Une conférence à Rome sur la réponse du monde académique aux migrations
Titizana Campisi - Cité du Vatican
Des universitaires venus du monde entier pour partager leurs expérience de la migration se retrouvent jusqu'au 3 octobre pour échanger sur le thème des migrants et réfugiés et comment leurs pratiquent s'articulent dans la prise en charge de ces personnes. L'événement est organisé par l'Université augustinienne américaine Villanova, près de Philadelphie, avec le soutien des dicastères pour le service du développement humain intégral et de la culture du Vatican, en lien avec un vaste réseau qui comprend le Service jésuite des Réfugiés (JRS), la Fédération internationale des universités catholiques, l'Institut international Scalabrinien sur les migrations (le SIMI) ou l'Organisation internationale pour les Migrations (OIM).
La conférence s'est ouverte par le témoignage de Maurice Eriaremhien, médiateur interculturel originaire du Nigéria. Il a raconté son histoire de migrant, son arrivée en Italie, les difficultés rencontrées, la discrimination subie et le soutien reçu de la Communauté de Sant'Egidio et rendu hommage aux milliers de personnes mortes en quête d'un avenir meilleur dans un pays autre que le leur. Il a appelé à une minute de silence en mémoire de ceux qui ont perdu la vie au large de l'île de Lampedusa le 3 octobre 2003, ainsi qu'à la Journée de commémoration des victimes de l'immigration, instituée par le Parlement italien en 2016 le même jour.
Regarder les plus faibles, comme le Christ l'enseigne
Les quelques 200 participants à l'événement ont reçu les salutations du père Jospeh Farrell, nouveau prieur général des Augustins, qui les a exhortés à se tourner vers les plus vulnérables, comme le Christ l'enseigne. Dans une vidéo, est intervenu le père Peter Donohue, religieux augustinien, président de l'université Villanova, université où le Pape Léon XIV a étudié et obtenu une licence en mathématiques en 1977, et qui lui a décerné en 2014 un doctorat honoris causa en lettres pour son travail pastoral au Pérou et son leadership au service des autres en tant que frère augustinien. Le père Donohue a souligné l'importance du Mother Cabrini Institute on Immigration, un nouveau laboratoire créé sur le campus de l'université dont l'objectif est d'impliquer les étudiants, les enseignants et les partenaires dans l'enseignement, la recherche et la défense des droits en faveur des migrants et des réfugiés. Le père Arthur Purcaro, également de l'université de Villanova, a évoqué la mission de l'université, fondée sur les valeurs augustiniennes de vérité, d'unité et de charité, qui préparera désormais les étudiants à soutenir les migrants et les réfugiés avec compassion, justice et dignité.
Construire des relations
Lana Cook, directrice adjointe du MIT Systems Awareness Lab, a proposé aux participants un exercice concret de dialogue, en leur suggérant de s'écouter et de s'ouvrir aux autres, tandis que Rabia Nasimi, défenseure des droits des réfugiés et conseillère politique du gouvernement britannique, a parlé de son expérience de réfugiée afghane, soulignant qu'il faut repenser l'environnement dans lequel nous vivons par rapport aux autres et que pour construire des relations avec les gens, il faut aussi se mobiliser et créer des partenariats. Pour sa part, Massimo Faggioli, professeur d'ecclésiologie historique et contemporaine au Loyola Institute du Trinity College de Dublin, s'est attardé sur le rôle de l'université catholique pour un avenir plus juste et plus inclusif et a fait remarquer que cette conférence internationale constitue une occasion de développer un plan global pour les migrants et les réfugiés, une théologie de l'espoir en action.
«Nous sommes une seule famille»
Enfin, le cardinal Fabio Baggio, sous-secrétaire du Dicastère pour le Service du développement humain intégral, a demandé d'écouter la voix des migrants, des réfugiés et des pauvres et de s'engager concrètement pour notre Maison commune. Il y a aussi le cri de la terre et de notre maison commune à écouter, a poursuivi le cardinal italien, qui est aussi celui des plus démunis. En ce qui concerne les migrants et les réfugiés, le cardinal Baggio a également rappelé l'appel du Pape François à réfléchir à des actions pour accueillir, pour reconnaître la présence de l'autre. Pour cela, il est nécessaire de surmonter les préjugés à l'égard des réfugiés et des migrants, de prendre soin les uns des autres, de restaurer l'humanité, la création, de reconnaître la dignité de l'être humain, de contribuer à la croissance de l'autre, car elle est aussi notre propre croissance. Il n'existe pas de culture supérieure à une autre, a poursuivi le cardinal, toutes les cultures sont des dons du Seigneur, c'est pourquoi nous devons être capables de voir le potentiel qui existe en chaque migrant et en chaque réfugié. Et il faut aussi intégrer, tisser, c'est-à-dire établir des relations significatives. Pour être véritablement une famille humaine, il faut penser que nous sommes tous enfants de Dieu, a conclu le cardinal Baggio, chaque créature fait partie de la création, avec les migrants, les étrangers et les étrangers, nous formons une seule famille et une seule maison commune.
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