Responsables des religions mondiales et traditionnelles invités à la synergie
Jean-Paul Kamba, SJ – Cité du Vatican
Tout en remerciant le président de la République du Kazakhstan, Kassym-Jomart Tokayev, présent à ces assises, le Pape a salué chaleureusement les participants venus des quatre coins du globe pour renouer des liens d'amitié et en nouer de nouveaux, unis par leur «désir commun d'apporter la guérison à notre monde fracturé et meurtri». Léon XIV s’est réjoui du choix du thème «d'une grande actualité» de la rencontre, soulignant «le rôle vital du dialogue interreligieux à une époque marquée par des conflits violents».
Appel à travailler ensemble
«Toute impulsion religieuse authentique favorise le dialogue et la coopération, fondés sur notre conscience innée de l'interdépendance qui lie les individus et les nations», a affirmé le Souverain pontife avant de rappeler que la synergie signifie travailler ensemble, les uns avec les autres mais aussi avec le Divin. Travailler ensemble en harmonie, a-t-il dit, n'est pas seulement un choix pragmatique, mais le reflet d'un ordre plus profond de la réalité. La structure même de notre existence commune en tant que membres de la famille humaine, correspond à cette synergie, a-t-il encore expliqué, en évoquant l'encyclique du Pape saint Jean-Paul II, Sollicitudo Rei Socialis qui affirmait qu’au «plus profond de notre conscience, cette prise de conscience fait naître un profond sentiment de solidarité, la conviction que nous sommes responsables les uns des autres». La solidarité, a encore écrit Léon XIV, «est donc la synergie en action: l'expression vécue de l'amour du prochain comme de soi-même à l'échelle mondiale».
La diversité, une source d’enrichissement mutuel
L’évêque de Rome a pris soin de préciser qu’une telle collaboration «n'est pas un appel à effacer les différences, mais plutôt une invitation à embrasser la diversité comme source d'enrichissement mutuel». Renforçant cette opinion, le Pape a évoqué Nostra aetate, une déclaration du Concile Vatican II sur les relations de l'Église catholique avec les religions non chrétiennes: «l'Église catholique reconnaît et estime tout ce qui est «vrai et saint» dans les autres religions»
L’Église catholique, a-t-il poursuivi, «cherche à favoriser une synergie authentique en apportant les dons distincts de chaque tradition à la table de la rencontre, où chaque foi apporte sa sagesse et sa compassion uniques au service du bien commun».
La synergie pour l'avenir : une réalité vivante
Pour le Pape, le thème de la «synergie pour l'avenir» n'est pas un slogan abstrait, mais une réalité vivante qui a déjà porté ses fruits. Il a rappelé par exemple que «le rassemblement historique des chefs religieux pour la prière à Assise en 1986, convoqué par le Pape saint Jean-Paul II, a démontré qu'il ne peut y avoir de paix entre les nations sans paix entre les religions». Dans la suite, Léon XIV a évoqué le Document sur la fraternité humaine pour la paix mondiale et la coexistence, signé à Abu Dhabi en 2019 par le Pape François et le Grand imam d'Al-Azhar, Ahmad Al-Tayyeb, «qui a offert un plan clair sur la manière dont la synergie religieuse peut faire progresser la paix et la coexistence mondiales».
C’est dans ce même esprit, a-t-il poursuivi, que lors de la dernière réunion de ce congrès tenue en 2022, «des dirigeants de diverses confessions, dont le Pape François, se sont réunis pour condamner la violence et l'extrémisme, plaider en faveur de la prise en charge des réfugiés et appeler tous les dirigeants à œuvrer conjointement pour la paix». Ces engagements de haut niveau, a expliqué l’évêque de Rome, se traduisent par des actions concrètes: lorsque des catastrophes naturelles frappent, lorsque des réfugiés sont contraints de fuir ou lorsque des familles souffrent d'extrême pauvreté et de famine, les communautés religieuses s'unissent souvent et travaillent main dans la main pour apporter secours et espoir à ceux qui en ont le plus besoin.
Un avenir exigeant
L'avenir que nous envisageons – un avenir de paix, de fraternité et de solidarité – a dit Léon XIV, est un avenir qui exige l'engagement de tous, corps et âme.
Certain que les travaux de ce congrès «inspireront à œuvrer sans relâche pour l'harmonie, en créant une synergie pour la paix, toujours à la recherche de la charité et proche de ceux qui souffrent», le Pape a invité les participants à prier ensemble, main dans la main et a parlé d'une seule voix partout où la dignité humaine est menacée.
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