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Le cardinal Pierbattista Pizzaballa, patriarche latin de Jérusalem. Le cardinal Pierbattista Pizzaballa, patriarche latin de Jérusalem. 

Cardinal Pizzaballa: «En Terre Sainte, une nouvelle page peut être tournée»

Après l'ouverture du Hamas au plan de paix proposé par les États-Unis, le patriarche latin de Jérusalem publie un message qui parle d'espérance et d'un premier pas longtemps attendu vers la fin des hostilités. «Il reste beaucoup à faire, mais en tant qu'Église, nous sommes appelés à prononcer une parole d'espérance, à avoir le courage de tenir un discours qui ouvre des horizons», souligne-t-il.

Vatican News

«Depuis deux ans, la guerre accapare l'essentiel de notre attention et de notre énergie. Tout le monde connaît désormais, tristement, ce qui s'est passé à Gaza. Massacres incessants de civils, famine, déplacements répétés, difficultés d'accès aux hôpitaux et aux soins médicaux, manque d'hygiène, sans oublier ceux qui sont détenus contre leur gré». Pour la première fois, cependant, note le cardinal Pierbattista Pizzaballa, «les informations font enfin état d'une possible nouvelle page positive, de la libération des otages israéliens, de certains prisonniers palestiniens et de la fin des bombardements et de l'offensive militaire». C'est ainsi que débute le message du Patriarche latin de Jérusalem adressé à tout son diocèse et publié intégralement sur le site officiel du Patriarcat latin de Jérusalem, après la déclaration du Hamas sur le plan de paix proposé par le président américain Donald Trump.

Des négociations entre Israël et le Hamas

«C'est un premier pas important et attendu depuis longtemps», poursuit le patriarche. Mais «rien n'est encore tout à fait clair et défini, de nombreuses questions restent sans réponse, beaucoup reste à définir, et nous ne devons pas nous faire d'illusions». Des délégations du Hamas et d'Israël doivent entamer lundi 6 octobre en Égypte, des négociations indirectes pour obtenir la libération des otages retenus à Gaza, et mettre fin à près de deux ans de guerre dans le territoire palestinien. Ces pourparlers ont lieu à la veille du 2e anniversaire de l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza, où l'armée israélienne poursuit ses opérations.

Les familles des otages

«Nous attendons le moment de nous réjouir pour les familles des otages, qui pourront enfin embrasser leurs proches. Nous souhaitons la même chose aux familles palestiniennes qui pourront embrasser ceux qui reviennent de prison», souhaite le cardinal Pizzaballa. Réclamant la fin de cette guerre qui pourra enfin marquer un nouveau départ pour tous, «non seulement pour les Israéliens et les Palestiniens, mais aussi pour le monde entier», il invite à rester toutefois réaliste. Car «il reste encore beaucoup à faire pour donner à Gaza un avenir serein. La cessation des hostilités n'est que la première étape –nécessaire et indispensable– d'un parcours semé d'embûches, dans un contexte qui reste toutefois problématique», écrit-il.

Le regard du patriarche latin de Jérusalem s'étend également à la Cisjordanie et aux territoires voisins, Il invite à ne pas ne pas oublier, en outre, que la situation continue de se détériorer en Cisjordanie. «Les problèmes de toutes sortes auxquels nos communautés sont confrontées sont désormais quotidiens, en particulier dans les petits villages, de plus en plus encerclés et étouffés par les attaques des colons, sans défense suffisante de la part des autorités de sécurité».


Appelés à être un signe d'espérance 

Dans son message, le cardinal note également que «le manque de clarté sur les perspectives d'avenir, qui restent encore à définir, contribue également au sentiment de désorientation et renforce le sentiment de méfiance». Mais «c'est précisément là que, en tant qu'Église, que nous sommes appelés à prononcer une parole d'espérance, à avoir le courage d'un discours qui ouvre des horizons, qui construit plutôt que détruit, tant dans le langage que nous utilisons que dans les actions et les gestes que nous accomplissons», ajoute-t-il. Le patriarche latin de Jérusalem propose «une vision spirituelle qui nous aide à rester fermes dans l'Évangile». En effet, «cette guerre interroge nos consciences et suscite des réflexions, non seulement politiques mais aussi spirituelles». 

Une foi mise à l'épreuve

Pour le cardinal, ce n'est pas par la force que l'on construit la paix: «Nous avons vu dans le passé ce que produisent la violence et la force», rappelle-t-il, reconnaissant que cette situation a également mis «notre foi à l'épreuve». «Même pour un croyant, il n'est pas évident de vivre dans la foi des moments difficiles comme ceux-ci». Mais face à cette douloureuse période, il exhorte, à garder les yeux fixés sur Jésus. (cf. He 12, 2) «C'est seulement ainsi que nous parviendrons à mettre de l'ordre en nous-mêmes et à regarder la réalité avec des yeux différents».

Le 11 octobre, jeûne et prière pour la paix

En ce mois dédié à la Très Sainte Vierge, «nous voulons prier pour cela. Pour garder et préserver de tout mal notre cœur et celui de ceux qui désirent le bien, la justice et la vérité. Pour avoir le courage de semer des germes de vie malgré la douleur, pour ne jamais céder à la logique de l'exclusion et du rejet de l'autre». Le cardinal invite également à prier pour les communautés ecclésiales, afin qu'elles restent unies et solides, pour les jeunes, les familles, les prêtres, les religieux et religieuses. Mais aussi pour tous ceux qui s'engagent à apporter réconfort et consolation à ceux qui sont dans le besoin.

Se joignant à l'invitation du Pape Léon XIV qui a proclamé le samedi 11 octobre journée de jeûne et de prière pour la paix. Il exhorte dans son message, toutes les communautés paroissiales et religieuses à organiser librement, pour cette journée, des moments de prière, tels que le Rosaire, l'adoration eucharistique, des liturgies de la Parole et d'autres moments similaires de partage.

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06 octobre 2025, 16:07