Prière, pauvreté et patience: les 3 piliers de la vie consacrée, selon le Pape
Manuella Affejee - Cité du Vatican
François insiste sur le primat de la prière dans la vie du consacré. Prier, c’est en quelque sorte «revenir au premier appel», à cette rencontre initiale avec le Seigneur. C’est en priant, en parlant avec Lui que le religieux vit sa consécration, la renouvelle sans cesse, et se maintient toute la journée en présence de Dieu. «Priez», enjoint le Pape avec empressement, ajoutant que «l’Église a besoin d’hommes et de femmes qui prient en ce moment de douleur qui afflige l’humanité».
La pauvreté protège de la mondanité
La pauvreté est le second pilier sans lequel il n’y aurait point de fécondité spirituelle; la pauvreté est «mère», a affirmé le Pape, reprenant les mots mêmes de St Ignace de Loyola. Constitutive de la vie consacrée, diverse selon les règles et les congrégations, elle n’est «pas négociable», car elle est un mur défensif contre les pièges qui guettent le religieux, au premier rang desquels, l’esprit de mondanité.
Pour le Souverain Pontife, trois marches séparent la consécration religieuse de la mondanité. En premier lieu, l’attachement à l’argent et aux richesses, ensuite, la vanité, et enfin, l’orgueil. Seule la pauvreté peut aider le religieux à se prémunir contre cette graduation mortifère et préjudiciable à sa consécration.
L'impatience et "l'art de bien mourir"
Le dernier, mais non moins important, pilier de la vie consacrée est la patience. À son auditoire aussi attentif que réactif, le Pape a exhorté à «entrer en patience», -une attitude calquée sur Jésus-, qui va des petites choses de la vie communautaire, des petits gestes, jusqu’au sacrifice de soi-même. Pour François, l’absence de patience explique les guerres intestines au sein des congrégations, les carriérismes dans les chapitres généraux. Or, la vie en communauté exige la patience, celle de se supporter les uns les autres. Sans elle, impossible de suivre le Christ, impossible de compatir aux souffrances du monde, ni de les porter sur ses épaules.
L’impatience, notamment devant le manque de vocations, peut s’avérer mauvaise conseillère. «La patience manque et les vocations ne viennent pas ? Vendons et attachons-nous à l’argent en prévision de ce qui peut arriver dans le futur.» Et le Pape de citer l’exemple de deux congrégations masculines, présentes dans un «pays trop sécularisé», qui ont décidé de fermer leur noviciat, condamnant ainsi leur avenir au nom de «l’ars bene moriendi», l’art de bien mourir. Un art qui n’est en réalité que «l’euthanasie spirituelle d’un cœur consacré qui n’en peut plus, n’a pas le courage de suivre le Seigneur», et cède à la désespérance.
En guise de conclusion, le Pape a invité les religieux et consacrés à fonder leur vie sur ces trois piliers, à prendre des «options radicales» personnelles et communautaires en ce sens. Il en va de leur fécondité spirituelle.
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