Tanzanie: une messe pour les victimes de la violence électorale

Paul Samasumo – Cité du Vatican

Dans une lettre rédigée en swahili, le chancelier de l’archidiocèse, le père Henry Mwalyenga, a indiqué que cette journée de prière devait se vivre dans un esprit de foi, d’unité et d’amour. Ce dimanche 9 novembre, «toutes les paroisses de l’archidiocèse de Mbeya sont invitées à organiser des temps de prière pour nos frères et sœurs décédés, ainsi que pour les blessés des récentes élections nationales du 29 octobre 2025», précise le père Mwalyenga dans sa lettre.

Une violence sans précédent

La Tanzanie reste encore sous le choc d’une vague de violences postélectorales d’une ampleur inédite. Les autorités sont interpellées sur le bilan humain après les heurts survenus lors des manifestations et des émeutes réprimées par les forces de sécurité.

Le principal parti d’opposition, Chadema, affirme que plusieurs centaines de personnes auraient perdu la vie. D’après les chiffres officiels, la présidente Samia Suluhu Hassan, au pouvoir depuis 2021 à la suite du décès de son prédécesseur, aurait obtenu plus de 97 % des suffrages.

Ses principaux rivaux, Tundu Lissu (Chadema) et Luhaga Mpina (ACT-Wazalendo), n’ont pas été autorisés à se présenter, dans un climat qualifié de «répressif» par plusieurs organisations de défense des droits humains. Amnesty International a par ailleurs signalé des cas de disparitions forcées, d’arrestations arbitraires et d’exécutions extrajudiciaires.