Guinée-Bissau : prévenir le radicalisme violent contre la femme

Casimiro Jorge Cajucam-Rádio Sol Mansi-Muando Buabalo

La session de formation avait pour objectif de doter ces femmes, jeunes et moins jeunes, des connaissances et des techniques en vue de détecter les signes de radicalisme et d’extrémisme violents. Comme l’a souligné Cadi Seide la ministre de l'Action Sociale, de la Famille et de la Promotion de la Femme à l'ouverture des travaux, le faible leadership dans les différents domaines des structures organisationnelles est l'une des raisons qui poussent les gens à emprunter la voie du radicalisme et de l'extrémisme violent. « La faiblesse du leadership dans divers domaines de nos structures organisationnelles est l'une des raisons qui peuvent motiver les gens à emprunter ces chemins peu glorieux : arrêtons-nous un instant, prenons en pitié les gens de notre pays, dialoguons à la recherche de solutions et ne nous contentons pas d'accepter la situation actuelle », a-t-elle expliqué.

Le rôle de la femme dans la recherche de la paix

Le président par intérim de la ligue guinéenne des droits humains, LGDH, Bubacar Turé, a souligné le rôle prépondérant de la femme bissau-guinéenne dans le processus de démocratisation et de développement du pays.  « En guerrières qu’elles sont, les femmes ont résisté et rejeté toutes les tentations visant à fracturer le tissu social guinéen, à travers la multiplication des discours de haine, privilégiant la cohésion sociale et la paix » a t-il rappelé. La paix dans le monde connaît d’importants revers, a t-il Bubacar Turé : les conflits, l’extrémisme violent et le crime organisé s’étendent considérablement aux quatre coins de la planète. « L’exclusion des minorités ethniques, religieuses et politiques et les facteurs associés à la corruption, aux inégalités croissantes, à la mauvaise répartition des ressources publiques, sont les principales raisons qui alimentent les discours radicaux et extrémistes », a-t-il prévenu.

Identifier et déconstruire le radicalisme basé sur le genre

Au cours de cette rencontre, les participants ont abordé plusieurs sujets, notamment, le genre comme question transversale dans la lutte contre le radicalisme et l'extrémisme violent et le rôle des femmes dans la prévention, l'identification et la déconstruction des discours radicaux et extrémistes en Guinée-Bissau. L'initiative a été financée par l'Union européenne, dans le cadre du projet « Observatoire de la Paix – Nô Cudji Paz ».  Le lancement officiel de ce projet a eu lieu le 20 juillet 2022, dans la salle de conférence Vítor Saúde Maria, au Palais du Gouverneur, à Bissau. Ce projet ambitionne de contribuer à la consolidation de la paix et de la cohésion nationale en Guiné-Bissau, à travers le renforcement de la participation civique.