Lors de l'inauguration de l'église de Mar Toma, à Mossoul, ce jeudi 16 octobre.

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Huit ans après Daech, deux églises de Mossoul rouvrent leurs portes

Dans le nord de l'Irak, au cœur de la vieille ville de Mossoul, des responsables politiques, des membres du clergé et des fidèles se sont rassemblés pour l'inauguration des églises historiques, Mar Toma des syriaques orthodoxes et Al-Tahira des chaldéens, qui avaient été vandalisées et détruites par Daech, et qui sont restaurées après trois ans de travaux.

Joseph Tulloch – Mossoul, Irak

Lors de la prise de Mossoul par le groupe État islamique en 2014, les agents de Daesh ont fait de la deuxième plus grande ville d'Irak, construite sur les ruines de l'ancienne Ninive, leur capitale. Les lieux saints appartenant aux nombreuses minorités irakiennes (chrétiens, yézidis et autres) ont été profanés et les croyants contraints de fuir. Lorsque la ville a finalement été libérée en 2017, après un siège d'un an, les quelques habitants qui sont revenus ont trouvé leurs maisons détruites et les édifices religieux vandalisés.

L'église chaldéenne Mar Gorgis dans la vieille ville de Mossoul a subi des dégâts.

Un «signe d'espoir»

S'en est suivi un long et laborieux processus de reconstruction, loin d'être simple et encore loin d'être achevé. Pourtant, hier, mercredi 15 octobre, une étape importante a été franchie avec l'inauguration de deux églises historiques restaurées au cœur de la vieille ville de Mossoul. «Ces églises sont nos racines, notre histoire», «nous devons les maintenir en vie», a déclaré aux journalistes le patriarche Louis Raphaël Sako, partriarche des Chaldéens de Bagdad.

Les politiciens locaux, le clergé chrétien et les fidèles avaient envahi l'église syriaque orthodoxe de Mar Toma, qui remonte au VIIe siècle, et l'église chaldéenne d'Al-Tahira, datant du XVIIIe siècle. La première avait été utilisée comme prison par l'État islamique, qui avait également fortement endommagé la porte des Douze Apôtres, sculptée dans du farsh, un marbre local, et datant du XIIIe siècle.

Fadi, 27 ans, s'est formé pendant trois ans avant de participer à la restauration de la Porte des Douze Apôtres

Fadi, 27 ans, fait partie de l'équipe franco-irakienne qui a travaillé à la restauration de la porte. Chrétien et résident de Mossoul, il s'est formé pendant trois ans avant de commencer à travailler sur le projet. La réouverture des églises est «un signe d'espoir», a-t-il affirmé à Vatican News. «Elle montre aux chrétiens vivant à l'étranger que la situation s'est améliorée ici, qu'ils peuvent rentrer chez eux», a-t-il poursuivi.

La porte des "Douze Apôtres".

Les rénovations

L'église Mar Toma a été reconsacrée lors d'une cérémonie orthodoxe la semaine dernière, tandis que la reconsécration d'Al-Tahira est prévue plus tard dans la journée de jeudi. Les inaugurations, en revanche, étaient un événement laïc, marquant la réouverture officielle des portes des églises au public de Mossoul et la fin d'un projet de restauration commencé en 2022.

Lors de l'inauguration, ce jeudi 16 octobre.

L’Alliance Internationale pour la Protection du Patrimoine (ALIPH), dédiée à la protection et à la réhabilitation du patrimoine culturel à travers le monde, a joué un rôle majeur dans ce projet. Pour la restauration des deux églises, l'ALIPH a collaboré avec L'Œuvre d'Orient, une organisation caritative catholique française qui se consacre principalement au service des chrétiens du Moyen-Orient. «Aujourd'hui est un grand jour de fête, non seulement pour les chrétiens de Mossoul, mais aussi pour tous ses habitants», a déclaré Mgr Hugues de Woillemont, directeur général de l'Œuvre d'Orient. «Le culte va reprendre ici», a-t-il déclaré. «Et les cloches des églises», qui faisaient autrefois partie intégrante du paysage sonore urbain de Mossoul, «vont à nouveau retentir».