Soudan et Soudan du Sud: les évêques déplorent «l'injustice qui alimente le conflit»
Giovanni Zavatta - Cité du Vatican
À l'issue de son assemblée plénière, la Conférence épiscopale du Soudan et du Soudan du Sud lance un cri de douleur contre la détérioration progressive de la situation générale, les accords de paix «bafoués» et l'absence d'un véritable dialogue en vue de la réconciliation. Les évêques de la région ont discuté jusqu'à jeudi 13 novembre dans la ville de Malakal sur le thème «Construire la paix, guérir les blessures et renforcer l'unité».
Dans une déclaration lue par le cardinal Stephen Ameyu Martin Mulla, archevêque de Djouba et président de l'épiscopat, il est souligné qu'«il est alarmant que le dialogue ne soit plus considéré comme un vecteur d'harmonie, de guérison, de réconciliation et d'unité». Au contraire, «des intérêts égoïstes ont déclenché la violence, aggravant les crises humanitaires, la haine entre les communautés et les déplacements massifs de population».
Luttes égoïstes au détriment de la dignité humaine
Les évêques ont condamné les luttes de pouvoir incessantes entre factions politiques rivales (qui alimentent les divisions ethniques et tribales croissantes), et l'utilisation abusive des ressources nationales à des fins personnelles: des luttes «égoïstes, irrespectueuses de la dignité humaine» qui voient «notre terre exploitée indûment par des individus pour leur luxe personnel». Au contraire, «diriger signifie servir», avertissent-ils, rappelant que «là où il y a injustice, il y a le germe de conflits futurs». Ce discours vaut surtout pour le Soudan du Sud, né il y a seulement quatorze ans «d'une lutte pour la liberté» et qui «devrait rester uni dans une communion d'intentions». Au lieu de cela, «nous assistons à des divisions sans précédent au nom de la politique».
Le rapatriement des réfugiés
Parmi les urgences figure celle du «rapatriement forcé des réfugiés sud-soudanais du Soudan», pour lesquels «des solutions humaines et justes sont demandées aux deux gouvernements». Les évêques concluent leur déclaration en exhortant les autorités à mettre en œuvre l'Accord revitalisé pour la résolution du conflit au Soudan du Sud et les parties soudanaises en conflit à reprendre les pourparlers de paix à Djeddah.
Enfin, ils lancent un appel aux Nations unies et aux partenaires internationaux, afin qu'ils maintiennent leur engagement envers la population en cette période dramatique, même si la récente réduction d'effectifs et la fermeture de certaines bases de la Mission des Nations unies au Soudan du Sud pourraient compromettre les efforts et avoir «de graves conséquences pour la paix».
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