Le cardinal Parolin ordonne Mgr Éric Soviguidi, nouveau nonce au Burkina Faso et au Niger

Juste Hlannon – Cotonou (Bénin)

Samedi 15 novembre, à la paroisse Sacré-Cœur d’Akpakpa, Mgr Éric Soviguidi a été ordonné évêque par l’imposition des mains du cardinal Pietro Parolin, entouré de deux co-consécrateurs. La cérémonie a réuni 14 évêques du Bénin, du Burkina Faso, du Niger, d’Italie et du Togo, environ 500 prêtres, religieuses, ainsi qu’une foule de fidèles comblant entièrement l’église. Nommé par Léon XIV nonce apostolique au Burkina Faso le 15 août 2025, puis nonce au Niger le 12 septembre, Mgr Soviguidi devient ainsi l’un des visages diplomatiques et pastoraux du Saint-Siège dans une région éprouvée.

«Un motif de fierté et d’action de grâce» pour l’Église au Bénin

Pour l’archidiocèse de Cotonou, dont il est prêtre, cette nomination est une grande joie. Selon Mgr Roger Houngbédji, archevêque de Cotonou, «la nomination de notre frère Mgr Éric est un motif de fierté et d’action de grâce. C’est aussi un appel lancé à toute notre Église au Bénin à être davantage une Église missionnaire, annonçant Jésus-Christ à temps et à contretemps».

Prêtres et Fidèles à l'ordination épiscopale de Mgr Éric Soviguidi, nouveau Nonce apostolique au Burkina Faso et au Niger

Du côté des fidèles laïcs, l’émotion est palpable. «Dieu, en élisant ce fils du Bénin comme nonce apostolique, vient de nous donner encore la preuve qu’il voit tout et sait tout», témoigne Alain Hounyo, président du Conseil national du laïcat, rappelant que le père du nouvel évêque, feu Barthélemy Soviguidi, fut un acteur ardent du Renouveau charismatique et de la pastorale familiale. Pour Théodore Loko, ancien ambassadeur du Bénin près le Saint-Siège, cette nomination représente «un motif de fierté nationale et ecclésiale», soulignant que le Bénin continue de rayonner à travers ses fils appelés à servir l’Église universelle, à l’exemple du cardinal Bernardin Gantin.

Au-delà de la joie nationale, cette nomination revêt aussi une dimension géopolitique. «C’est pour le Bénin un clin d’œil de Dieu, dans le contexte actuel des relations quelque peu tendues entre le Bénin et le Niger», estime Athanase Gouhizoun, membre du Conseil diocésain de l’enseignement. Selon lui, «un nonce béninois en ces contrées pourrait contribuer à la normalisation des relations entre ces pays que l’histoire et la géographie ont toujours unis».

« Promouvoir des initiatives qui contribuent à la paix »

Dans son homélie, le cardinal Parolin a encouragé le nouveau nonce à travailler au service d’une diplomatie de la paix. Il a assuré que Mgr Soviguidi trouvera au Burkina Faso et au Niger «des communautés chrétiennes joyeuses, riches de foi et animées d’une énergie rayonnante». Mais il lui a aussi rappelé les défis auxquels ces pays sont confrontés: «turbulences et difficultés de notre époque», marquée notamment par la menace terroriste persistante. Le Secrétaire d’État a insisté en soulignant qu’«en tant que nonce apostolique, vous aurez pour tâche de témoigner de la foi et de raviver l’espérance. Il sera de votre devoir de favoriser autant que possible de cordiales relations avec les autorités civiles, afin de promouvoir, par un engagement constant et un dialogue incessant, des initiatives qui renforcent la concorde et contribuent à la construction de la paix.» Et de conclure: «C’est une nécessité qui tient à cœur au Saint-Père qui, depuis le premier jour de son élection, n’a cessé d’inviter chacun à s’engager pour l’édification d’une paix durable.»

Mgr Éric Soviguidi, nouveau Nonce apostolique au Burkina Faso et au Niger

Parcours d’un diplomate du Saint-Siège

Né le 21 mars 1971 à Abomey au Bénin, Mgr Éric Soviguidi a été ordonné prêtre le 10 octobre 1998 et est incardiné à l’archidiocèse de Cotonou. Après des études de droit canonique puis à l’Académie pontificale ecclésiastique à Rome, il entre au service diplomatique du Saint-Siège le 1er juillet 2005.

Il a servi dans plusieurs nonciatures, en Haïti, au Ghana, en Tanzanie et au Guatemala. En décembre 2016, il est appelé à la Section des relations avec les États au sein de la Secrétairerie d’État du Vatican. C’est de là qu’il part en 2021, nommé par le Pape François, comme observateur permanent du Saint-Siège auprès de l’Unesco à Paris, devenant le premier Africain à occuper cette fonction. Aujourd’hui, son ministère s’ouvre sur un nouveau chapitre en tant que représentant pontifical auprès des Églises et des nations du Burkina Faso et du Niger, avec la mission d’être un pasteur de dialogue et un artisan de paix.