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RDC: Mgr Muteba encourage un dialogue national fondé sur la synodalité

La Paix en République démocratique du Congo n’est pas encore gagnée. Des profondes tensions politiques et sociales émaillent la sphère sociale et politique du pays. L’archevêque de Lubumbashi et président de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO), Mgr Fulgence Muteba, appelle à «un dialogue de tous, sans exclusion» et souligne la mission de l’Église face aux défis du vivre-ensemble et de la paix.

Jean-Paul Kamba, SJ – Cité du Vatican

Le président de la Cenco estime qu’au centre du processus synodal se trouve le dialogue qui suppose le fait d’«écouter, consulter, collaborer, agir ensemble dans la coresponsabilité». C’est cette même dynamique, souligne-t-il, qui inspire l’engagement de l’Église dans la quête de paix en République démocratique du Congo et dans la région des Grands Lacs. Dans cette optique, explique-t-il, aux côtés des pasteurs de l’Église du Christ au Congo, la Cenco a mèné une série de consultations et de rencontres qui a abouti à l’élaboration d’une feuille de route consensuelle. Cette démarche, précise-t-il, n’a rien à avoir avec une initiative politique, mais répond à une obligation pastorale.

«Les vrais enjeux se jouent sur le terrain»

Tout en encourageant les initiatives diplomatiques en cours, notamment celles menées à Doha, à Washington ou encore à Paris, l’archevêque de Lubumbashi rappelle cependant que les vrais enjeux pour l’avènement de la paix au Congo doivent se jouent sur le terrain.

“Ce sont les Congolais eux-mêmes qui doivent se mettre autour d’une table, dans la sincérité et la vérité, pour bâtir une paix durable”

Et pour que la paix devienne une réalité, il invite le président de la République à «poser des actes d'État» consignés dans la feuille de route des responsables des confessions religieuses.

Un manque d’écoute qui coûte cher

En dépit des difficultés rencontrées dans le processus de paix dans son pays, Mgr Muteba refuse le découragement: «L’espérance fait partie de notre être chrétien. Malgré les résistances et les ratés, nous finirons par construire cette paix ensemble». Mais il déplore la «perte de temps et de vies humaines» due à l’absence d’écoute et d’engagement politique. Pour lui, la paix véritable ne peut se limiter à la cessation des hostilités: «elle doit signifier cohésion nationale, complémentarité et respect des valeurs humaines». Refusant une paix éphémère, le Président de L’épiscopat congolais plaide pour une paix durable, «fondée sur la vérité et la justice».

Synodalité: Former et responsabiliser pour une Église transparente

Dans un autre registre, Mgr Muteba aborde un enjeu interne à la vie ecclésiale qui touche à la formation et la bonne gouvernance. «L’Église n’est pas n’importe quelle institution. Il faut la connaître, connaître son histoire et ses lois», affirme-il en mettant en garde contre les dérives possibles si la synodalité n’est pas accompagnée d’une solide formation ecclésiale. Il insiste aussi sur la transparence et la redevabilité comme valeurs évangéliques. 

“Le synode nous dit que la transparence et la reddition des comptes ne sont pas facultatives : elles deviennent des obligations pastorales”

Selon lui, adopter cette culture de responsabilité renforcera la confiance des fidèles et des partenaires, et permettra à l’œuvre de Dieu de se poursuivre avec sérénité.

“J’attends que nos agents pastoraux intègrent cette nouvelle culture, pour que nous puissions en récolter les fruits”

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03 novembre 2025, 13:10