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La malnutrition aiguë sévère est en hausse au Darfour et au Kordofan, au Soudan, où 1,4 million d'enfants vivent dans des zones touchées par la famine ou menacées par celle-ci. La malnutrition aiguë sévère est en hausse au Darfour et au Kordofan, au Soudan, où 1,4 million d'enfants vivent dans des zones touchées par la famine ou menacées par celle-ci. 

Soudan: «Les besoins urgents continuent d'augmenter chaque jour»

Ted Chaiban, directeur général adjoint de l'UNICEF, raconte sa visite au Soudan en pleine guerre dévastatrice et alerte sur la situation des millions d'enfants souffrant de malnutrition aiguë, d'insécurité et de harcèlement permanent.

Kielce Gussie - Cité du Vatican

Depuis avril 2023, le Soudan est en proie à un conflit dévastateur qui a déplacé des millions de personnes. Une récente déclaration du directeur général adjoint de l'UNICEF, Ted Chaiban, réaffirme que «le Soudan est actuellement le théâtre de la plus grande crise humanitaire au monde et que le conflit s'intensifie». Ceux qui souffrent le plus sont les enfants.
Après s'être rendu au Darfour et à Khartoum, Ted Chaiban décrit comment les violences actuelles déchirent les communautés. Il s'est entretenu avec des femmes et des enfants contraints de fuir leurs maisons à Al Fasher en raison d'un siège continu. Ils racontent avoir été forcés de passer par des postes de contrôle armés, avoir été dépouillés de leurs biens, harcelés et agressés. De nombreuses familles sont restées plusieurs jours sans nourriture.

Une réalité dévastatrice

Le directeur général adjoint de l'UNICEF rapporte que la malnutrition aiguë sévère est en augmentation au Darfour et au Kordofan, où 1,4 million d'enfants vivent dans des zones touchées par la famine ou menacées par celle-ci. «Sans traitement urgent, des milliers d'entre eux mourront», souligne-t-il. Dans le seul nord du Darfour, quelque 150 000 enfants devraient être confrontés cette année à la malnutrition aiguë sévère, «la forme la plus mortelle de la faim».

À Tawila, le nombre de cas est passé de quelques centaines à plus de 2 000 par mois depuis avril, car Tawila est devenu le principal lieu de rassemblement des personnes fuyant Al Fasher.
De plus, Chaiban souligne que les parents déplorent que leurs enfants n'aient pas mis les pieds dans une salle de classe depuis des années. «Quatre enfants sur cinq au Soudan, soit environ 14 millions, ne sont pas scolarisés, ce qui signifie qu'une génération entière grandit sans éducation», rapporte-t-il. Les maladies sévissent dans le pays, le choléra, la diphtérie, le paludisme et la dengue emportant de nombreux jeunes et enfants, tandis que le système de santé est défaillant.

Les enfants sont privés de sécurité. Ted Chaiban explique qu'en six mois, au moins 350 violations graves ont été signalées et vérifiées dans le nord du Darfour, notamment des meurtres et des mutilations. Depuis seize mois, Al Fasher est assiégée, laissant quelque 130 000 enfants piégés sans nourriture, sans eau et sans soins médicaux. «Il n'y a aucun moyen sûr d'entrer ou de sortir», souligne-t-il.

Une lueur d'espoir dans l'obscurité

Pourtant, au milieu de ces horreurs, le directeur général adjoint raconte avoir été témoin de la résilience des communautés qui reconstruisent des écoles pour que les enfants puissent recommencer à apprendre. Dans un espace dédié aux enfants, il partage son expérience en voyant les enfants rire et jouer.

Après sa visite au Soudan, il a décrit sa rencontre avec le personnel de l'UNICEF, ses collègues des Nations unies et ses partenaires, notamment les agents de santé de première ligne, qui, malgré des défis indescriptibles, ont fourni des vaccins oraux contre le choléra et des moustiquaires à 8 millions de personnes, pris en charge plus de 250 000 enfants souffrant de malnutrition aiguë sévère et réparé ou installé des systèmes d'approvisionnement en eau desservant 11 millions de personnes, y compris les familles qui sont revenues dans la région. Mais cela ne suffit pas. Les besoins continuent de croître chaque jour. Ted Chaiban lance un défi à la communauté internationale en déclarant : «Ce dont le Soudan a besoin aujourd'hui, c'est d'un accès humanitaire sans restriction, d'un financement adéquat et d'une solution politique pour mettre fin au conflit».

 

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27 octobre 2025, 11:08