À Madagascar, les manifestants retournent dans la rue, mardi 30 septembre, malgré l'annonce du limogeage du gouvernement. À Madagascar, les manifestants retournent dans la rue, mardi 30 septembre, malgré l'annonce du limogeage du gouvernement. 

Madagascar: Mgr Ramaroson remercie le Pape pour sa proximité

L’île de Madagascar connait, depuis jeudi 25 septembre, une crise sociale marquée par des manifestations de jeunes, qui se sont parfois heurtés à une répression meurtrière de la police. Réagissant à l’appel à la paix lancé par le Pape lors de l’audience générale ce mercredi 1er octobre, Mgr Benjamin Ramaroson, archevêque d’Antsiranana, souligne combien la population malgache a besoin de cet accompagnement spirituel du Saint-Père, dans un entretien accordé à Radio Vatican.

Marie José Muando Buabualo – Cité du Vatican

«Je tiens à remercier le Pape Léon XIV pour ce message. C'est une marque de communion avec le peuple malgache. Cela prouve qu'il est bien proche de nous». C’est par ces mots de gratitude que Mgr Ramaroson a commencé sa déclaration sur le climat de tension qui prévaut à Madagascar, tout en faisant remarquer qu’en ce début du mois d’octobre, alors que le Pape recommande la prière du chapelet pour la paix dans le monde, une pensée particulière pour Madagascar est un signe de communion avec l’Église universelle. Il évoque, par la suite, la sollicitude spirituelle du Pape pour cette population meurtrie par la répression conduite par les forces de l'ordre. «Ce qui m'a frappé chez le Pape, poursuit-il, c'est ce qu'il est bien informé de ce qui se passe ici à Madagascar.»

L’Église veut construire des ponts et non des murs de séparation  

L’archevêque d’Antsiranana revient sur le début des manifestations. Déclenchées en raison de la fréquence des coupures d'électricité, il y voit une revendication de la jeunesse qui souhaite que ses droits fondamentaux soient garantis. «Les jeunes, sans armes, ont voulu réclamer les droits fondamentaux, mais la répression a été très forte, il faut le reconnaitre. Il y a eu des morts et même dans l'archidiocèse d’Antsiranana, il y a eu trois morts», déplore-t-il. À la question de savoir quelle est la position de l’Église, Mgr Ramaroson affirme, qu'en communion avec les enseignements de l’Église, l'épiscopat s'appuie sur la nécessité «d'encourager les gens à se mettre autour de la table de réconciliation». Il explique que les manifestations et leurs répressions ne peuvent pas mener le pays vers un lendemain plus rayonnant. «Nous sommes durant l'année jubilaire de l'espérance ; nous espérons beaucoup que toutes ces démarches que nous pourrons entamener nous mèneront vers la paix, comme souligne maintes fois le Pape Léon XIV.»

On ne peut pas offrir un avenir meilleur aux jeunes dans la violence

La résolution de la crise, indique encore l’archevêque d’Antsiranana, est basée sur la bonne volonté de ceux qui ont le pouvoir de faire un pas vers une solution pour les revendications légitimes de la jeunesse. «Il faut que celui qui a la possibilité de faire cette démarche puisse faire un pas vers ceux qui sont en face.» Face à la déclaration que le président malgache a faite de mettre en place un espace de concertation, Mgr Ramaroson espère que cet espace puisse voir le jour assez rapidement.

Tout en réitérant une rencontre autour d’une table de négociation entre les gouvernants et les manifestants, il revient sur le fait que l’on ne peut pas construire un pays dans la violence, c’est dans la paix et la stabilité que l'on peut rebâtir cette maison commune.

L’Église est prête à offrir une médiation

En ce moment, l’épiscopat agit au niveau diocésain pour faire un appel d'apaisement et de réconciliation. Toutefois, l’épiscopat se tient prêt et, même, le Conseil œcuménique des Églises y travaille, indique Mgr Ramaroson. «Nous sommes prêts à être des conciliateurs, des médiateurs pour qu'on puisse aller vers la paix, parce que la violence n'arrange rien, n'aide pas à bâtir le futur.» Ces jeunes qui ont des revendications, souhaiteraient avoir un avenir meilleur, donc, aidons-les à se mettre autour d’une table et à travailler pour que l’on puisse aller de l'avant. Madagascar a beaucoup de potentialités, fait-il remarquer, mais malheureusement elles ne sont pas exploitées au bénéfice de tous. Mgr Ramaroson conclut en déplorant le manque d’une volonté politique. Il souhaite, pour terminer, qu'il y ait une volonté des politiciens et de tous les Malgaches de travailler ensemble pour ces jeunes, pour qu'ils aient un avenir meilleur.

 

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01 octobre 2025, 18:18