Éducation: Léon XIV encourage les vocations religieuses lasalliennes

Delphine Allaire – Cité du Vatican

Parmi les éléments novateurs de la révolution pédagogique initiée par saint Jean-Baptiste de La Salle, le Pape relève l’enseignement par classes et non plus par élèves, l’adoption du français au lieu du latin ou encore les cours du dimanche ou l’implication des familles dans le parcours scolaire «selon le principe du triangle éducatif». Ainsi, les problèmes, au fur et à mesure qu'ils se présentaient, au lieu de le décourager, le stimulaient «à chercher des réponses créatives et à s'aventurer dans des voies nouvelles et souvent inexplorées», a constaté le Souverain pontife, saluant une présence lasallienne apportant «la fraîcheur d'une riche réalité éducative» dans diverses parties du monde. Le Pape, sensible à leur mission, fut d'ailleurs invité à prêcher la retraite spirituelle pour les membres du 45e Chapitre Général de l’Institut des Frères des Écoles Chrétiennes il y a dix ans, marquant profondément les frères, raconte le site des Lasalliens. 

Instabilité affective et relativisme de l'époque

Méditant sur les défis urgents pour les jeunes d’aujourd’hui, qu'il qualifie de «volcans de vie, d'énergie, de sentiments et d'idées», Léon XIV s’est interrogé sur plusieurs maux contemporains. Parmi eux, il énumère «l’isolement» provoqué par des modèles relationnels marqués par «la superficialité, l'individualisme et l'instabilité affective», «la diffusion de modèles de pensée affaiblis par le relativisme», «la prévalence de rythmes et de styles de vie qui ne laissent pas suffisamment de place à l'écoute, à la réflexion et au dialogue, à l'école», dans la famille, parfois aussi entre personnes du même âge, «avec la solitude qui en résulte.»

Selon le Pape, les jeunes ont, de ce fait, besoin d'aide pour «faire grandir en harmonie autant de richesses et surmonter ce qui, même si c'est d'une manière différente que par le passé, peut encore empêcher un sain développement.» Léon XIV conçoit ces défis exigeants comme «des tremplins pour explorer des voies», concevoir des outils et adopter de nouveaux langages, avec lesquels continuer à toucher le cœur des élèves, en les aidant et en les incitant à affronter chaque obstacle avec courage, afin de donner le meilleur d'eux-mêmes dans la vie, selon les desseins de Dieu.

Susciter des itinéraires de sainteté joyeux chez les jeunes

Léon XIV s’est ensuite arrêté sur l'enseignement vécu «comme ministère et mission, comme consécration dans l'Église», soulignant combien saint Jean-Baptiste de La Salle ne voulait pas qu'il y ait des prêtres parmi les maîtres des Écoles chrétiennes, mais seulement des «frères», pour que chacun de vos efforts soit orienté, avec l'aide de Dieu, vers l'éducation des élèves. Encourageant les vocations à la consécration religieuse lasallienne, l’évêque de Rome a qualifié «ce charisme de l’école» comme «l'une des explications les plus belles et les plus éloquentes de ce munus sacerdotal, prophétique et majestueux que nous avons tous reçu au Baptême, comme le soulignent les documents du Concile Vatican II».

Léon XIV, qui encourageait déjà les jeunes à «ne pas avoir peur» et «à accepter l’invitation de l’Église et du Christ Seigneur», dimanche avant la prière mariale du Regina Caeli depuis la loggia de la basilique Saint-Pierre, a souhaité que les Lasalliens suscitent chez les jeunes qui les fréquentent «des itinéraires de sainteté joyeux et fructueux». Les Frères des écoles chrétiennes, fondés par saint Jean-Baptiste de La Salle en 1684, comptent aujourd’hui plus d'un million d'élèves scolarisés dans 1 100 écoles réparties dans 80 pays. Jean-Baptiste de La Salle fut canonisé le 24 mai 1900 par Léon XIII.