Audience générale: Jésus «offre ses blessures comme une garantie de pardon»

La résurrection «n'est pas l'effacement du passé, mais sa transfiguration en une espérance de miséricorde», a affirmé le Pape lors de la première audience générale de ce mois d’octobre, place Saint-Pierre. «N'ayez pas peur de montrer vos blessures guéries par la miséricorde» et «de vous approcher de ceux qui sont enfermés dans la peur ou la culpabilité», a recommandé Léon XIV dans sa catéchèse du jour, neuvième d’une série sur la Pâque de Jésus.

Augustine Asta – Cité du Vatican

Face aux nombreux fidèles et pèlerins réunis place Saint-Pierre, le Pape a poursuivi son cycle de catéchèses sur «Jésus-Christ notre espérance». En ce mercredi 1er octobre, il a insisté sur le «mystère» de la résurrection. En effet, le «centre de notre foi et le cœur de notre espérance sont fermement enracinés dans la résurrection du Christ», a dit Léon XIV.

La résurrection de Jésus, fondement de la foi chrétienne

S’appuyant sur les Évangiles, le Pape a donc proposé une réflexion sur ce mystère «surprenant non seulement parce qu'un homme -le Fils de Dieu- est ressuscité des morts, mais surprenant aussi en raison de la manière choisie pour le faire». La résurrection de Jésus n'est pas un «triomphe pompeux», «une revanche ou une vengeance contre ses ennemis», mais plutôt un «merveilleux témoignage de la capacité de l'amour à se relever après une grande défaite pour continuer son irrépressible chemin».

“Sorti des enfers de la mort, Jésus ne se venge pas. Il ne revient pas avec des gestes de puissance, mais manifeste avec douceur la joie d'un amour plus grand que toute blessure et plus fort que toute trahison”

Le Ressuscité n'éprouve aucun besoin de «rétablir» ou d'affirmer «sa supériorité», a détaillé Léon XIV. Indiquant que lorsque Jésus «apparaît à ses amis, les disciples», «il le fait avec une extrême discrétion, sans les forcer leur capacité à l'accepter», a-t-il poursuivi. Son unique désir étant d'être à nouveau en communion avec eux en les aidant à surmonter leur sentiment de culpabilité. «Nous le voyons très bien au Cénacle, où le Seigneur apparaît à ses amis enfermés dans la peur», a relevé le Pape qui fait savoir qu’il s’agit là d’un moment qui exprime «une force extraordinaire».

«La paix soit avec vous!» 

Le Souverain pontife a alors expliqué que «Jésus, après être descendu dans les abîmes de la mort pour libérer ceux qui y étaient emprisonnés, entre dans la chambre fermée par ceux qui sont paralysés par la peur, en apportant un don que personne n'aurait osé espérer, la paix». Sa salutation est «simple, presque ordinaire» - «La paix soit avec vous!» (Jn 20,19), s'accompagne aussi, a-t-il estimé, d'un geste «si beau qu'il en est presque inconvenant». Puisqu’il «montre aux disciples ses mains et son côté avec les marques de sa passion», a ajouté le Pape. Les blessures, a-t-il encore noté, «ne servent pas à faire des reproches», mais à «confirmer un amour plus fort que toute infidélité». Elles sont la preuve qu'au moment même de «notre échec, Dieu n'a pas reculé. Il ne nous a pas abandonnés», a reconnu le Successeur de Pierre.

Ainsi, le Seigneur «se montre nu et désarmé. Il n'exige rien, il ne fait pas de chantage», a-t-il indiqué, ajoutant qu'il s'agit d'un amour «qui n'humilie pas, c'est la paix de celui qui a souffert par amour et qui peut finalement affirmer que cela en valait la peine». Léon XIV a regretté le fait que «nous masquons souvent nos blessures par orgueil ou par crainte de paraître faibles». Pourtant, ce n'est pas le cas de Jésus qui «offre ses blessures comme une garantie de pardon», et montre ainsi «que la résurrection n'est pas l'effacement du passé, mais sa transfiguration en une espérance de miséricorde» a-t-il affirmé. Reprenant le récit évangélique, le Pape a rappelé que le Christ confie aux apôtres «une tâche qui n'est pas tant un pouvoir qu'une responsabilité, celle d'être dans le monde des instruments de réconciliation».

“Dieu pardonne, relève, redonne confiance”

Le cœur de la mission de l'Église, a souligné l’évêque de Rome, n'est pas «d'administrer un pouvoir sur les autres, mais [de] communiquer la joie de qui a été aimé alors qu'il ne le méritait pas». C’est une force qui a fait naître et grandir la communauté chrétienne. Puisque des hommes et des femmes «ont découvert la beauté du retour à la vie pour pouvoir la donner aux autres».

Comme les apôtres, «nous aussi, nous sommes envoyés». Et à «nous aussi, le Seigneur montre ses blessures et dit 'La paix soit avec vous'», a lancé Léon XIV. «N'ayez pas peur de montrer vos blessures guéries par la miséricorde. N'ayez pas peur de vous approcher de ceux qui sont enfermés dans la peur ou la culpabilité», a donc préconisé le Pape, tout en souhaitant «que le souffle de l'Esprit fasse aussi de nous des témoins de cette paix et de cet amour plus fort que toutes les défaites».

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01 octobre 2025, 10:30