Le Pape à Sainte-Anne: «Nul serviteur ne peut servir deux maîtres»
Vatican News
Le Pape augustin a débuté son homélie avec une attention particulière pour les religieux de son ordre à qui est confié depuis 1929 la charge pastorale de la paroisse Sainte-Anne au Vatican. «Cette église occupe une position particulière, qui est également essentielle pour le ministère pastoral qui y est exercé: nous sommes en effet, pour ainsi dire, «à la frontière», et tous ceux qui entrent et sortent de la Cité du Vatican passent devant Sainte-Anne», a poursuivi le Pape. Que ces passants soient des employés du Vatican, des invités ou des pèlerins, les portes et les cœurs de sainte Anne leurs sont ouverts «à la prière, à l'écoute, à la charité!».
S’arrêtant sur l’Évangile du jour selon saint Luc (Lc 16, 1-13), l’Évêque de Rome a invité les fidèles à examiner attentivement leur lien avec le Seigneur et, par conséquent, leur lien entre eux. «Jésus oppose clairement Dieu et la richesse, nous demandant de prendre une position claire et cohérente», a-t-il expliqué. «Nul serviteur ne peut servir deux maîtres», donc «vous ne pouvez servir Dieu et la richesse» (cf. Lc 16, 13). «Il ne s'agit pas d'un choix contingent», assure le Saint-Père. «Il s'agit de choisir où mettre notre cœur, de clarifier qui nous aimons sincèrement, qui nous servons avec dévouement et quel est vraiment notre bien».
Le Seigneur «sait que nous sommes des créatures indigentes, que notre vie est pleine de besoins». «Dès notre naissance, pauvres et nus, nous avons tous besoin de soins et d'affection, d'un toit, de nourriture, de vêtements», énumère le Pape. Mais, a-t-il mis en garde, «la soif de richesse risque de prendre la place de Dieu dans notre cœur, lorsque nous pensons que c'est elle qui sauve notre vie», à l’image du gérant malhonnête dans la parabole du jour (cf. Lc 16, 3-7).
«Ces pensées», a déploré le Pape, «transforment le prochain en concurrent, en rival ou en quelqu'un dont on peut tirer profit». Or, «Dieu destine les biens de la création à tous». «Notre indigence en tant que créatures atteste alors d'une promesse et d'un lien dont le Seigneur prend soin personnellement», assure le Saint-Père. Citant le psaume du jour (ps 112) , le Pape a rappelé que Dieu retire le pauvre de la poussière et relève l’indigent du fumier (Ps 113, 6-7). «C'est ainsi que se comporte le bon Père, toujours et envers tous: non seulement envers ceux qui sont pauvres en biens terrestres, mais aussi envers cette misère spirituelle et morale qui afflige les puissants comme les faibles, les indigents comme les riches». Loin d’opposer les hommes, la parole du Seigneur incite «chacun à une révolution intérieure, une conversion qui commence dans le cœur». «Alors nos mains s'ouvriront: pour donner, non pour saisir. Alors, nos esprits s'ouvriront: pour concevoir une société meilleure, non pour dénicher les meilleures affaires», s’est exclamé le Pape.
«Aujourd'hui, en particulier, l'Église prie pour que les dirigeants des nations soient libérés de la tentation d'utiliser la richesse contre l'homme, en la transformant en armes qui détruisent les peuples et en monopoles qui humilient les travailleurs». Le Pape a encouragé les fidèles «à persévérer avec espérance en cette période gravement menacée par la guerre». «Des peuples entiers sont aujourd'hui écrasés par la violence et plus encore par une indifférence éhontée qui les abandonne à un destin de misère», a-t-il déploré. «Face à ces drames, nous ne voulons pas être passifs, mais annoncer par la parole et par les œuvres que Jésus est le Sauveur du monde, Celui qui nous libère de tout mal. Que son Esprit convertisse nos cœurs afin que, nourris de l'Eucharistie, trésor suprême de l'Église, nous puissions devenir des témoins de la charité et de la paix».
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