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Angola : cinquante ans d’indépendance, entre fierté nationale et défis persistants

L’Angola célèbre ce mardi 11 novembre le cinquantième anniversaire de son indépendance. Un demi-siècle marqué par des avancées mais aussi par des fragilités persistantes. Pour le Professeur Nlandu Matondo Faustino, directeur des Relations internationales à l’Université catholique d’Angola, ce jubilé d’or est à la fois un moment de gratitude et d’interpellation.

Jean-Paul Kamba, SJ – Cité du Vatican

«C’est toujours une très grande joie quand il s’agit de l’indépendance de n’importe quel pays», affirme d’emblée le Professeur Matondo pour qui, l’indépendance demeure une victoire essentielle, car «la colonisation a été une invasion, une soumission, une exploitation». Cinquante ans après la fin du joug colonial, l’Angola peut se réjouir d’avoir conquis son autonomie. Mais le chemin vers une indépendance pleine et entière reste parsemé d’embûches.

«Il y a une certaine autodétermination, car c’est désormais le peuple angolais qui élit son président et assume son histoire», reconnait le chercheur reconnaît nuançant aussitôt  que : «l’Afrique est mal partie, parce que nous sommes partis de la violence et de la marginalisation. Certains fêtent aujourd’hui l’indépendance, mais d’autres vivent dans des conditions encore plus déplorables que durant le temps colonial».

La paix, un bien précieux à préserver

Vingt-trois ans après la fin de la guerre civile, l’Angola goûte enfin aux fruits de la stabilité. «Celui qui connaît la guerre sait de quoi il s’agit», rappelle le professeur en soulignant que la paix, «c’est quelque chose qu’on a conquis et qu’il faut préserver par tous les moyens ». Mais pour que cette paix soit durable, elle doit aussi être sociale. Et c’est là que surgissent de nouveaux défis.

La corruption, obstacle à la justice sociale

«Le problème que nous avons aujourd’hui, c’est la corruption», déplore M. Matondo qui explique que malgré des richesses naturelles abondantes, notamment pétrolières, le pays peine à redistribuer équitablement ses ressources. «Nous importons presque tout, alors que nous pourrions transformer nos propres matières premières». C’est la corruption regrette-t-il, qui freine le développement et empêche la création d’emplois.

Le professeur observer en outre que cette situation nourrit un profond sentiment d’injustice de sorte que même ceux qui travaillent n’ont pas un pouvoir d’achat digne, parce que le pays vit dans une économie dépendante et déséquilibrée.


Appel à la conversion nationale

«Que ces cinquante ans soient un virage de mentalité, d’attitude et de disposition pour changer notre pays», lance le chercheur qui salue l’engagement récent de l’Église catholique en Angola, qui qui a tenu un Congrès de la réconciliation nationale : «C’est une initiative pour aider les gens à changer leur mentalité, afin de bâtir un pays plus juste, plus équitable et équilibré».

Le prof Matondo conclut sur ce vibrant appel : «Oublions le passé, reconnaissons nos failles et engageons-nous à construire ensemble une nouvelle nation».

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11 novembre 2025, 15:28