conversion, raison pour laquelle, il faut abandonner la voie de la haine, de l’injustice, de la vengeance, des divisions ethniques, régionales etc; il faut éviter de conserver la haine dans son propre cœur, a-t-il recommandé.

Les trois missionnaires, signe éloquent dans la mémoire des habitants de Buyengero

La présence d’Ottorino Maule, d’Aldo Macchiore et de Catina Gubert était et restera un signe éloquent des fruits de l’évangile, comme l’ont souligné certains témoins rencontrés dans la localité de Buyengero. Un de ces témoins est Léonidas Niyonzima, un catéchiste de la paroisse, qui a travaillé en étroite collaboration avec les trois missionnaires. C’est d’un «enseignement d’amour» qu’il se rappelle, quand il évoque les trois missionnaires italiens. «Ils ont imité Jésus le Bon Pasteur au milieu de nous pendant les moments difficiles. Ils ont  même refusé de fuir pendant la période de guerre et des tueries fratricides à Buyengero, alors qu’ils ont reçu l’information. Les serviteurs de Dieu ont accepté de mourir pour nous et au milieu de nous.» Ce catéchiste demande que «la graine de la parole de Dieu qu’ils ont semée à Buyengero, porte des fruits de justice, du pardon, de réconciliation, d’amour pour que la paix soit une réalité au Burundi».


«La mission de chacun de nous est de continuer à propager la paix»

Le sang des trois missionnaires constitue un signe de l’espérance qui ne déçoit pas. Ils ont expérimenté dans leur mission la faim, la fatigue, les conditions difficiles des routes, l’insécurité, mais ils continuaient à semer l’amour, à aider les pauvres et les veuves. Le père Turco Faustin, postulateur de la cause des saints au sein de la Congrégation xavérienne, l’a rappelé, évoquant le sens d’avoir mis les tombes des trois missionnaires à côté de la cloche de l’Église: «Nous avons mis les tombes à côté du clochet comme signe d’espoir que cette mort continue à rappeler comme la cloche qui sonne, les bâtisseurs de paix et que la mission de chacun de nous est de continuer à propager partout au monde, à l’exemple de nos trois serviteurs de Dieu», a-t-il souligné dans son discours. 

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02 octobre 2025, 17:08