Le Pape appelle à la fin des violences à Madagascar
Marie Duhamel - Cité du Vatican
Un quartier central de la capitale Antananarivo a été investi mardi 30 septembre par des manifestants. La colère ne faiblit malgré l’annonce du limogeage du gouvernement. Les Malgaches, essentiellement des jeunes de la génération Z– nés entre les années 1990 et 2010, étaient initialement descendus dans la rue jeudi 26 septembre pour réclamer pacifiquement la fin des coupures d’eau et d’électricité. Ils demandent aujourd’hui le départ du président Andry Rajoelina, incapable selon eux de garantir un «état de droit» et la «justice sociale». Les protestataires sont d’autant plus échaudés que leur marche pacifique s’est finie en bain de sang. Selon les Nations unies, au moins 22 personnes ont été tuées et une centaine d’autres blessées, lors d’affrontements avec les forces de l’ordre.
Promouvoir la justice et le bien commun
«Prions le Seigneur afin que toute forme de violence soit toujours évitée», a lancé le Pape Léon XIV lors de l’audience générale. Lui qui connaît bien l'Afrique, ayant visité plusieurs pays du continent en tant que préfet du dicastère des Évêques, et surtout en tant que prieur général de l'Ordre de Saint-Augustin, n’a caché «sa tristesse» au regard des événements en cours dans l’île de l’Océan Indien.
Le Pape a appelé à prier afin que «la recherche constante de l’harmonie sociale soit favorisée par la promotion de la justice et du bien commun». Malgré ses richesses naturelles exceptionnelles, Madagascar est l’un des pays les plus pauvres de la planète. Près de 75% de la population vivait en 2022 sous le seuil de pauvreté, selon la Banque mondiale.
L'inquiétude des évêques
Dès jeudi dernier, les évêques malgaches s’alarmaient de la situation qui montre combien le pays est «malade». Présentant leurs condoléances aux familles endeuillées et leur solidarité à ceux qui ont perdu des biens lors des pillages, les évêques ont rejeté toute violence qu’elle soit le fait des forces de l’ordre ou des manifestants. «Si nous nous battons à l'intérieur, notre Madagascar sera noyé», avertissent les évêques. Ils invitent chacun, et en particulier les politiques, «à écouter avec amour ceux qui souffrent et à sauver ce pays qui est le nôtres». Dans leur message posté sur Facebook, les évêques invitent à prier «afin que Dieu enflamme toujours dans nos cœurs le véritable patriotisme, à travers notre amour les uns pour les autres en famille», et au-delà. Confiants, ils invitent à vivre «cette espérance qui est basée sur Jésus mort et ressuscité».
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