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Le patriarche œcuménique de Constantinople, Bartholomée Ier, à Athènes en Grèce, le 8 mai 2025. Le patriarche œcuménique de Constantinople, Bartholomée Ier, à Athènes en Grèce, le 8 mai 2025.   (ANSA)

À Lourdes, le patriarche Bartholomée s'exprime devant les évêques de France

Dans quelques semaines, le patriarche œcuménique de Constantinople accueillera le Pape Léon XIV à Istanbul, priant à ses côtés sur le site antique de Nicée à l’occasion des 1700 ans du concile éponyme. Avant cela, il s'est exprimé mardi 4 novembre au premier jour de l’assemblée plénière des évêques de France à Lourdes. Dans la cité mariale, Bartholomée Ier a livré un dense discours sur les blessures du monde et les remèdes des catholiques et des orthodoxes pour, ensemble, les panser.

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Comme le disait son prédécesseur Athénagoras «L’union viendra. Ce sera un miracle, un nouveau miracle dans l'histoire. Nous devons nous y préparer.» Fort de cette intime conviction Bartholomée, déjà présent pour la première fois il y a 30 ans à une assemblée plénière d’évêques français dans le sanctuaire de sainte Bernadette, a rappelé combien l’état de la planète a empiré en trois décennies. «Oui, l’heure est grave alors que la dignité intrinsèque de chaque personne humaine, les droits de l’homme, le droit international, l’universalisme, tous ces principes étant issus de l’Évangile, se trouvent trop souvent déniés au profit du culte renouvelé de la force brute qui unit le paganisme archaïque et le technicisme moderne», a-t-il pointé, déplorant une fracture douloureuse: «La religion s’est réfugiée dans ses sanctuaires, la science dans ses laboratoires, chacune se méfiant de l’autre».

Retrouver le sens de la sobriété et de la beauté

Le patriarche grec-orthodoxe explique que cette séparation n’a jamais été voulue par Dieu, citant quelques exemples: «Lorsque les scientifiques observent la fonte des glaciers et que nous méditons sur les gémissements de la création nous lisons le même livre». Et de plaider pour que, dans un monde obsédé par la vitesse et la consommation, nous retrouvions «le sens de la juste mesure et de la sobriété. La qualité plutôt que la quantité, la beauté plutôt que l’utilité, la communion plutôt que le profit». Ce n’est pas un retour en arrière mais une libération. «La liberté de vivre avec gratitude, dans la simplicité et la paix intérieure» en renouant avec «la théologie de l’interconnexion», à savoir que la guérison de la terre passe par celle des relations humaines.

Bartholomée a ensuite interpellé l’hémicycle: «Serons-nous la génération qui choisit le confort plutôt que la conscience, ou celle qui, unie dans la foi, la science et la solidarité, choisit la transformation plutôt que la destruction?» L’avenir de notre monde dépend de cette réponse, une réponse selon lui non seulement écologique, mais «profondément spirituelle». Au terme de son intervention, une déclaration commune a été lue par les représentants des différents cultes chrétiens en France en vue de la COP30 de Belém au Brésil. Ils ont appelé à «sauvegarder la création pour sauvegarder notre humanité», en invitant à l'humilité, la sobriété choisie, la fraternité et l'espérance.

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04 novembre 2025, 13:40