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Au premier jour de la COP30, le 10 novembre, la délégation du Saint-Siège a rencontré les représentants des organisations catholiques œuvrant pour le développement et la justice sociale. Au premier jour de la COP30, le 10 novembre, la délégation du Saint-Siège a rencontré les représentants des organisations catholiques œuvrant pour le développement et la justice sociale. 

COP30: les Églises et les organisations catholiques mobilisées à Belém

L’Église participe activement aux discussions climatiques qui ont débuté le 10 novembre à Belém. Au-delà du Saint-Siège, des évêques et des cardinaux d'Afrique, d'Asie, d'Amérique latine, d'Europe et d'Amérique du Nord s'emploient à faire entendre aux gouvernements le cri de la terre et des pauvres. Ils s'expriment lors de tables rondes à la COP30, mais aussi lors d'événements organisés par l'Église brésilienne.

Alexandra Sirgant – Envoyée spéciale à Belém, Brésil 

Les drapeaux des différentes délégations nationales ornent les couloirs des pavillons, où se croisent diplomates en costume et représentants de peuples autochtones coiffés de plumes colorées. Au-dessus de leurs têtes, une immense toile grise englobe l’entièreté du site afin de conserver la fraîcheur et faire face à la température extérieure qui avoisine les 32 degrés, accompagnés d’une humidité moyenne de 70%. Mais la plus grande forêt tropicale au monde, située à seulement quelques kilomètres du «Parque da Cidade» (ndlr, Parc de la Ville), se rappelle aux participants. Journalièrement, ses pluies explosives tambourinent le toit du centre de conférence avant de ruisseler vers les fleuves du Tocantins et Pará, qui se jettent dans l’océan Atlantique à l’embouchure de l’Amazone. «Nous pouvons apprendre beaucoup de ce fleuve puissant», a assuré lundi dans son discours d’ouverture de la COP30 le secrétaire exécutif de la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, Simon Stiell. «L'Amazone n'est pas une entité unique, mais plutôt un vaste réseau fluvial alimenté et soutenu par plus d'un millier d'affluents. Pour accélérer la mise en œuvre, le processus de la COP doit être soutenu de la même manière, alimenté par les nombreux courants de la coopération internationale» a déclaré l’ancien ministre principal du gouvernement de la Grenade.

Pendant les deux prochaines semaines, des délégations de 194 pays, ainsi que l’Union européenne, échangeront sur les mesures à mettre en place pour limiter le réchauffement mondial à 1,5°C par rapport aux niveaux préindustriels, comme voulu par l’Accord de Paris. Dix ans après l’adoption de ce traité, Belém se veut être la COP de «la mise en œuvre», de la concrétisation des engagements politiques pris lors des précédentes COP, notamment en matière de transition hors des énergies fossiles et du financement à l’atténuation et à l’adaptation. «Nous ne pouvons pas nous permettre une nouvelle décennie d'occasions manquées» a déclaré la semaine dernière le cardinal Pietro Parolin dans le cadre d’une table-ronde de haut niveau lors du sommet des dirigeants, vendredi 7 novembre.

Menée par le Secrétaire d’État, une délégation de dix personnes a été mobilisée par le Saint-Siège. Hormis le nonce apostolique au Brésil, Mgr Giambattista Diquattro, la délégation est composée de plusieurs évêques mais aussi de laïcs qui travaillent dans différents domaines, en tant que conseillers, membres du dicastère pour le Service du développement humain intégral, de la Salle de presse du Saint-Siège, ou encore du dicastère pour la Culture et l'Éducation.

Appel pour la justice climatique des Églises du Sud 

Au milieu des milliers d’ONGs et d’acteurs de la société civile, déterminés à rehausser l’ambition climatique mondiale en berne, les Église du Sud souhaitent elles aussi porter la voix de ceux qui subissent de plein fouet les effets du changement climatique, tout en ne contribuant que très peu aux émissions mondiales de gaz à effet de serre. Preuve de leur engagement inédit, les présidents des conférences épiscopales régionales d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine ont fait le déplacement à Belém. Les trois cardinaux, Filipe Neri Ferrão (FABC), Fridolin Ambongo Besungu (SCEAM) et Jaime Spengler (CELAM), organisent une conférence de presse mercredi 12 novembre à 14h, dans un sanctuaire située à une dizaine de kilomètres au sud du site de la COP, afin de présenter leur engagement pour la justice climatique. Elle sera suivie d’un panel de discussion portant sur l’écologie intégrale, puis d'une procession pour les martyrs du changement climatique en direction de la basilique Notre-Dame de Nazareth, où une messe sera célébrée. 

 

L’écologie intégrale est également centrale au programme pastoral mis en place du 11 au 16 novembre sous l'égide de l'archidiocèse de Belém, qui vient de célébrer le mois dernier le Círio de Nazaré, l'une des plus grandes processions catholiques au monde. Pendant cinq jours, l’Église locale animera des tables rondes thématiques, des ateliers ou encore des célébrations liturgiques dans le but d’offrir des espaces d'écoute, de partage et d'engagement vers une véritable conversion écologique dans les communautés.

La société civile catholique au rendez-vous

À l’importante mobilisation des Églises s’ajoutent celle des organisations catholiques tels que Fastenaktion, Caritas, CCFD-Terre solitaire, SCIAF et le Mouvement Laudato si’. Ces derniers organisent notamment le 14 novembre une conférence sur les dix ans de la publication de l’encyclique du Pape François et sur l’espérance que celle-ci peut encore susciter pour mener des actions de protection de la Maison commune. Au premier jour de la COP30, lundi 10 novembre, une quarantaine de représentants de ces organisations ont rencontré Paolo Conversi, représentant de la section des Relations avec les États et les organisations internationales de la Secrétairerie d’État, afin d’échanger sur les attentes des catholiques du monde entier.

Une rencontre qui a été très appréciée par Bernd Nilles, président du réseau CIDSE, un ensemble d’organisations catholiques internationales œuvrant pour la justice sociale. «Les experts climatiques de nos organisations réunies au sein du réseau CIDSE ont pu exposer leurs attentes et leurs observations. Nous avons insisté auprès du Saint-Siège afin qu'il s'engage activement en faveur d'accords sur l'élimination progressive des combustibles fossiles et de NDC (contributions déterminées au niveau national) plus strictes, afin que les gouvernements nationaux respectent l'objectif de 1,5°C convenu à Paris» a-t-il souligné à l’issue de la réunion. Les acteurs catholiques ont également exprimé leur souhait de voir le Saint-Siège s'engager «en faveur d'une transition juste, afin que les pauvres puissent également bénéficier de l'abandon des combustibles fossiles». Cette prochaine semaine plusieurs rencontres thématiques entre le Saint-Siège et les experts de la société civile sont prévues.

Rencontre lundi 10 novembre entre la délégation du Saint-Siège et les organisations catholiques.
Rencontre lundi 10 novembre entre la délégation du Saint-Siège et les organisations catholiques.

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11 novembre 2025, 00:22